La revue navale du 14 juillet 1958
150 000 personnes
acclament le général de Gaulle,
président du conseil. Il retrouve Toulon
où il était déjà venu en 1944 saluer les bâtiments français qui rentraient à
leur port de base après avoir participé à la libération de la Provence. L'ancien
chef de la France Libre a rallié la base
d'aéronautique navale de Hyères où il est accueilli par les amiraux Barjot,
Nomy et Auboyneau. Arrivé à Toulon
il embarque à bord d'une vedette qui le conduit sur le Jean
Bart.
A l'issue de sa visite sur le batiment de ligne le général de Gaulle
embarque avec l'amiral Nomy sur le Kersaint où ils passent en revue les
navires présents sur 5 lignes.
En rade des Vignettes le spectacle est impressionnant, mais il l'est encore plus à terre où des dizaines de milliers de personnes se sont massées sur les corniches de Saint-Mandrier et du Mourillon, sur les hauts de Sainte-Marguerite et de Carqueiranne. La rade est piquée de centaines de voiles. Le Chateaurenault porte la marque du contre amiral Barthelemy, le La Fayette celle du contre amiral Ponchardier.
La revue navale du 15 août 1964
Le général de Gaulle revient à Toulon pour le 20ème anniversaire du débarquement, et il assiste à une nouvelle revue navale. Le chef de l'Etat embarque à bord de La Combattante et préside la revue navale en présence de Georges Pompidou, premier ministre, de Pierre Messmer, ministre des Armées, de l'amiral Cabanier, chef d'état major de la Marine, de l'amiral Baudoin et du préfet maritime.
La revue navale du 19 juin 1971
Le président Georges Pompidou assiste à une revue des troupes sur le boulevard de Strasbourg. L'après midi, il embarque sur le Clemenceau et préside une revue navale, qui se déroule entre Porquerolles et Saint-Mandrier. Trente deux bâtiments, relevant des escadres de la Méditerranée et de l'Atlantique, plaçées sous le commandement des vice-amiraux d'escadre Daille et Brasseur-Kermadec y participent.
La revue navale du 12 juillet 1976
Le président Giscard d'Estaing, qui a le goût des innovations, rallie Nice à bord du Clemenceau, où il est accueilli par Jacques Chirac, premier ministre, Yvon Bourges, ministre des Armées, le général Bigeard, secrétaire d'Etat, l'amiral Joire Noulens, chef d'état major de la Marine, le vice-amiral d'escadre Tardy, commandant en chef pour la Méditerranée. A 11h30 le Suffren défile à contre bord du Clemenceau, et ouvre la revue navale, à laquelle participent le Colbert, le Tourville, le Duguay Trouin, le Guépratte, le D'Estrées, le La Galissonnière, le Tartu, le Jauréguiberry, L'Agenais, Le Bearnais, Le Vendéen, les dragueurs Laurier, Camélia, Muguet, Gardenia, les sous-marins Daphné, Doris, Galatée, Junon, Ariane, Aréthuse.
La revue navale du 14 juillet 1982
Ce spectacle est offert le 14 juillet, entre 9 heures et 11 heures du matin, aux milliers de Toulonnais et de touristes qui se pressent sur les plages, sur le balcon routier formé par le littoral Frédéric Mistral et prolongé par le littoral Charles de Gaulle.
Deux lignes de
bâtiments au mouillage sensiblement orientées est-ouest sur la première ligne,
située dans l'axe de la rade, se présentent. Tout d'abord, les porte-avions
Clemenceau et Foch,
fer de lance de la Flotte, les plus gros bâtiments de guerre des marines occidentales,
celle des Etats-Unis exceptée.
Après eux, vers l'ouest, se trouvent les frégates lance-missiles Suffren et Duquesne. Puis figurent les corvettes anti-sous-marines Montcalm et Dupleix et les deux bâtiments de soutien logistique Rance et Rhin. Sur la deuxième ligne, adossée au cap Brun, trois escorteurs d'escadre anti-sous-marins, Guépratte, le D'Estrées, le La Galissonnière, puis quatre avisos, Drogou, Quartier-maître Anquetil, Premier maître l'Her et Commandant de Pimodan. Le rang se prolonge avec deux bâtiments de débarquement de chars, l'Argens et la Dives et s'achève sur l'arrière du Clemenceau, avec le pétrolier ravitailleur Meuse.
Mouillés en deux
lignes nord-sud, parallèlement à la jetée qui protège la petite rade, sont rangés
des bâtiments de recherche et des bâtiments auxiliaires, qui sont souvent à
la peine et méritent donc d'être à l'honneur : les remorqueurs Buffle
et Bison de la Direction du Port, le bâtiment d'expérimentation et d'essais
Triton du Gismer, le bâtiment hydrographique La Recherche, le
chasseur de mines Cantho, les bâtiments base de plongeurs Poséidon,
Ajonc et Gardénia puis les gabares Scarabée et Fourmi
et les bâtiments soutien de région Chevreuil
et Gazelle. Il
est près de 9 heures. Le président de la République François Mitterrand vient
d'arriver à l'aérodrome d'Hyères. Il est accueilli par le vice-amiral d'escadre
Orosco, commandant en chef pour la Méditerranée et Préfet maritime de la IIème
Région, et par le capitaine de vaisseau Verdery, commandant la base
d'aéronautique navale de Hyères. Les honneurs sont rendus par la Compagnie
de protection de Toulon.
Le Président s'incline devant le glorieux drapeau des canonniers marins confié
au CIN de Saint-Mandrier. La musique des Equipages de la Flotte joue la Marseillaise.
Le président de la République est accompagné du Premier ministre, M. Pierre Mauroy, du ministre de la Défense, M. Charles Hernu, du chef d'état-major des Armées, le général d'armée Lacaze, du chef d'état-major de la Marine, l'amiral Lannuzel, du chef de l'état-major particulier du Président, le général Saulnier. Le Président et les hautes autorités gagnent en hélicoptère WG13 Lynx la corvette Georges Leygues où les accueillent le vice-amiral d'escadre Lacoste, commandant l'escadre de la Méditerranée, et le commandant du bâtiment, le capitaine de frégate Le Dantec. La marque du Président apparait au mat de la corvette, après qu'aient retenti les cris de "Vive la République" poussés sept fois sur tous les bâtiments.
Quand le chef de
l'Etat arrive sur la passerelle supérieure aménagée en tribune d'observation,
le salut au canon éclate. La foule massée sur les boulevards et sur les plages
admire le merveilleux spectacle, les marins tout en blanc rangés à la bande,
les navires bien alignés sur la mer. Le Georges
Leygues quitte sa position au sud de la pointe Sainte-Marguerite (le
CROSSMED est aux premières loges). Il fait route vers l'ouest, entre la ligne
des grands bâtiments et la presqu'île de Saint-Mandrier, tandis qu'à sa droite,
entre ceux-ci et la corvette; six sous-marins aux coques noires défilent route
à l'est. En tête, le Rubis,
premier sous-marin nucléaire d'attaque français, tout récemment arrivé à Toulon.
Son nom rappelle le Rubis, sous-marin mouilleur de mines des Forces navales
françaises libres, qui s'illustra en mer du Nord et sur les côtes de Norvège
pendant la Seconde Guerre mondiale. Le La
Praya, la Daphné, la Doris,
la Galatée et l'Argonaute,
qui suivent, sont des bâtiments aux performances confirmées appartenant à l'escadrille
des sous-marins de la Méditerranée. Avant de tourner vers le nord, le Georges
Leygues passe à proximité de l'Abeille Normandie, remorqueur
de sauvetage civil, loué par la Marine pour prévenir principalement le danger
de pollution en Méditerranée.
Après sa giration sur la droite, le Georges Leygues, cap à l'est, navigue entre le rivage et la ligne des escorteurs d'escadre, avisos, bâtiments de débarquement, où se trouve le pétrolier ravitailleur Meuse. C'est le moment choisi pour le défilé aérien ouvert par les Lynx, suivis des Super Frelon. Après les hélicoptères, les avions à hélice, Alizé puis Atlantic. Enfin des Fouga précèdent les Crusader, les Etendard et les Super-Etendard. En tout soixante-huit appareils de l'aviation de patrouille maritime et de l'aviation embarquée survolent la rade d'ouest en est. Le président de la République gagne alors par hélicoptère le porte-avions Foch où l'accueillent le contre-amiral Klotz, commandant le Groupe des porte-avions et l'aviation embarquée, et le capitaine de vaisseau Debray, commandant du bâtiment.
Pendant vingt minutes, M. François Mitterrand se fait présenter les personnalités, dit quelques mots à la presse. Puis l'hélicoptère l'emmène à Hyères. Au départ du Foch, les honneurs sont rendus par le commando Trépel. La musique des Equipages de la Flotte joue La Marseillaise. La Revue navale est terminée. Le président de la République passe le soir même à Paris une grande revue militaire.
Les bâtiments, choisis pour être présentés au Président, rentrent au port et vont reprendre leurs tâches quotidiennes. La rade de Toulon retrouve ses planches à voiles, ses dériveurs, ses pêcheurs. Des millions de téléspectateurs ont réalisé que la France avait une grande Marine, l'une des premières de l'Europe occidentale, et que cette Marine vaut la peine d'être mieux connue.
La revue navale d'août 1994
Point
fort des cérémonies qui ont marqué la commémoration du cinquantième anniversaire
du débarquement des troupes alliées en Provence, la revue navale présidée par
le chef de l'Etat a réuni 32 bâtiments français, américains et britanniques.
Elle a été suivie d'un mini-sommet qui a réuni autour du président de la République
une quinzaine de chefs d'Etat de l'Afrique francophone dont 180 000 soldats
avaient participé en août 1944 à la libération de la Provence.
La cérémonie du
14 août qui a débuté par un défilé naval au large de Villefranche, s'est poursuivie
au large du Dramont. A 11h42, vingt et un coups de canons et les cris sept fois
répétés de "Vive la République" accueillent le chef de l'Etat dont l'hélicoptère
vient de se poser sur le porte-avions Foch.
Le président François Mitterrand est accueilli par le Premier ministre Edouard
Balladur, le ministre d'Etat,
ministre de la Défense, François Léotard, le chef d'état-major des Armées l'amiral
Lanxade, le chef d'état-major de la Marine l'amiral Lefebvre, le vice-amiral
d'escadre Gazzano, commandant en chef pour la Méditerranée, le capitaine de
vaisseau Sautter, commandant le Foch.
Les honneurs rendus, le président de la République et les personnalités de sa
suite se rendent au pied de l'îlot pour y saluer les chefs d'Etat africains.
Moment d'intense émotion: les honneurs vont être rendus aux drapeaux des nations
africaines représentées. Portés par des marins du Foch,
ils voisinent avec les drapeaux des Etats-Unis d'Amérique et du Royaume-Uni.
La musique des équipages de la flotte interprète alors la sonnerie "au drapeau"
devant une assistance figée dans un même garde-à-vous; à contre-bord, on reconnaît
les hauts escarpements du massif de l'Estérel, tandis qu'une véritable nuée
de bateaux de plaisance difficilement contenue par les patrouilleurs de la gendarmerie
maritime, fait une escorte d'honneur au porte-avions Foch.
La
minute de silence est à la mesure du sacrifice des fils de l'ex-empire français.
Au terme de cette émouvante cérémonie, le président de la République et les
personnalités de sa suite gagnent les tribunes installées sur le bâbord du porte-avions.
Le soleil est à peine voilé. A perte de vue, la mer est ouverte par les sillages
des centaines d'embarcations de plaisanciers qui, de plus en plus pressants,
de plus en plus nombreux, font une nébuleuse d'admirateurs autour du porte-avions
Foch Par le travers
du porte-avions, on reconnaît la Foudre
sur laquelle ont embarqué 250 personnalités civiles et militaires invitées par
le gouvernement et le ministre d'Etat, ministre de la Défense.
12 h 15 : Le fracas
des réacteurs des avions de l'armée de l'Air annonce l'imminence du défilé.
Le Cassard arrive
par le travers du Foch
et salue le président de la République de 21 coups de canon. Rangé à la bande,
l'équipage du Cassard
qui arbore la marque du contre-amiral Lecointre pousse par sept fois le cri
de "Vive la République!".
S'organise maintenant
le défilé aérien des appareils de l'aéronautique navale,
Super Etendard, Breguet
Atlantique, Breguet
Alizé et hélicoptères. Derrière le Cassard
se profilent le porte-avions Clemenceau,
les frégates Suffren,
Montcalm,
Georges Leygues, Dupleix,
Jean de Vienne, les transports
de chalands de débarquement Foudre
et Orage, les pétroliers
ravitailleurs Marne et
Meuse, le batral La
Grandière, les avisos Premier
maître l'Her, Commandant
de Pimodan et Détroyat,
les chasseurs de mines l'Aigle,
Persée et Lyre.
Le spectacle est superbe. Rangés en ligne de file, ils défilent un à un devant
le Foch. Alignés aux
postes de bande, les équipages poussent par sept fois le cri de "Vive la
République!". Viennent
ensuite les bâtiments américains: les croiseurs USS Belknap et USS T.S.
Gates, le destroyer USS Barry, l' USS Santa Barbara, le navire
amphibie USS Harlan County; la frégate britannique HMS Brave,
et le ravitailleur Fort Austin. Les triples "hourras!" des équipages
rejoignent les cris de « Vive la République ! ».
Cinq sous-marins mettent un terme à ce défilé grandiose qui fera date dans les
annales de la Marine, les sous-marins nucléaires d'attaque Casabianca
et Rubis, les sous-marins
Doris et Junon,
et un sous-marin nucléaire d'attaque américain.
Le dispositif naval qui s'étendait sur près de 20 kilomètres s'est ensuite dirigé vers Toulon qu'il a atteint vers 17 heures. Depuis le littoral et plus particulièrement depuis la presqu'île de Giens, des milliers de personnes ont suivi l'évolution des bâtiments. La revue navale achevée, le président de la République, le Premier ministre, le ministre d'Etat, ministre de la Défense ont présidé les tables du repas officiel servi dans les carrés d'officiers et qui a réuni les chefs d'Etat africains présents et les plus hautes personnalités civiles et militaires. A 15h19, le chef de l'Etat a quitté le Foch par hélicoptère et a rallié la base d'aéronautique navale de Hyères.
La revue navale du 15 août 2004
Le 60ème anniversaire du débarquement de Provence, a été marqué par une importante revue navale le 15 août 2004 à Toulon.
Une trentaine de bâtiments de guerre a longé les côtes entre le Cap d'Antibes et Toulon, dans le but de rendre hommage aux vétérans, mais aussi d'offrir un spectacle aux vacanciers sur les plages en cette période estivale. Le public était venu en grand nombre. Vingt et un bâtiments français et huit bâtiments étrangers (trois algériens, deux britanniques, un américain, un marocain, un tunisien) ont participé à ces célébrations. Page complète et de belles photos à voir ....
Guillaume
Rueda
pour Net-Marine © 2006. Copie et usage : cf. droits
d'utilisation. Sources : R.Guillemin Cols Bleus n°1757
juillet 1982, Gabriel Jauffret Cols Bleus n°2271 du 3 septembre 1994.