Les premières années à Cherbourg voient s'enchaîner opérations de déminage, exercices nationaux et multinationaux, escales et concours divers. Du 5 au 12 octobre 1963, Géranium, Jasmin et Jonquille font escale à Paris dans le cadre du salon nautique. Au milieu des années 60, la fin des grandes opérations de dragage entraîne le désarmement de nombreuses unités. Devenu sans emploi, le bâtiment mis est mis sous cocon dans le port Normand au sein du 1er GDCM (Groupe des Dragueurs en Complément de Mobilisation). Maintenu en état de fonctionnement, il peut être réarmé à tout moment par du personnel d'active ou de réserve. En 1973, l'état-major de la marine décide de faire armer cinq patrouilleurs par des gendarmes maritimes. Des dragueurs de petits fonds, inutilisés, sont progressivement transférés. Géranium sort de réserve en 1973 pour être adapté à sa nouvelle mission : débarquement de toutes les installations de dragage, mise en place de nouveaux moyens de communication dont certains propres à la gendarmerie. Ayant reçu le numéro de coque P784 le 1er juin 1973, l'ancien dragueur est officiellement remis à la gendarmerie en septembre 1973 à Cherbourg. Placé sous le commandement opérationnel du préfet maritime de la 1ère région, Géranium assure la police des pêches et de la navigation dans une zone comprise entre la baie de Saint-Brieuc et la frontière Belge. Surnommé Gendarmnium, il sort part tous les temps pour des périodes comprises entre 3 et 10 jours. L'activité est intense et au cours de la seule année 1986, 800 navires sont contrôlés et 218 infractions relevées en 133 jours de navigation. Atteignant les 30 ans, les anciens dragueurs souffrent d'obsolescence et d'une vitesse devenue insuffisante pour faire face aux contrevenants. C'est La Combattante, affectée jusqu'à présent à Toulon, qui est désignée pour succéder au Géranium à partir du 1er septembre 1987. Au cours d'une cérémonie émouvante, l'ancien dragueur effectue une dernière entrée dans le port militaire sous les jets des lances à incendie des remorqueurs Papayer et Peuplier. Les opérations de désarmement commencent aussitôt et s'achèvent le 27 juillet 1987, jour de la dernière rentrée des couleurs. L'ancien patrouilleur reste en attente en grande rade de Cherbourg avant de connaître certainement la démolition dans un chantier occidental, après accord des Etats-Unis.
Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2007. Copie et usage : cf. droits
d'utilisation
[Sommaire Net Marine] |