Dénommé familièrement le "95", il est affecté à la Direction du Port Annexe de Port Pothuau situé sur la commune de Hyères. Sa mission essentielle est d'assurer au profit CERES (Centre d'Essais de Recherche d'Engins Spéciaux) des rotations entre le continent et les différents sites implantés sur l'Ile du Levant. Il transporte toutes sortes de matériels, véhicules venant en campagne de tir, en expérimentation ou assurant le fonctionnement des sites. Bien que cantonné à un simple rôle de soutien, il est apte à effectuer des missions militaires solitaires ou comme drome du TCD (Transport de Chalands de Débarquement) Foudre. Remplacé à Toulon par les EDICS 9092 et 9093 libérés de leur mission par la fin du conflit Algérien, le 9095 est redéployé à Dakar au Sénégal. Limité par l'autonomie et les conditions de mer, il est enradié le 2 juillet 1964 dans le TCD Foudre. Le convoi appareille le 6 juillet suivant et atteint le grand port d'Afrique de l'ouest le 12 juillet. Stationnaire sous l'autorité des FFCV (Forces Françaises du Cap-Vert), le 95 remplace l'EDIC 9091 enradié à son tour dans la Foudre à destination du CEP Mururoa. Il apporte essentiellement son concours à l'entraînement du 43ème BIMA (Bataillon d'Infanterie de Marine) stationné à Bel Air et des forces armées sénégalaises. Il alterne ainsi opérations amphibies, transports et concours les plus divers, reconnaissances de sites, missions de service public Les grands exercices N'Jambour, voyant le déploiement des TCD Orage ou Ouragan, permettent au 9095 de coopérer avec les EDICS métropolitains. Le 1er juillet 1974, l'EDIC 9095 est officiellement transféré à la marine sénégalaise. Cette cession correspond à la volonté de la France d'aider ses anciennes colonies dans leur quête d'indépendance militaire. Baptisé aussitôt Falémé (fleuve servant de frontière naturelle entre le Sénégal et le Mali), il continue ses missions antérieures sous pavillon africain, intervenant notamment en Casamance dans le conflit opposant le pouvoir central aux séparatistes. Usé, le bâtiment est mis en réserve au début des années 90 et vendu pour démolition à Dakar quelques années plus tard. Pour le remplacer, la France cède le 12 janvier 2000 Javeline, un EDIC type 61 placé en réserve spéciale depuis le 12 janvier 2000. Il est rebaptisé Falémé II et assure depuis lors les missions autrefois dévolues à l'ex EDIC 9095.
Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2008. Copie et usage : cf. droits
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