La genèse des EDIC
Le déclenchement du conflit algérien, situé par les historiens à la Toussaint 1954, entraîne la Marine à mettre sur pied des opérations à la fois hauturières et côtières. Ces dernières peuvent comporter des débarquements de vive force afin d'appréhender les rebelles utilisant les innombrables grottes bordant le littoral algérien comme cachettes. Uniquement accessibles par la mer, elles nécessitent l'emploi de bâtiments spécialisés (LCVP, LCM et autres LCT) regroupés au sein d'un GAO ou Groupe Amphibie Occasionnel. Les LCT, constructions de guerre passablement usées par le conflit indochinois, doivent être partiellement renouvelés. La Marine s'adresse une nouvelle fois aux Chantiers Navals Franco-Belges, spécialiste de la servitude et des patrouilleurs. Devant l'urgence de la situation, l'industriel parisien conçoit rapidement l'EDIC ou Engin de Débarquement d'Infanterie et de Chars étroitement dérivé des LCT MKIV anglais construits pendant le second conflit mondial. Le nouveau bâtiment, se distinguant par le décrochement du pont supérieur de chaque côté de la cuve, est familièrement appelé EDIC X pendant les premières années d'activité ! Six unités sont inscrites à la tranche 1956 bis du programme naval, programme exceptionnel pour l'Afrique du Nord comprenant également des escorteurs côtiers et des vedettes de surveillance. La construction se répartie de la manière suivante : 4 pour l'industriel parisien et les 2 derniers pour la DCAN Toulon qui les réalise à l'arsenal annexe du Mourillon. Les navires, tous mis à flot en 1958, sont affectés pour une moitié à Arzew en Algérie et pour l'autre moitié dans divers ports militaires français. Ils restent en service jusqu'à la fin des années 80 après avoir intensément navigué sur toutes les mers du monde en solitaire ou comme drome des transports de chalands de débarquement.
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