Mis en chantier en 1954 chez Blackmore And Sons à Bideford en Grande-Bretagne, le MSI (Mine Sweeper Inshore) 67 Stedham fait parti des 15 unités de type Ham réalisées pour la France et transférées au titre du PAM (Pacte d'Assistance Mutuelle). Réalisé sur financement Américain il est transféré le 12 septembre 1955 et admis au service actif le 5 novembre 1955, jour de son arrivée à Brest. Avec plusieurs navires du même type, il forme la 26ème DIDRA (DIvision de DRAgueurs) et reçoit pour tout nom de baptême le numéro de coque M776! Il faut attendre une décision du 22 février 1964 pour que le dragueur devienne Jasmin. Les premières années à Brest voient s'enchaîner opérations de déminage, exercices nationaux et multinationaux, escales et concours divers. En 1961, 1963 et 1965, Jasmin se rend à Paris avec plusieurs autres dragueurs de petits fonds. Au milieu des années 60, la fin des grandes opérations de dragage entraîne la dissolution de la 26ème DIDRA. Le CEL (Centre d'Essais des Landes) créé à Biscarosse en juillet 1962, est destiné à tester les engins tactiques et stratégiques au-dessus de la mer. La surveillance de la zone de tir nécessite l'implantation d'unités de surveillance et de servitude à La Pallice. Le 1er mars 1965, Jasmin rejoint le port charentais retrouvant les dragueurs type " D ", Bellatrix, Dénébola, et Pégase. Délaissant la guerre des mines, il assure essentiellement la surveillance du champ d'expérimentation et la récupération des cibles ou engins testés. Il participe également à la formation maritime des élèves de l'Ecole des Mousses Aéronautique implantée à Rochefort-Sur-Mer et des réservistes de la région sud-ouest. En mai 1970, les installations de dragages, désormais inutilisées et encombrantes, sont débarquées. Le 1er juin 1973, l'ancien dragueur est reclassé patrouilleur, le numéro de coque P661 se substituant au M776. Suite à la décision prise en 1973 de faire armer cinq patrouilleurs par des gendarmes maritimes, Jasmin rallie Cherbourg en janvier 1976 pour être refondu. Doté de nouveaux équipements, il est officiellement transféré le 17 mai 1976 au cours d'une cérémonie se déroulant à Lorient, nouveau port d'affectation. Placé sous le commandement opérationnel du préfet maritime de la 2ème région, le patrouilleur assure la police des pêches et de la navigation dans une zone essentiellement comprise entre la pointe de Penmarc'h et les Sables d'Olonne. L'activité est intense dans ces lieux de pêche très fréquentés où les conflits sont fréquents avec les navires étrangers. Au cours de la seule année 1985, cinq bateaux de pêche espagnols en infraction sont déroutés. Atteignant les 30 ans, les anciens dragueurs souffrent d'obsolescence et d'une vitesse devenue insuffisante pour faire face aux contrevenants. Pour leur succéder, la marine transfert au milieu des années 80 quatre patrouilleurs rapides type PATRA devenant sans emploi avec l'entrée en service des P400. Remplacé avantageusement par l'Epée en provenance de Mayotte, Jasmin commence ses opérations de désarmement à la fin de l'année 1985. Elles s'achèvent le jeudi 9 janvier 1986 par la dernière cérémonie des couleurs, sous la présidence du contre-amiral Degez, major général du port de Lorient. L'ancien patrouilleur aura parcouru au cours de sa seconde carrière près de 80 000 nautiques en 1050 jours de mer, sous les ordres de cinq commandants de la gendarmerie maritime. Il reste en attente avec Violette pendant quelques mois au fond du Scorff avant d'arriver le 8 juillet 1989 pour la démolition à Sittingbourne en Grande-Bretagne, après accord des Etats-Unis. Jasmin est parrainé par la ville de Bagnère-de-Bigorre.
Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2007. Copie et usage : cf. droits
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