Patrouilleur rapide Epée Premier patrouilleur rapide type Trident commandé aux Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) à Cherbourg, l'Epée est mis sur cale en 1975, lancé le 31 mars 1976 et admis au service actif le 9 octobre 1976. Destiné à servir outre-mer, il rallie quelques mois plus tard l'île de Mayotte située au nord de Madagascar. Au sein du détachement marine implanté à Dzaoudzi sur la Grande Terre, il apporte un renfort précieux à la vedette Técimar, P770. L'Océan Indien connaît une forte évolution suite au désengagement français de Madagascar et à l'indépendance de trois des quatre îles de l'archipel des Comores. Mohéli, la Grande Comore, et Anjouan quittent la république le 6 juillet 1975, Mayotte confirmant par vote du 8 février 1976 sa volonté de rester Française. Dzaoudzi devient le seul point d'appui sûr de ce vaste espace géographique comprenant notamment les îles éparses situées dans le canal du Mozambique. L'Epée patrouille dans cette immense étendue très poissonneuse, traquant le contrevenant. La différence de niveau de vie s'accentuant rapidement entre les îles nouvellement indépendantes et Mayotte, le contrôle de l'immigration clandestine vient s'ajouter aux missions habituelles. En raison de l'absence de structure technique développée, l'entretien des unités stationnées à Dzaoudi est problématique. Pour y remédier, on y affecte en 1979 le BAME 9084 (Bâtiment Annexe Magasin Electronique), EDIC dont la cuve est aménagée en atelier. A l'instar de Trident, le PATRA de l'océan Indien doit être remplacé par un patrouilleur type P400 et reversé à la gendarmerie maritime. La succession, initialement prévue par La Fougueuse en août 1985 est réalisée bien plus tard par La Boudeuse. Enradié dans l'Ouragan remontant sur Brest, Epée quitte définitivement Mayotte et son lagon le 9 octobre 1985 pour rallier Lorient qu'il atteint le 14 novembre 1985. Le navire est remis à la gendarmerie maritime le 28 février 1986 après un grand carénage. Affecté à Lorient, il y remplace avantageusement Jasmin, un dragueur de petits fonds reconverti en patrouilleur. Accompagné par Trident de 1987 à 1996, Epée assure ses missions de contrôle maritime dans un espace très fréquenté se situant du Mont Saint Michel à la frontière espagnole. Initialement prévu être désarmé en 2001 puis en 2006, le patrouilleur lorientais ne connaitra pas son successeur. En effet, le 8 octobre 2007, au cours d'un passage au bassin des problèmes de coque sont détectés. Après une longue attente et compte-tenu de son âge, il est finalement décidé de le mettre en complément. Les opérations de désarmement s'achèvent à Brest le 23 mai 2008, jour de la dernière cérémonie des couleurs. Condamné le 21 août 2008, débaptisé et désormais devenu le Q829, il reste sous la responsabilité de la base navale de Brest en attente de démantèlement. L'ex-Epée quitte Brest le 21 janvier 2011 en remorque du Chambon Noroît à destination du Havre qu'il atteint le 23 janvier. Les opérations de déconstruction sont réalisées par la société Gardet et De Bezenac Recycling implantée sur l'ancien site des ACH (Ateliers et Chantiers du Havre). Après 8 ans d'absence, un patrouilleur de gendarmerie maritime est à nouveau affecté à Lorient. Remplacé par Athos et Aramis à Cherbourg, le Géranium est redéployé dans le Morbihan le 22 octobre 2015. A l'instar de Glaive, l'Epée est jumelé avec une ville du département de la Gironde, Saint Estèphe.
Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2008. Copie et usage : cf. droits d'utilisation
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