L'EDIC est intégré à partir de juin 1957 au sein d'un GAO (Groupe Amphibie Occasionnel) destiné à mener des opérations dans la zone côtière. Il est constitué des unités ci-après : Foudre, Malgache, Rance, Gazelle, LCT 9070, 8 LCM, une compagnie de plage et un escadron amphibie de la Légion Etrangère. Activé le 1er juillet 1959, le GAO et bien évidemment l'EDIC 9092 sont principalement engagés dans 2 coups de main, aux caps Sigli et Carbon les 10 et 11 juillet 1959 et au cap Cavalo les 12 et 13 juillet 1959. A la dissolution du GAO, celui qu'on appelle familièrement le 92 effectue principalement des missions de transport et de ravitaillement au profit des garnisons isolées sur le littoral Algérien et de la DBFM (Demi-Brigade de Fusiliers-Marins). Des exercices amphibies avec les autres unités du CIOA viennent parfois le distraire de son quotidien. La fin du conflit en Afrique du Nord voit le redéploiement du navire amphibie à Lorient. Intégré au sein de la FAI (Force Amphibie d'Intervention), il alterne les reconnaissances de plage et les exercices de débarquement avec le régiment d'infanterie de marine stationné à Vannes. Obscur serviteur, le 92 a l'honneur d'être commandé en 1963 par celui qui deviendra le marin français le plus célèbre au monde : l'enseigne de vaisseau Eric Tabarly en personne ! Il s'agira d'ailleurs de son premier et unique commandement à la mer. En 1964, l'EDIC est muté vers la Méditerranée et affecté à la Direction du Port Annexe de Port Pothuau. Désormais, il assure au profit CEM (Centre d'Essais de la Méditerranée) des rotations entre le continent et les différents sites implantés sur l'Ile du Levant. Avec le 9093, il forme le Groupe des EDICS du CEM et transporte toutes sortes de véhicules venant en campagne de tir, en expérimentation ou assurant le fonctionnement des sites. Bien que cantonné à un simple rôle de soutien, il est toujours apte à effectuer des missions militaires solitaires moyennant la remise en place de l'armement. La relève est assurée à partir du 7 décembre 1987 avec la mise en service du Gapeau qui remplace également le 9093. Les opérations de désarmement commencent quelques mois plus tard pour s'achever le 4 novembre 1988, jour de la dernière cérémonie des couleurs et de la mise en réserve spéciale. L'ex EDIC reste stationné dans un premier temps à Port-Avis à couple de l'ancien pétrolier Saône avant de rejoindre les autres bâtiments désarmés et parqués à Toulon à proximité du Brégaillon. Condamné le 22 octobre 1993 et débaptisé (N° de condamnation : Q692), le fidèle serviteur sombre dans le profondeurs de la Grande Bleue le 2 juin 1994 sous les coups de canons à l'occasion de l'exercice majeur Île D'Or 94.
Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2008. Copie et usage : cf. droits d'utilisation
|