La
campagne 2007-2008 du porte-hélicoptère Jeanne d'Arc
La campagne de Rio à Alexandrie
Programme
du GEAOM* 2007-2008 :
* Groupe Ecole d'Application
des Officiers de Marine.
Brest (Départ le 15 décembre) - New York (28 décembre
- 2 janvier) - Fort de France (10 au 15 janvier) - Port of Spain
(23 au 28 janvier) - Rio de Janeiro (11 au 16 février) - Luanda
(1 au 5 mars) - Le Cap (12 au 19 mars) - Mayotte (28 et 29 mars)
- Antananarive (1 au 5 avril) - Djibouti (14 au 18 avril) -
Alexandrie (annulée) - Barcelone (8 au 13 mai) - Casablanca
(21 au 25 mai) - Rouen (30 mai au 2 juin) - Brest 4 juin.
Voir le début du périple de la Jeanne d'Arc de Brest à Rio
4 juin : Parti le 15 décembre dernier, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc est arrivé le 4 juin 2008 à son port base de Brest, après une mission de six mois riche en événements. La formation des élèves officiers a été scandée d’escales plus mythiques les unes que les autres, New York, Rio de Janeiro, Le Cap…et enfin Rouen, la ville marraine du PH. Mais cette mission a surtout été l’occasion pour les élèves officiers d’assister à une opération grandeur nature, l’opération Thalathine de libération des otages du voilier Ponant .
31
mai
: Les
jeunes de la PMM de Rouen reçoivent leurs diplomes à bord
du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc.
A
l'issue d'un cycle de 8 mois de formation, les
17 jeunes de la Préparation Militaire Marine de Rouen ont reçu
leurs diplômes des mains du CV
Alain Doucet, COMAR Le Havre, et du CF
Thierry Roy, commandant en second du porte-hélicoptères
Jeanne d'Arc. Le Centre
PMM Amiral Cécile de Rouen est dirigé depuis 2006 par
le LV(r) Philippe Garcia.
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Le
CV A. Doucet et le CF T. Roy passent en revue les stagiaires de la PMM.
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Le
CV A. Doucet remet un prix à un stagiaire.
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Les
jeunes de la PMM et leurs instructeurs à l'issue de la remise
des diplômes.
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31
mai
:Journée
d'appel exceptionnelle à bord du porte-hélicoptères
Jeanne d'Arc à Rouen.
Pour sa 43ème campagne et après
113 jours de mer, le bâtiment école de la Marine nationale
Jeanne d'Arc est accueilli
à Rouen durant les fêtes Jeanne d'Arc.
A cette occasion, le Centre du Service National de Rouen (CSN) en collaboration
avec le Commandement de la Marine au Havre
(COMAR), a organisé une Journée d'Appel de Préparation
à la Défense (JAPD)exceptionnelle sur les mêtiers de
la Marine.
Fruit d'un partenariat entre la Marine nationale, le COMAR et le CSN de
Rouen, cette journée exceptionnelle a permis à 40 jeunes de
l'arrondissement de Rouen, de monter à bord du batiment.
Une visite du porte-hélicoptères, des informations sur les
missions des armées et les opportunités professionelles, une
aide spécifique pour les jeunes en difficulté, un module d'initiation
à l'alerte et aux premiers secours par la Croix Rouge Française,
étaient au programme.
Lors de l'escale de la Jeanne d'Arc à Rouen , un groupe d'anciens mousses de la 2ème Cie de 1970/71 a été reçu par le Commissaire en Chef Marc Lemoine qui a personnellement servi de guide pour une visite approfondie du porte hélicoptére rappel : cette compagnie de l'école des mousses avait organisé en 2007 une "moussaillade" qui avait réuni plus de 100 anciens mousses 37 ans plus tard http://www.ecoledesmousses70-71.com/ http://la2mousses7071.canalblog.com/
21
au 25 mai 2008
:Les
marines française et allemande accostent à Casablanca
Le groupe d'action
navale franco-allemand composé du navire-école, le porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc
et des frégates Hamburg et Köln, a fait escale au port de
Casablanca du 21 au 25 mai 2008. Lors d'une conférence de presse suivie
d'une visite des deux navires, les commandants de bord français et allemand
ont expliqué les missions de ce groupe et l'objectif de cette escale. Ils
ont également souligné l'intégration croissante des armées européennes grâce,
notamment, aux efforts conjugués de la France et de l'Allemagne qui, par
ailleurs, entretiennent avec le Maroc une coopération militaire et maritime
nourrie.
La présence de la Jeanne
au port de Casablanca a été aussi l'occasion de mettre en valeur le partenariat
maritime franco-marocain dans toutes ses dimensions.
Les aspects militaires, notamment la formation et l'acquisition de matériel,
permettent le développement de l'interopérabilité entre les deux armées.
La marine royale a récemment acheté une frégate FREMM et près d'une centaine
d'officiers de la marine royale ont été élèves sur la Jeanne
d'Arc depuis 1962. Par ailleurs à l'occasion de cette escale, c'est
tout le bassin d'activités de la ville de Brest, port d'attache du navire-école
Jeanne d'Arc , qui a établi
des relations avec les opérateurs de la ville de Casablanca.
En effet, une délégation, conduite par le maire de la communauté urbaine
de la ville de Brest et composée d'une centaine d'élus, hommes d'affaires
et scientifiques, a séjourné à Casablanca du 18 au 23 mai 2008. Les membres
de cette délégation ont eu des entretiens avec leurs homologues marocains,
au cours, notamment, de séminaires thématiques sur la sécurité maritime
et portuaire, la gestion intégrée des zones côtières ou encore la gestion
d'entreprise.
Dans le même esprit, l'entreprise Renault a dévoilé au grand public, sur
le pont du porte-hélicoptères Jeanne
d'Arc, son nouveau véhicule 4X4.
15
mai 2008
:Visite d’ALFAN sur la Jeanne d’Arc
Le vice-amiral d’escadre Sauter, commandant de la force d’action navale
(ALFAN), a embarqué sur la Jeanne
d’Arc, pour une visite-express de 24 heures. Le temps de voir comment
se déroulait l’entrainement qui se poursuit actuellement dans les eaux territoriales
françaises - pour les 120 élèves-officiers de l’Ecole navale. En tant qu’ancien
Directeur du personnel militaire marine (DPMM), le commandant d’ALFAN reste
très impliqué dans la formation des futurs officiers de la Marine française.
Il en a profité pour s’entretenir avec le capitaine de vaisseau Bléjean,
commandant du groupement école d’application des officiers de marine (GEAOM),
constitué de la Jeanne d’Arc
et du Georges Leygues.
L’entretien a notamment porté sur la participation de la Jeanne
à l’opération Thalatine
qui a permis la libération des otages du Ponant, le navire de croisière
piraté en avril dernier, au large de la Somalie.
14
mai 2008
:Des stagiaires du MIP à bord de la Jeanne
Pendant
quelques jours, la Jeanne d'Arc
a accueilli huit stagiaires de l'Executive MBA du Management Institute
of Paris (MIP), tous cadres spécialisés dans la Finance et le marketing.
Dans la logique globale de leur formation, l'objectif est pour eux d'observer
et d'analyser les techniques de management de la Marine nationale et de
les comparer avec celles du monde de l'entreprise.
Ils
ont par ailleurs pu constater le caractère opérationnel du bâtiment, à
travers de multiples exercices, particulièrement riches dans le cadre
du " European Cadet Training ". Enfin, plongés dans l'univers marin, ils
ont découvert la richesse de l'esprit d'équipage. Intégrés au sein de
postes d'officiers élèves, guidés au quotidien par des officiers, participant
chaque soir au " briefing opérations " et partageant leurs repas dans
les différents carrés, les stagiaires ont pu nourrir leurs réflexions
de ces divers témoignages.
13
mai 2008 : l’European Cadet Training :
Exercice multinational
de type « bataille navale » grandeur nature qui est l’occasion, pour les
élèves-officiers du porte-hélicoptères Jeanne
d’Arc de rencontrer leurs homologues européens. Cette année, l’exercice
réunit une quinzaine de bâtiments, dont des français, allemands, portugais
et espagnols, qui vont « s’affronter », pendant une semaine, en mer Méditerranée.
8-13
mai 2008 : Viva Espana
Après
cinq mois d’une chaleur parfois lourde, le retour dans les eaux méditerranéennes
annonce depuis quelques jours les retrouvailles avec cette « vieille Europe
». L’escale à Barcelone est ainsi une sorte de retour aux sources. Si
la langue est étrangère et les habitudes différentes, la pluie qui a arrosé
la capitale catalane durant une partie de l’escale a une saveur familière.
La première après-midi est consacrée à la traditionnelle découverte de
la ville en uniforme. Les passants s’arrêtent et réclament des photos
en compagnie de marins, chacun s’égare dans les rues étroites de Barcelone
en respirant ces odeurs si particulières de jambon Serano, d’olives pimentés
et de sangria. La France débarque en terre espagnole…
Les jours suivants sont un jeu de cache-cache avec une pluie qui n’a pas cessé pendant deux jours. Les photos sont plus grises, les visites se font en courant mais l’ambiance festive au rythme des guitares andalouses permet de passer des soirées dans le pur style espagnol. Barcelone se découvre essentiellement à pieds, le long de la Rambla, artère principale de la ville menant à la « place Catalane ». En s’en écartant, on entre dans de vieux quartiers faits de dédalles de ruelles étroites qui débouchent sur de petites places pleines de cafés et restaurants de tapas. Dans la ville se côtoient les ruelles, les églises anciennes et les œuvres modernistes d’Antoni Gaudi, à l’instar de la Casa Batllo, de la Sagrada Familia, cette fameuse cathédrale néo-gothique tout à fait atypique encore en construction, ou du célèbre parc Güell, aperçu dans L’auberge Espagnole de Klapisch. Beaucoup de musées permettent de s’ouvrir à la culture espagnole et la pluie invite à pénétrer tour à tour dans ceux consacrés à Picasso ou à l’art catalan. Mais Barcelone, c’est aussi cette vibrante passion pour le football.
Certains marins ont ainsi pu assister à la bronca du public catalan à l’occasion du match opposant le FC Barcelone à Majorque dans le stade mythique du Camp Nou. Dans la formation des officiers, l’étape de Barcelone marque également un tournant puisque la traversée jusqu’à Casablanca offrira aux officiers élèves un exercice grandeur nature au sein d’une task force d’une quinzaine de bâtiments. Durant l’escale les jeunes officiers se sont donc appliqués à préparer cet « European cadet training » en vue d’assumer leur future fonction dans la force ainsi constituée. Le 13 mai, l’escale est terminée et l’ensemble du GEAOM est déjà tourné vers les opérations à venir.
4
mai 2008 : En passant par Suez…
Après
une journée au mouillage au large de Suez, la Jeanne
d'Arc et le Georges
Leygues ont poursuivi leur route afin de rejoindre la mer Méditerranée,
puis l'Europe. Pour cela, les deux bâtiments ont dû emprunter le canal
de Suez ! Afin d'aider la Jeanne
d'Arc à naviguer " au bon endroit ", afin d'éviter qu'elle ne
s'échoue sur quelques " hauts fonds ", trois " pilotes " égyptiens se
sont relayés en passerelle.
Le matin, un évènement de taille a pu être organisé : les " 4 heures
de Suez " ! De quoi s'agit-il donc ? D'une course relais sur le pont
d'envol, effectuée par différentes équipes de 8 personnes, durant 4
heures. Ces équipes sont constituées par service, et elles rassemblent
tous les grades. A partir de 7h00 du matin, le signe du départ est donné.
Une personne de chaque équipe effectue 10 tours de pont avant de passer
le relais au suivant. Mais peu à peu, les équipes s'amenuisent, à mesure
que les candidats épuisés quittent la piste improvisée. La fréquence
de la course s'intensifie, la fatigue se fait sentir…c'est à ce moment
que les encouragements des camarades peuvent faire la différence d'une
équipe à l'autre ! A 11h00, le service " aviation " fêtait la victoire
! Cette matinée était un peu surréaliste…au rythme de la musique diffusée
sur le pont, l'équipage court, et le désert défile de chaque côté du
bâtiment, parfois tout près...
On peut observer tous les 200m, dans ce désert ocre, des " gardes "
égyptiens chargés de surveiller le canal et d'assurer ainsi sa sécurité,
contre d'éventuels pirates ou agresseurs… La Jeanne a quitté Suez vers
5h30, pour atteindre le " petit lac amer ", puis le " grand lac amer
", au niveau de la ville d'Ismaëlia, vers 11h00. Là, nous avons reçu
accueilli deux conférenciers, demeurant avec nous jusqu'à Barcelone.
Ghislain Lafont a été directeur financier au sein de plusieurs grandes
banques et entreprises. Pour Sylvain Tesson, qui embarque pour la première
fois sur un bâtiment opérationnel français, cette traversée est l'occasion
de faire partager au bord ses voyages et ses découvertes, qui l'ont
amené de la Sibérie à l'Inde ou encore à travers l'Himalaya. La Jeanne
a rejoint Port Saïd puis la Mer Méditerranée vers 17h00, et vogue aujourd'hui
vers l'Espagne…
Plus généralement, 20% des marins de la " Jeanne " sont originaires de Bretagne ! Beaucoup ont choisi ce métier pour ne pas être séparés de l'océan…ce qui explique que les marins de la Jeanne proviennent en grande majorité de régions du littoral (55%). La région parisienne est également très représentée, comprenant 14% des marins. Mais il s'agit de la région la plus peuplée de France…rien de très étonnant donc… ! Par ordre d'importance ensuite on compte les " Ch'tis " (très à l'honneur en ce moment !) et les Midi-pyrénéens, talonnés par les Aquitains, des Lorrains, la Région PACA et les Pays de la Loire. Mais les groupes les moins représentés ne sont pas les moins soudés ! Plusieurs photos des grandes régions françaises ont été prises plages arrières, autour d'une bannière régionale…ou de l'écharpe de l'équipe de football locale !
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L'Est
en force !
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Le
Cap Sizun au " Cap " d' Afrique du Sud !
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Marins
du Sud Ouest…
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Les
Lyonnais du bord !
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Les
Auvergnats de la Jeanne
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28
avril 2008 : Rencontre avec…les contrôleurs aériens
Agés de 23 et 26 ans, le second maître Nicolaeff et le Maréchal des logis
Quillet assurent à tour de rôle le contrôle aérien des hélicoptères de la
Jeanne d'Arc. Tous les deux
étaient volontaires pour embarquer pour la première fois, et ont choisi le
porte-hélicoptères Jeanne d'Arc.
Quels sont vos parcours ?
MDL Quillet : après avoir étudié à l'école de St Maixent, j'ai effectué un
stage de contrôleur aérien à Mont de Marsan avec l'armée de l'air en 2005.
En Janvier 2006, j'ai effectué un stage de spécialisation pour être contrôleur
aérien de l'ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre) à Dax. SM Nicolaeff
: après être sorti de l'école de Maistrance, j'ai appris le métier de contrôleur
aérien durant 9 mois à l'ENAC (Ecole Nationale de l'Aviation Civile) à Toulouse.
J'ai ensuite été affecté à Lanvéoc Poulmic.
Concrètement, comment se déroule une journée type à bord ?
Nous nous répartissons les journées par tranches de 3 heures entre minuit
et midi, puis par tranches de 4 heures entre midi et minuit. Nous arrivons
à nous arranger si l'un ou l'autre a un impératif. L'essentiel, c'est que
l'OQA (Officier de Quart Opération), ait toujours un contrôleur à ses côtés.
Environ 30% des vols ont lieu la nuit. Le travail n'est pas forcément plus
compliqué dans l'obscurité, au contraire, tout est plus calme en passerelle
aviation et on peut travailler plus sereinement. On repère l'hélicoptère grâce
à ses trois " feux " allumés : un feu rouge anti-collision en haut, un feu
rouge à gauche et un feu vert à droite.
Quelle sont les spécificités du métier de contrôleur aérien d'hélicoptères
?
Le métier de contrôleur aérien pour les hélicoptères diffère beaucoup de celui
des avions. L'hélicoptère réagit différemment : il est beaucoup plus sensible
aux conditions météorologiques, (direction et force du vent, nuages etc.)
car il est moins rapide et beaucoup plus léger que l'avion. Diriger un hélicoptère
pour son " appontage "est plus facile car on peut demander au pilote de l'hélicoptère
de demeurer en " vol stationnaire " (en vol, immobile) si un problème quelconque
survient sur le pont, ce qui est bien sûr impossible avec les avions. De plus,
ces derniers ont beaucoup plus d'inertie et peuvent difficilement " remettre
les gaz " lorsqu'ils ont amorcé leur appontage.
Que change le fait d'être embarqué pour exercer votre métier ?
Sur un porte-hélicoptères, ils convient de prendre en compte de nouveaux facteurs,
tels que le roulis ou le tangage, " l'axe " du bateau (c'est à dire sa route),
ou sa vitesse. Différents outils permettent de mesurer ces paramètres, que
nous communiquons constamment aux pilotes lors du vol. De plus, nous sommes
en lien avec le CO (Central Opérations), qui nous informe sur le déroulement
de toutes les opérations en cours, et avec la passerelle, afin de coordonner
les mouvements du bateau et les mouvements des aéronefs.
14
au 21 avril 2008 : Escale à Djibouti
Compte tenu du retard pris sur la mission initiale du GEAOM suite à l'opération
" Thalathine ", et du départ en opérations au coté des forces maritimes Yéménites
du Georges Leygues, le programme
a connu de nouvelles modifications avec l'annulation de l'escale d'Alexandrie
et la prolongation de la halte Djiboutienne.
Nous avons donc séjourné dans ce pays du 14 au 21 avril, ce qui a permis à l'équipage de se reposer après une mission exaltante en Océan Indien. Les ex-otages du Ponant, recueillis à bord, ont débarqué par hélicoptère le 14 avril, afin de regagner plus rapidement l'aéroport de Djibouti, la France et leur famille ! Pour un grands nombre de marins, Djibouti est une escale assez " classique ". La Jeanne y est passée deux fois l'an dernier. Pour certains, comme le major Le Drezen, Djibouti n'a - presque - plus aucun secret, puisqu'il y fait escale pour la 75ème fois !
Ce qui a frappé la majorité de ces " habitués " de Djibouti, c'est le développement de la ville : des routes goudronnées sont apparues, les quartiers sont assainis, des logements et des hôtels poussent un peu partout, suite aux investissement massifs de Dubaï. Les 15 et 16 avril, toute l'école (c'est à dire les instructeurs, les officiers-élèves, ainsi que les adjudants et OMS écoles) est partie en " caravane du sel ", marcher et camper deux jours avec les nomades et les dromadaires transportant le sel du lac Assal pour l'acheminer jusqu'en Ethiopie. Le 16 avril au matin, l'équipage de la " Jeanne " a accueilli pour la deuxième fois un hôte de marque : le ministre de la Défense, monsieur Hervé Morin. Ce dernier est venu remercier toutes les forces ayant participé à la libération des otages du Ponant et à la capture des 6 pirates. Il a rencontré l'équipage, en particulier la 22S et le détachement ALAT (ayant permis la mise en œuvre des Alouettes et des Gazelle), ainsi que l'équipe médicale ayant accueilli et suivi les ex-otages à bord de la Jeanne d'Arc.
A Djibouti, il y en a pour tous les goûts ! Cette longue escale a permis aux novices comme aux initiés de Djibouti de faire des affaires aux " caisses " et d'y parfaire l'art de la négociation et du marchandage, de plonger dans les eaux transparentes des îles de Muscha ou Maskali aux fonds marins exceptionnels ou de se rendre plus loin, en 4x4, pour découvrir les paysages désertiques mais néanmoins fabuleux de ce petit pays. Parmi les incontournables, on retient bien sûr le lac Assal (lac d'eau de mer qui n'est plus alimenté, dont l'eau s'évapore en laissant apparaître une croûte de sel), le lac Abbé, plus éloigné, (paysage lunaires aux cheminées fumantes, ayant servi de décor pour le tournage de la " Planète des Singes ") ou encore la forêt du " Day ", une forêt primaire, malheureusement très asséchée puisqu'il n'a pas plu dans cette région de Djibouti depuis plus d'un an. Nous sommes arrivés à la bonne période, car en été, la chaleur ici est encore plus insupportable. On nomme d'ailleurs Djibouti "le four du monde" !(photo Marine nationale MP Le Ny)
12
avril 2008 : La Jeanne accueille l'équipage du Ponant
Tout l'équipage de la Jeanne d'Arc
s'est investi pour mener à bien l'opération " Thalathine "*, une mission d'envergure
en Océan Indien. Cette aventure, vous avez dû la suivre à travers l'actualité
récente ! Le samedi 12 avril, les 30 otages du Ponant ont été libérés et les
4 hélicoptères de la Jeanne
ont participé à la capture de six pirates. Puis l'équipage du Ponant (22 Français,
6 Philippins, une Ukrainienne et un Camerounais, parmi lesquels 7 femmes)
a été accueilli à bord de la Jeanne
d'Arc, qui disposait des logements nécessaires, ainsi que d'un centre
de soins complet permettant de réaliser un bilan de santé.
L'équipe médicale a été aidée par l'arrivée d'une médecin psychiatre, dépêchée de Djibouti, afin d'accueillir, écouter les membres de l'équipage du Ponant et organiser leur vie à bord. Mais une grande partie de l'équipage a été impliquée d'une manière ou d'une autre dans cette opération. Les coopérateurs ont fourni des tee shirts propres, articles d'hygiène et parfois des chaussures aux membres de l'équipage. Les cuisiniers et le pâtissiers leur ont concocté de bons petits plats (les marins savent combien cela est important pour garder le moral !).
Les buandiers ont lavé leur linge en un temps record, certains marins ont prêtés leurs effets personnels ou même leur " poste " (chambre). Une télévision a été installée pour eux, afin qu'ils soient au courant de ce que leur famille percevait à travers la presse, et une ligne téléphonique leur a été dédiée, afin qu'ils puissent appeler leurs proches…parfois jusqu'aux Philippines ! Des amitiés sont nées entre les marins des deux équipages issus du même village, ou exerçant le même métier (mécanicien, motel, pâtissier etc.). Un échange s'est donc vite installé entre les différents marins, civils et militaires, et des visites spontanées des différents locaux s'est organisée ! (photo Marine nationale MP Le Ny)
Des
tournois de volley ont été improvisés dans le hangar, et les hôtes de la Jeanne
ont apprécié de pouvoir se " défouler ". Le dimanche soir, une séance de cinéma
en plein air a été improvisée, avec la projection d'un film sur le Pont d'envol.
Mais surtout, tous avaient besoin de beaucoup de repos ! L'aventure s'est
ponctuée par le départ en hélicoptère de nos " invités " le lundi 14 avril
à midi, avant l'arrivée de la " Jeanne
" à Djibouti. (Voir
le récit complet de l'affaire du Ponant)
*Thalathine signifie 30 en somali (référence aux 30 otages).
13
avril 2008 : Bienvenue dans le labyrinthe…
Combien de temps
faut-il pour se repérer dans un bâtiment comme la Jeanne
d'Arc, comportant plus de 900 locaux ? Certains vous diront un mois…d'autres
davantage…tout dépend de la fonction qu'on occupe à bord… si l'on est amené
à effectuer de nombreux trajets dans les coursives (couloirs) ou à rester
confiné dans un petit espace…disons qu'au bout d'une semaine on parvient à
situer correctement les endroits stratégiques : le poste (la chambre), la
douche, le bureau, le carré (la salle à manger) et le fumoir ! Au bout d'un
mois, le bateau n'a -presque- plus de secret pour nous, à condition d'être
curieux et d'oser passer par les endroits les plus excentrés !
Il existe cependant un moyen de s'orienter à bord, grâce à ce qu'on appelle " le carnet de compartimentage ". Les numéros et lettres des gisements sont d'une grande aide car ils suivent un ordre précis. Les locaux de la Jeanne sont répartis en " tranches " et en onze " ponts ", faux ponts et plateformes. Les tranches sont baptisées de " A " (on dit " Alpha ") à l'avant à " O " (on dit " Oscar ") à l'arrière. Le ou les deux chiffres suivants correspondent aux ponts c'est à dire à l'étage on se situe. Le pont principal est numéroté " 0 ". Il correspond au premier pont situé au-dessus de l'eau. Les ponts inférieurs au pont principal (donc au-dessous de l'eau) sont numérotés dans le sens décroissant (2-1) tandis que les ponts supérieurs sont numérotés dans le sens croissant (01 à 08).
Enfin les locaux situés à tribord (à droite) ont pour dernier chiffre un chiffre impair, alors que ceux situés à bâbord (à gauche) un chiffre paire. Ainsi, on peut retrouver chaque local grâce à son numéro. Des plans de compartimentage sont disposés un peu partout dans le bord. Ils permettent de repérer les locaux touchés par incendie ou voie d'eau (inondation) durant les securex (exercices sécurité). ( Les enseignes de vaisseau Gollnisch et Hours, devant le plan de compartimentage photo Marine nationale MP Le Ny)
8
avril 2008 : " Manakory "* de Madagascar !
C'est le grand
virage pris au Sud de l'Afrique qui, pour beaucoup, marque réellement la moitié
de la mission et le chemin du retour vers nos familles. La Jeanne
d'Arc s'est séparée du Georges
Leygues et les deux bâtiments ont donc débuté leur chemin vers l'Europe
chacun de leur côté, le temps d'une escale et de quelques jours de mer.. Au
lieu de Mombasa au Kenya, jugée trop instable au vu des évènements récents,
c'est à Diego-Suarez, ancienne ville coloniale, que la Jeanne
d'Arc a choisi de demeurer quelques temps.
Au petit matin la Jeanne est entrée dans la baie de Diego, deuxième baie la
plus grande du monde après celle de Rio… Jamais durant cette mission la Jeanne
n'avait reçu pareil accueil : la fanfare s'est mise à jouer dés l'immobilisation
du bâtiment et un attroupement s'est formé sur la place Joffre surplombant
le Port, pour ne pas perdre une miette de notre arrivée ! Un petit groupe
y demeurera d'ailleurs tout le temps de l'escale. La population, très chaleureuse,
nous a vraiment montré que notre venue était attendue et appréciée.
Le deuxième jour, plusieurs marins ont inauguré une stèle sur la place Joffre
à l'occasion du passage de la Jeanne
d'Arc, qui sera peut-être le dernier ici…qui sait ? Aux environs de
la ville, 3 sites magnifiques méritaient vraiment une visite : la montagne
d'Ambre, la réserve de l'Ankarana, et la mer d'Emeraude. Mais même pour une
courte distance, relier tous ces points prenait beaucoup de temps, à cause
de la rareté des routes et des pistes cahoteuses. 40 km signifiait plus d'une
heure de route ! Pour voyager, si certains ont adopté le 4x4, d'autres ont
opté pour le Quad ou encore pour ce que les malgaches nomment le " mini-4x4
", c'est à dire…la quatrelle (louée ou taxi) ! Vraie institution à Madagascar,
cette voiture très robuste et facile à réparer parcourt les pistes les plus
accidentées et colore les rues de la ville.
La forêt d'Ambre, c'était la découverte de la flore luxuriante des forêts tropicales et d'espèces endémiques très diverses, du caméléon le plus petit du monde aux différentes espèces de lémuriens ! La réserve de l'Ankarana abrite les fameuses " Tsingy " (prononcez Tsing' !), comme des piques naturelles de pierre pouvant atteindre les 2m de haut. Enfin, des pêcheurs de Ramena ont emmené de nombreux marins vers une plage de la mer d'Emeraude, où ils cuisinaient le poisson fraîchement pêché, aux abords d'une mer peu profonde, turquoise et terriblement transparente… A Diego, les marins en ont profité pour goûter les saveurs du pays : chocolat, vanille, riz coco, langouste ou zébu. Chacun est également reparti avec de nombreux cadeaux issus de l'artisanat local pour familles et amis (nappes brodées, boîtes en marqueterie, sacs colorés, pierres semi-précieuses, maquettes de bateaux etc…). La rue principale de la ville a d'ailleurs été interdite aux voitures le temps de l'escale, afin de permettre aux marchands de s'installer et aux marins de flâner parmi les étals, à l'ombre des veilles maisons coloniales ! Pour beaucoup, cette superbe escale a paru bien courte, mais elle demeurera longtemps dans les esprits et l'imaginaire des marins du bord... *Bonjour en malgache ! (photo Marine nationale MP Le Ny)
28
mars 2008
: Rencontre avec le Var
Aujourd'hui,
trois navires voguaient de concert au nord de Madagascar…la Jeanne
d'Arc et le Georges Leygues
ont en effet donné rendez-vous au Var, pétrolier-ravitailleur de la marine
nationale qui parcourt les théâtres d'opération de l'océan Indien. Au programme
des deux jours à venir, ravitaillement en carburant et transferts de charges
pour les deux bâtiments du GEAOM. Etre ravitaillé par le Var,
c'est mettre en application les procédures répétées durant les exercices
quotidiens de présentation au ravitaillement à la mer.
A une distance de quarante-cinq mètres du pétrolier, la Jeanne d'Arc a fait passer une ligne de distance grâce au pistolet lance-amarres. Bientôt, c'est un câble support qui est tendu entre les deux bâtiments, sur lequel va coulisser un manche s'imbriquant dans le cône récepteur de la Jeanne d'Arc. Une fois les étanchéités vérifiées, les mécanos du Var peuvent ouvrir grand les vannes : 400 m3 de gazole rempliront les cuves de la Jeanne en une seule matinée.
Dans l'après-midi, un exercice d'approvisionnement d'un autre type aura lieu : il s'agit d'un ravitaillement flèche, où le Var laisse traîner derrière lui un manche récupéré plage avant par l'équipage de la Jeanne d'Arc. Pendant ce temps-là, les exercices de vol ne s'arrêtent pas et le ronflement des hélicoptères vient s'ajouter au bruit des pompes du pétrolier-ravitailleur. Une Alouette a d'ailleurs transféré une haute autorité du monde maritime à bord de la Jeanne : le vice-amiral d'escadre Valin, commandant de la zone maritime de l'océan Indien, a quitté le Var sur lequel il est habituellement embarqué pour passer deux jours sur le porte-hélicoptères. Il effectuera une visite sur le Georges Leygues et donnera ce soir une conférence sur la marine au profit des officiers élèves. (photo Marine nationale MP Le Ny)
28
mars 2008
: Au mouillage à Mayotte
Dzaoudzi
sur bâbord, Mamoudzou à tribord : la Jeanne
d'Arc a aujourd'hui jeté l'ancre à Mayotte pour un mouillage de
quelques heures avant de repartir pour Madagascar. L'occasion d'embarquer
et de débarquer du personnel en chaloupe, et d'accueillir les autorités
mahoraises sous une pluie battante pour un buffet organisé à l'arrière du
bâtiment. La halte du porte-hélicoptères a surtout été marquée par la venue
à bord du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, M. Yves Jégo. Il a affirmé lors
de son allocution vouloir " partager les valeurs communes à l'outre-mer
et la marine " afin de renforcer la puissance maritime française.
M. Jégo a ensuite visité la passerelle, le central opérations et la passerelle aviation aux côtés du commandant et sous le crépitement des flashes des nombreux journalistes présents. Avant de repartir en vedette, le ministre s'est déclaré très satisfait de son passage sur la Jeanne qui lui a permis de découvrir en détail la formation des élèves officiers au travers d'une longue discussion avec les principaux intéressés. Un autre a des motifs de se réjouir : l'agent postal a reçu aujourd'hui quatre-vingt dix sacs de dépêches, soit plus d'une tonne quatre cents kilos de courrier.
Les deux tiers sont destinés à la Jeanne d'Arc et le reste au Georges Leygues. Les milliers de lettres et de colis reçus, dont certains étaient restés en souffrance lors des escales précédentes, vont permettre de rétablir les liens avec la métropole pour la plus grande satisfaction des marins.
27
mars 2008
: Dans l'ombre de la cellule macops
Aujourd'hui,
un exercice de maintien en condition opérationnel a mobilisé tout l'équipage.
Axé sur la défense anti-aérienne face à une attaque d'hélicoptères, le scénario
a également prévu d'affecter la cellule macops chargée de centraliser toutes
les informations relatives aux dégâts du bord. Récit. Réuni quelques minutes
après le rappel au poste de combat, le personnel de la cellule macops attend
désormais l'impact qui déclenchera véritablement l'exercice. A l'annonce
de l'alerte missile, tous se replient dans la coursive la plus proche pour
y prendre la posture de sauvegarde. Trois, deux, un, impact…le maître principal
chargé de l'animation macops pointe alors un doigt accusateur vers la moitié
du groupe et la sentence tombe : " Vous, à terre ! ".
Les lumières s'éteignent brusquement et des pancartes sont disposées sur les personnes allongées au sol : blessé, mort, hémorragie…Ces mots viennent rappeler les risques encourus à bord d'un bâtiment de combat et testeront par ailleurs la réactivité des équipes de sécurité. Le personnel encore valide de la cellule macops a déserté les lieux pour se réorganiser dans les zones non endommagées par l'impact, et le silence tombe peu à peu sur le local obscur. Soudain, du bruit se fait entendre dans une échappée et un second maître franchit les rideaux coupe-fumée. Il s'enquiert rapidement de l'état des blessés, dénombre les morts et disparaît promptement. Il a pour mission de rendre compte au PC sécurité de la zone des dégâts matériels et humains.
Le calme retombe sur le local sinistré, bientôt troublé par les claquements d'une porte étanche. Dans la pénombre se profile la silhouette d'un pompier lourd, dissimulé derrière son masque et ses protections ignifugées. Il porte sur son épaule une lance à incendie reliée à un manche porté par ses camarades. Entre deux respirations bruyantes, il leur signale les obstacles à contourner et s'active pour arroser fictivement le local. L'entreprise s'avère fructueuse car bientôt se succèdent les diffusions annonçant l'extinction des différents sinistres dans tout le bord. La lumière revient peu après, les victimes se relèvent et regagnent la cellule macops pour signaler la fin de l'exercice au milieu des claquements des portes étanches. L'heure est à présent au débriefing qui pointera une nouvelle fois les failles d'organisation et les points à améliorer.
26
mars 2008
: Des " confettis de l'Empire "
La
remontée du canal de Mozambique est riche en découvertes…La
Jeanne d'Arc et le Georges
Leygues ont mouillé aujourd'hui à quelques encablures de Juan de
Nova, une île de quelques kilomètres carrés appartenant à la France depuis
1896. La veille, c'est sur l'île d'Europa que le commandant et quelques
membres d'équipage se sont rendus. Ces minuscules îlots perdus au milieu
de l'océan Indien font partie du groupe des îles Eparses qui comprend également
les îles des Glorieuses, Tromelin et le récif corallien de Bassas da India.
Toutes découvertes au cours des explorations des XVIème et XVIIème siècles et rattachées à la France à la fin du XIXème siècle, les îles éparses sont classées réserves naturelles et quasiment vierges de toute construction humaine. Seuls quelques militaires et civils assurent la présence française sur ces territoires : sur Europa, quatorze soldats du cinquième régiment des hélicoptères de combat, un gendarme et un scientifique sont stationnés en permanence et relevés tous les quarante-cinq jours. Agréablement surpris par la visite de marins de la Jeanne d'Arc, ils leur ont fait visiter leur lieu de vie et décrit leur emploi du temps quotidien : majoritairement consacré à l'entretien de l'île et à la protection du milieu naturel, il s'interrompt en milieu d'après-midi en raison des températures élevées et du soleil au zénith.
Tout comme sur la Jeanne d'Arc et les autres bâtiments de la marine à quai, la journée commence par la cérémonie des couleurs au cours de laquelle le pavillon tricolore est hissé face au garde-à-vous du personnel présent. Le mouillage à Juan de Nova va quant à lui permettre d'envoyer des techniciens du porte-hélicoptères à terre pour y réparer un groupe électrogène ; des membres du détachement basé sur l'île se rendront en retour à bord pour découvrir le bâtiment. Ces visites de courtoisie permettent d'assurer la présence de la France à l'outre-mer, de renforcer le lien interarmées, mais également d'admirer les paysages magnifiques et sauvages de ces îles coralliennes…
25
mars 2008
: Visitex par HEC
Le
pays Orange est en attente du vraquier " Ocean Flour " transportant illégalement
des armes…La Jeanne d'Arc
et le Georges Leygues ont
été missionnés pour intercepter le bâtiment suspect et maîtriser son équipage.
Tel est le scénario présenté aux participants du séminaire HEC embarqués
à bord pour huit jours. Après avoir observé les techniques de gestion des
personnels employées dans la marine nationale, les stagiaires se prêtent
aujourd'hui au jeu et conduisent un exercice de visite du début à la fin.
En treillis, armés et équipés de talkies-walkies, les douze membres de l'équipe de visite ont dû faire face aux obstacles imaginés par les auteurs du scénario : journaliste envahissant, étrangers ou malades sont venus compliquer la tâche des apprentis marins. Baptisé opération Ylang-Ylang, l'exercice a été ponctué par un tir de semonce et coordonné par les officiers élèves de la cellule info-crise située en passerelle. Il représente par ailleurs le point d'orgue de la formation des stagiaires à bord : coordination, adaptation et communication sont en effet les principales qualités requises pour un tel exercice. A présent, l'heure est aux débriefings et au partage d'expériences. Cadres d'entreprise et marins vont pouvoir confronter leurs points de vue sur le management des hommes et l'aptitude au commandement, trois jours avant le débarquement des stagiaires à Mayotte.
23
mars 2008
: Rencontre avec…le second maître Téreau, chef pâtissier
Agé
de seulement 26 ans, le second maître Alban Téreau est chef pâtissier à
bord de la Jeanne d'Arc.
Originaire de Martinique, il a embarqué à bord en septembre 2006 et poursuit
sa deuxième mission à bord du porte-hélicoptères.
Pourquoi avoir choisi la Marine ? Tout simplement pour les possibilités
de voyage, d'ouverture et pour enrichir mon expérience professionnelle.
Après un CAP, un BEP et un bac professionnel option cuisine en poche, je
suis parti sur le d'Entrecasteaux où j'ai occupé la fonction de chef de
cuisine pendant quatre ans. J'ai trouvé dans la marine une ambiance particulière,
différente je pense de celle des autres corps de l'armée.
Concrètement, comment se déroule une journée type à bord ? Je travaille
généralement de huit heures à dix-sept heures, avec deux heures de pause
pour déjeuner. Avec le quartier-maître Rohner, nous confectionnons toutes
les pâtisseries maison, les pâtes à tarte et les feuilletés, sans oublier
les petits fours pour les cocktails avant chaque escale. Avec six cent vingt
personnes à bord, on ne chôme pas et nous commençons parfois la journée
dès six heures pour terminer les gâteaux dans les délais. Lorsque nous nous
entraînons à des exercices de sécurité ou en situation de combat, je suis
chef brancardier et cela me permet d'entretenir une certaine polyvalence,
comme tout le monde à bord.
Quelles sont vos conditions de travail ? Malgré les pics d'activité
parfois très intenses, l'ambiance en pâtisserie est détendue et nous travaillons
dans la bonne humeur. Une fois le soir venu, nous préparons la journée du
lendemain et cédons la place aux boulangers qui vont s'activer toute la
nuit pour préparer les quelque six cent cinquante baguettes quotidiennes.
L'ambiance est également très bonne dans le poste où je loge en compagnie
de onze autres officiers mariniers, et tout cela rend la vie en mer agréable
à vivre. En escale, même si tout le service vivres reste concentré sur le
travail le premier jour, ensuite c'est le dépaysement et de nouveaux horizons.
Et après la Jeanne ? Au terme de la mission, j'aimerais embarquer
avec les sous-mariniers et devenir chef en cuisine. J'ai déjà obtenu une
spécialité de pâtisserie grâce à la Jeanne d'Arc et espère continuer ma
formation sous l'eau !
22
mars 2008
: Femmes à bord
Il
y a encore trente ans, aucune femme n'était admise à bord d'un bâtiment
de la marine nationale. Aujourd'hui les choses ont bien évolué et le taux
du personnel féminin dans la marine avoisine les 12%. La Jeanne
d'Arc n'est cependant pas un bâtiment féminisé, c'est-à-dire que
contrairement au Georges Leygues
qui compte une femme sur dix dans ses rangs, elle n'a pas été aménagée pour
en embarquer un pourcentage aussi important. Le porte-hélicoptères accueille
néanmoins vingt-deux femmes à bord dont treize officiers élèves et neuf
officiers.
Logées bien entendu à la même enseigne que leurs confrères mais dans des postes différents, les officiers élèves féminins travaillent en journée dans les postes de leurs camarades masculins et partagent leurs activités, que ce soit en quart ou durant les exercices d'infanterie organisés par l'école en escale.
Même constat chez les officiers, où les femmes occupent des fonctions diverses : le lieutenant de vaisseau Karine... et l'aspirant Tiphaine... sont respectivement chef et adjointe de cabinet, les aspirants Delphine...et Gwenola...sont en charge de l'enseignement de l'anglais et l'aspirant Julia... est responsable du renseignement au bureau opérations. Du côté de la flottille de la 22S, le lieutenant de vaisseau Marine... et l'aspirant Sylvie... sont pilotes d'Alouette, et le bateau embarque depuis l'escale du Cap le lieutenant Séverine...., responsable mécanique des Gazelle aux côtés du reste du personnel de l'ALAT. Enfin, la dentiste Magalie... sévit quotidiennement en coursive infirmerie aux côtés de ses confrères du corps médical. Là encore, aucune différence avec le personnel masculin, si ce n'est la coupe de cheveux (non détachés et tirés vers l'arrière) et le fameux tricorne porté avec la tenue de cérémonie, en lieu et place de la casquette affichée par les officiers masculins… (Photo Marine nationale MP Le Ny)
21
mars 2008
: Météorologie marine
La
houle, le vent, le mouvement incessant des nuages et les brusques changements
de température font partie du quotidien des marins et dessinent un environnement
en constante évolution. Pour un bâtiment opérationnel amené à conduire des
activités de jour comme de nuit, les variations des conditions météorologiques
sont à surveiller de près ; à bord de la Jeanne
d'Arc, le premier maître Gandon et le second maître Trieste surveillent
la pluie et le beau temps pour établir les prévisions météorologiques des
jours à venir.
Les
données relatives au vent, à la température et à l'humidité proviennent
d'une part de la cellule environnement basée à Toulouse qui envoie en liaison
avec Météo France ses relevés et cartes satellite actualisées toutes les
six heures, et d'autre part des propres mesures effectuées par le météorologue.
Ce dernier dispose à cet effet de plusieurs instruments (anémomètre, thermomètres,
baromètres et barographes) ainsi que d'une sonde thermique embarquée sur
le Georges Leygues qui
permet d'effectuer des relevés bathythermiques jusqu'à mille cinq cents
mètres de profondeur. Analysés et mis en relation avec les caractéristiques
climatiques du milieu traversé, les résultats des mesures permettront d'établir
la température, les caractéristiques du vent et de la houle pour les prochaines
quarante-huit heures.
Ces prévisions sont présentées au commandant et aux commandants adjoints tous les matins à 8h15, puis lors du briefing activités à 9h15 pour établir l'impact éventuel des conditions météo sur les opérations de la journée. Pas question en effet de mettre un zodiac à l'eau lorsque les creux des vagues atteignent cinq mètres ! Comme toujours à bord du porte-hélicoptères, les officiers-élèves prennent une part active au briefing météo et à l'analyse des relevés. Le premier maître Gandon se transforme alors en instructeur pour partager quotidiennement ses connaissances avec les élèves et élargir leur champ pratique.
20
mars 2008
: Regards croisés sur le leadership
Dans
les coursives de la Jeanne d'Arc
s'affairent d'étranges marins sans galons ; embarqués lors de l'escale du
GEAOM en Afrique du Sud, seize cadres d'entreprise et deux accompagnateurs
s'immiscent dans la vie du porte-hélicoptères le temps d'une traversée pour
prendre part aux activités majeures du bord. Ces stagiaires de l'Executive
MBA de HEC viennent se former aux techniques de management et de gestion
des hommes telles que pratiquées dans la marine dans le cadre du " Sémimer
" organisé annuellement à bord depuis 2004.
Le but de ce stage est de confronter des méthodes de management et de commandement
parfois différentes afin d'apporter un éclairage original sur les enseignements
du MBA. Gérer des hommes dans la marine nécessite en effet une bonne formation
au commandement, mais également des capacités d'écoute et d'adaptation face
aux événements imprévus.
Les
stagiaires seront donc placés dans des situations de responsabilité et de
prise de décision au cours d'activités encadrées. Exercices de sécurité,
quarts en passerelle ou au central opérations, tir aux armes légères seront
au programme pour comprendre, apprendre et décider à la tête d'une équipe.
Point d'orgue de cette formation pratique, les seize stagiaires mèneront
eux-mêmes un exercice de visite (visitex) quelques jours avant l'arrivée
du GEAOM à Mayotte, en collaboration avec le Georges
Leygues. Ce séminaire, qui s'inscrit dans le partenariat entre la
Marine Nationale et HEC, permet en outre la rencontre de deux milieux bien
différents et complémentaires : les participants au stage sont d'origines
diverses et travaillent aussi bien dans les finances, les télécommunications
que dans la prospection pétrolière ou pour le ministère de la culture. Logés
en compagnie des officiers élèves, ils auront à loisir de découvrir l'organisation
et l'activité à la mer d'un groupe de bâtiments de combat, de partager leurs
expériences et leurs connaissances avant un débarquement à Mayotte et un
retour à la vie normale.
19
mars 2008
: La Jeanne d'Arc en Afrique du Sud : Les
courants au large de la Namibie n'ont pu dérouter le GEAOM de sa course
et c'est à l'aube d'une matinée brumeuse que la Jeanne
d'Arc et le Georges Leygues
pénètrent dans la baie de la Table. Soudain le soleil apparaît, le voile
se lève ; Le Cap se profile, dressant vers le ciel ses montagnes escarpées
aux reflets verdoyants. L'accostage sur le front de mer donne un premier
aperçu du dynamisme de la ville avec une succession de commerces et de restaurants
baignés dans une ambiance bien différente de la plupart des autres ports
africains.
Cette
escale est en outre l'occasion de profiter doublement des somptueux paysages
de l'Afrique du Sud : les compagnes ou parents de nombreux marins ont fait
le déplacement pour les retrouver le temps d'une semaine riche en découvertes.
Dès le deuxième jour ceux qui le souhaitent peuvent partir explorer Le Cap
et ses environs : les visites se succèdent au sein de quartiers cosmopolites,
les édifices coloniaux côtoient les maisons multicolores des quartiers malais
pour s'effacer devant les gratte-ciel vitrés du bord de mer.
Des résidences
victoriennes les plus huppées aux baraquements des classes les moins favorisées,
cette ville pluriséculaire affiche fièrement son histoire et ses particularités
urbaines. Tandis que les amateurs de randonnée se lancent à l'assaut de
la montagne de la Table qui surplombe Le Cap, les épicuriens se consacrent
aux visites des vignobles de Stellenbosch dans l'arrière-pays et à la découverte
de la gastronomie locale, savant mélange de styles et de saveurs exotiques
avec au menu autruche, antilope et crocodile.
Les safaris sont également à l'honneur avec de nombreuses réserves privées
proposant aux touristes d'admirer les cinq Grands que sont l'éléphant, le
buffle, le rhinocéros, le lion et le guépard. Site incontournable, la péninsule
et le cap de Bonne-Espérance offrent enfin un panorama époustouflant sur
l'Atlantique qui non loin de là affronte les eaux plus chaudes de l'océan
Indien. C'est d'ailleurs vers l'est que se dirigent à présent la Jeanne
d'Arc et le Georges Leygues.
Les deux bâtiments ont appareillé ce matin en direction de Mayotte, et tandis
que les reliefs du Cap s'éloignent dans la brume, chacun se prend à songer
à la semaine qui vient de s'écouler au cœur d'une région pleine de charmes
et résolument tournée vers l'avenir. (photo
Marine nationale MP Le Ny)
8
mars 2008
: Armes légères d'infanterie : L'armement
de la Jeanne d'Arc ne se
limite pas aux MM-38, aux
deux tourelles de 100mm et
aux 12.7 qui ornent les
flancs du porte-hélicoptères. Le bateau dispose en plus d'armes légères
telles que des fusils automatiques ou des grenades à main sous la responsabilité
du service vie courante.
Afin de mettre à jour les qualifications ou tout simplement entraîner le
personnel au maniement de ces armes, des séances de tir sont organisées
plusieurs fois par semaine par les fusiliers du bord. Experts en armement
à terre comme en mer, ils encadrent l'exercice et veillent au respect des
procédures.
Les séances de tir ont généralement lieu tôt le matin ou en fin d'après-midi afin de ne pas empiéter sur d'autres activités et faire participer tous les volontaires. Ceux-ci se retrouvent plage arrière où une zone de sécurité a été définie à partir du bastingage. Les pistolets semi-automatiques, fusils à pompe et autres famas soigneusement nettoyés et chargés par le service vie courante attendent les participants.
Le tir s'accompagne cependant de quelques remarques préliminaires et de
consignes de sécurité indispensables : les protection auditives sont obligatoires,
et les gestes effectués doivent être précis et rigoureux afin d'éviter tout
incident de tir. Ce n'est qu'aux ordres du directeur de tir et sous la surveillance
d'un moniteur que les tireurs pourront vider leur chargeur sur les cibles
remorquées.
Lorsque toutes les munitions ont été tirées, la sécurité doit être remise
et la fin du tir déclarée au directeur. Les occasions d'utiliser ces armes
en contexte opérationnel sont heureusement rares ; le personnel faisant
partie de la brigade de sûreté doit néanmoins être à jour de ses qualifications
afin d'assurer une protection efficace à quai et lors d'opérations d'évacuation.
(photos
Marine nationale MP Le Ny)
7 mars 2008 : Le centre de documentation : Sur un bâtiment en mer, le choix des activités de détente est assez restreint : le créneau de sport quotidien et la contemplation des eaux émeraude de l'Atlantique ne remplacent pas les loisirs proposés à terre. A bord de la Jeanne d'Arc, les membres de l'équipage peuvent compter sur les distractions proposées par le centre de documentation pour égayer leurs heures de repos.
Plus
communément appelé Cédoc, il s'étend sur trois locaux à l'arrière du bateau
et propose films, livres et revues à emprunter ou consulter sur place. Le
choix est vaste : des romans aux publications maritimes en passant par les
bandes dessinées et les livres historiques, plus de deux mille ouvrages
qui s'étendent sur les rayonnages en bois du Cédoc.
Les revues offrent également un large éventail de thèmes : revues d'actualité,
de défense, magazines scientifiques et hebdomadaires linguistiques sont
à disposition de tous et complétés à chaque escale par les numéros plus
récents.
De nombreux ouvrages scolaires servent de support aux marins du bord qui
préparent des concours et suivent l'université Jeanne
d'Arc ; un rayonnage regroupe d'autre part les livres thématiquement
liés à la mission 07-08, aux pays traversés et aux thèmes abordés. Classement
judicieux et bien utile pour les assoiffés de culture et les officiers élèves
chargés de préparer des exposés sur ces thèmes…
Le Cédoc est sous la responsabilité de l'assistant de foyer ; à bord, il s'agit du second maître Adrien Raposo. Il est chargé de toutes les distractions à bord et s'occupe à ce titre du centre de documentation pour veiller sur la bonne circulation des livres et la diffusion des films sur le réseau bord piochés parmi la centaine de titres en stock. Des jeux sont enfin proposés à l'équipage et font du Cédoc un endroit convivial où il fait bon se retrouver pour travailler ou simplement feuilleter les dernières nouvelles du jour. (photos Marine nationale MP Le Ny)
4 mars 2008 : Le GEAOM en Angola : La Jeanne d'Arc et le Georges Leygues viennent de passer quatre jours à Luanda, la capitale angolaise. Cette escale a offert aux deux équipages un aperçu succinct de la vie africaine, bref car la découverte de la ville et de ses environs s'est essentiellement faite au travers des excursions et visites organisées par le bord afin de garantir la sécurité de l'équipage.
Les participants ont pu notamment descendre le long de la côte atlantique
et ses paysages de terre rouge jusqu'à l'embouchure du fleuve Kwanza, visiter
des infrastructures pétrolières et aller à la rencontre des expatriés français.
Dans une moiteur étouffante, des rencontres sportives ont en outre été proposées
pour aborder la marine angolaise dans un cadre moins formel. Ces visites
dans la capitale ont néanmoins souligné la pauvreté d'un pays tout juste
sorti de la guerre civile ; loin des immeubles décatis de l'administration
gouvernementale s'étirent de multiples baraquements de tôle ondulée où s'entasse
une population délaissée.
Les infrastructures à peine développées et le tourisme balbutiant créent
un véritable fossé entre les Angolais et les étrangers qui y séjournent,
à tel point que la moindre prestation de service s'affiche à des prix démesurés.
Cette escale aura ainsi permis de découvrir une facette bien particulière
de l'Afrique, celle d'un pays exsangue il n'y a pas si longtemps et qui
tente tant bien que mal de se développer en entretenant des liens avec ses
partenaires étrangers.
Les
sourires des enfants croisés sur des routes rénovées témoignent en outre
du nouvel élan qui habite le pays à l'industrie pétrolière florissante.
La Jeanne d'Arc a appareillé
à 10h00 pour jeter l'ancre quelques brasses plus loin en baie de Luanda
et se faire ravitailler par un pétrolier. Ce n'est qu'en fin de journée
qu'elle quittera les eaux territoriales angolaises pour mettre le cap sur
l'Afrique du Sud. (photos
Marine nationale MP Le Ny)
6 mars 2008 : Tirs Hot sur Gazelle Viviane : " Poste de combat, poste de combat "…dans les coursives, chacun se presse et enfile ses protections. Dans quelques minutes aura lieu une série de tirs au 100mm, à la mitrailleuse 12.7 et, grande nouveauté, une Gazelle tirera deux missiles Hot en vol stationnaire.
Les cibles ont été larguées une heure auparavant par la Jeanne
d'Arc et le Georges Leygues
: deux cibles de type Obelix, une de type Tomato Killer et un radeau confectionné
par le service artillerie du bord seront les victimes de cette journée.
Le personnel de l'ALAT (aviation légère de l'armée de terre) et les artilleurs
sont les principaux acteurs de l'exercice : en liaison étroite avec la passerelle
et le commandant s'opèrent le chargement successif des missiles, leur mise
à feu à partir de l'hélicoptère et les tirs au canon.
Les deux bâtiments effectueront plusieurs passes devant les cibles pour
assurer leur destruction effective. Si les obus des tourelles de 100mm sont
embarqués et utilisés par centaines au cours de la mission, les missiles
Hot le sont beaucoup moins ; capables de perforer un blindage d'une épaisseur
de cent vingt centimètres, ces munitions sont employées pour la première
fois au cours de la mission sur une Gazelle Viviane à vision nocturne.
Ils s'orientent et repèrent leurs cibles grâce à un système de localisation
basé sur les émissions infrarouges de ces dernières ; leur chargement sur
l'hélicoptère a nécessité de multiples précautions de la part du personnel
du bateau afin d'éviter toute chute malencontreuse sur l'ascenseur ou le
pont d'envol.
Pendant ce temps-là, la cellule MACOPS et le PC sécurité s'activent à l'intérieur du porte-hélicoptères : les tirs de missile ont en effet occasionné une série de dégâts factices en plusieurs endroits du bord. Voies d'eau, incendies, blessés, les dommages matériels et humains se sont enchaînés pour s'assurer une nouvelle fois de la réactivité des équipes d'alarme. L'exercice a pris fin peu après dix-sept heures, soit plus de deux heures après le rappel au poste de combat. Il sera suivi d'un débriefing auquel participeront les officiers élèves ; la communication interne, la mise en place des procédures et la rapidité des enchaînements seront analysés afin d'appliquer au mieux ces résultats lors d'un prochain exercice. (photo Marine nationale MP Le Ny)
5
mars 2008
: Aide humanitaire et projets sociaux : Au-delà
de sa mission de formation et de déploiement opérationnel, la Jeanne
d'Arc s'engage ponctuellement dans des actions sociales et humanitaires
à destination des populations rencontrées lors des escales. Une partie de
l'équipage et des officiers élèves a ainsi participé à plusieurs reprises
à des projets d'aide aux plus défavorisés ou de développement culturel.
Ils concrétisent de cette manière un des principaux objectifs de la mission
du GEAOM : s'ouvrir sur le monde et se porter à la rencontre des autres.
La langue française était particulièrement à l'honneur lors de l'escale
de New York : plus de sept mille ouvrages récoltés par des associations
ont en effet été distribués à une école du Bronx afin d'encourager l'enseignement
du français ; d'autres ont été envoyés à des classes de la Nouvelle-Orléans
pour contribuer à reconstituer les fonds perdus lors du passage du cyclone
Katrina. A Rio de Janeiro, ce sont les dons de trois écoles du Finistère
et d'une association qui ont été distribués à un foyer éducatif des favelas
par un poste d'officiers élèves et leur instructeur.
Fournitures scolaires, jeux éducatifs et jouets sont venus améliorer le
quotidien d'une vingtaine d'enfants défavorisés qui ont pu en retour visiter
la "Jeanne d'Arc" et prendre
une collation en compagnie de leurs parrains.
Il y a deux jours, soixante-seize cartons ont été débarqués sur les quais du port de Luanda ; ils contenaient des vêtements collectés à destination de la mission catholique de la capitale angolaise. Avec la participation de l'aumônier du bord, une trentaine de volontaires se sont également rendus sur place pour offrir trois cents lampes à dynamo et proposer leur aide aux religieuses. La Jeanne d'Arc garde encore quelques surprises dans ses cales ; des milliers d'autres livres et des dizaines de colis attendent d'être débarqués lors des prochaines escales. Le porte-hélicoptères contribue ainsi au développement de la culture française dans les pays visités et offre sa grande capacité d'emport aux associations qui souhaitent aider les plus démunis. Enfin, loin des circuits touristiques convenus, les volontaires qui s'engagent dans ces actions découvrent une toute autre facette du pays visité et partagent en retour des moments chaleureux avec ceux qu'ils ont choisi d'aider. (photo Marine nationale MP Le Ny)
27
février 2008
: Arrivée en escale
Cette
année, la Jeanne d'Arc effectuera
douze escales en un peu moins de cent quatre-vingt jours, soit une halte
tous les quinze jours. Chaque arrivée en escale s'accompagne d'une chronologie
faisant intervenir de multiples acteurs et désormais bien rodée. Même si
le porte-hélicoptères n'arrive à quai qu'aux environs de neuf heures du
matin, la journée commence beaucoup plus tôt pour la chaîne de conduite
nautique qui active la navigation en eaux resserrées aux alentours de quatre
heures.
Le jour pointe à peine lorsque le pilote du port monte à bord afin de guider
les manœuvres en passerelle et faire évoluer le bâtiment dans un milieu
qui lui est familier. A l'entrée du port, ce sont les remorqueurs et autres
pousseurs qui prennent le relais et déplacent lentement les treize mille
tonnes de la Jeanne d'Arc pour la placer le long du quai réservé.
Dans le même temps, les officiers élèves et la garde d'honneur rappelés
au poste de bande s'alignent sur le pont d'envol afin de faire honneur au
pays visité. Lorsque la Jeanne
arrive à quai, les marins du poste de manœuvre générale s'activent sur la
plage avant et à l'arrière du bâtiment pour envoyer les énormes aussières
aux lamaneurs situés sur le quai qui se chargeront d'amarrer le porte-hélicoptères.
Le Georges Leygues le
rejoint peu après, soit immédiatement derrière, soit à couple - côte à côte
- de la Jeanne d'Arc comme
cela s'est fait à Rio de Janeiro et se fera également à Luanda. Une fois
les coupées posées à l'aide d'une grue, les autorités locales et les professionnels
présents sur le quai peuvent monter à bord pour s'entretenir avec leurs
différents interlocuteurs.
Toutes les questions techniques, logistiques et administratives sont traitées
de préférence dans la matinée du premier jour à terre afin d'interférer
le moins possible avec les dispositifs officiels du reste de l'escale et
permettre au personnel disponible de descendre à terre.
Après neuf heures, les conférenciers arrivent et les maîtres d'hôtel apportent
la dernière touche aux préparatifs du déjeuner officiel ; ainsi s'établissent
les premiers liens entre le GEAOM et le pays visité. Ces relations vont
par ailleurs être développées tout au long de l'escale par des visites du
bord, des visites officielles à terre ou encore des projets de poste d'officiers
élèves. (photo
Marine nationale MP Le Ny)
26
février 2008
: Sur mer et dans les cieux
Aumônier
sur la Jeanne d'Arc : la
fonction est rare, car seuls le porte-hélicoptères, le porte-avions et le
bâtiment Alindien embarquent un aumônier en permanence durant leurs missions.
Le père Rémi Caillaud anime la vie religieuse du bord au travers des messes
quasi-quotidiennes, des veillées et des célébrations plus ponctuelles telles
que Noël ou les fêtes pascales.
Il s'évade en outre toutes les semaines sur le Georges Leygues pour y célébrer la messe et rencontrer l'équipage de la frégate. Le père Rémi Caillaud est entré dans la marine il y a maintenant quatre ans et demi après avoir été prêtre et aumônier dans différentes institutions civiles, conciliant ainsi vocation spirituelle et amour immodéré de la mer. Au bout de quelques années passées sur différents bâtiments basés à Brest, il a rejoint l'armée de terre au Liban dans le cadre de la Finul, puis l'Afghanistan pendant cinq mois.
Au
milieu des conflits et de la précarité, sa mission a été, comme il l'explique
lui-même, de " donner de l'espérance là où il n'y en a plus beaucoup ",
soutenant ainsi le moral des soldats français participant aux combats. A
bord de la Jeanne d'Arc, c'est aussi le moral qu'il jauge au travers de
ses nombreuses rencontres avec l'équipage.
L'aumônier n'a d'ailleurs pas de galons, ou plutôt " le grade de celui à
qui il parle " ; ce contournement de la hiérarchie permet d'effacer les
distances, les réserves et de discuter ainsi plus ouvertement avec les autres.
Il n'a d'ailleurs pas de carré attribué et circule librement de l'un à l'autre
en multipliant les rencontres.
A l'écoute de tous, le " padre " se veut également l'aumônier de tout le
monde en facilitant la pratique des cultes autres que catholique à bord.
Cet embarquement sur le porte-hélicoptères est pour lui une grande première,
tant par la durée de la mission que par l'effectif du bâtiment. Une expérience
humaine très particulière qu'il reconduira l'an prochain pour une deuxième
mission sur la Jeanne d'Arc.
(photo
Marine nationale MP Le Ny)
25
février 2008
: Un dimanche en mer
Les
traversées sont parfois longues à bord des unités de la marine nationale,
sur lesquelles les marins s'activent tous les jours pendant plusieurs semaines
sans jamais voir la terre. La Jeanne
d'Arc et le Georges Leygues
ont donc mis à profit le transit Rio de Janeiro - Luanda pour instaurer
une journée de cohésion ; toutes les activités opérationnelle ont été suspendues
le vingt-quatre février pour permettre au personnel de profiter de cette
journée de détente.
Plusieurs services avaient ouvert leurs portes pour l'occasion afin de faire
découvrir leur quotidien et leurs infrastructures. Les curieux ont donc
pu descendre dans les profondeurs des machines, s'asseoir aux commandes
d'une Alouette et d'une Gazelle ou encore faire manœuvrer une des tourelles
de 100mm.
Des
tournois sportifs sur la plage arrière ont en parallèle rythmé la journée
avec matchs de volley-ball et une compétition de rameur ; ambiance détendue
et esprit d'équipe étaient au rendez-vous au cours de ces rencontres dont
les vainqueurs se sont vus félicités par le commandant en personne.
En début de soirée, un concert organisé par quatre mélomanes a rassemblé
une partie de l'équipage dans le hangar hélicoptères avec en toile de fond,
le soleil se couchant sur l'Atlantique. Le personnel s'est ensuite retrouvé
sur le pont d'envol pour un repas et une projection de film en nocturne.
Ainsi, chacun a profité de cette journée à son rythme ; placé sous le signe
de la cohésion, ce dimanche à la mer a permis de découvrir des services
méconnus, de côtoyer ses partenaires dans un contexte plus détendu et, au
final, de souder encore un peu plus un équipage parti de Brest depuis deux
mois et demi déjà. (photo
Marine nationale MP Le Ny)
23
février 2008
: Entretenir la Jeanne d'Arc
Si
les eaux salines, le roulis et les vents iodés font partie des charmes de
la vie au grand large, ils peuvent également se révéler préjudiciables aux
embarcations. Comme tous les bateaux naviguant de longs mois en mer, la
Jeanne d'Arc est quotidiennement
soumise aux attaques du sel et de l'humidité ; des traces de rouille et
de corrosion se forment périodiquement sur les extérieurs et rongent lentement
les chaînes, appuis et autres structures métalliques.
A l'intérieur, les changements de température et la condensation de l'humidité
agissent également sur les peintures et les revêtements. Un entretien méthodique
du bord est donc assuré au quotidien pour maintenir la vieille dame en bonne
condition. Il faut régulièrement piquer, meuler et décaper les extérieurs
pour ensuite les repeindre du plus beau gris de la marine nationale. A l'intérieur,
coursives et les volants sont sujets aux séances de nettoyage et de peinture
menées selon un planning très précis.
Des contrôles sont en effet effectués par le commandant lors des inspections
de tranche (les bateaux de la marine nationale sont tous divisés en tranches
verticales, de la tranche Alpha à la tranche Oscar pour la Jeanne
d'Arc). Lorsqu'une tranche est passée en revue, tous ses locaux sont
visités pour en vérifier l'état d'entretien général. L'équipage du porte-hélicoptères
s'affaire donc chaque jour pour contrer les assauts des éléments marins
et offrir en permanence le visage pimpant d'une vieille dame bien conservée.
22
février 2008
: Traler pour transfert de charges légères
En
ce vendredi vingt-deux février, un exercice de manœuvre a une fois de plus
mis la participation commune de la Jeanne
d'Arc et du Georges Leygues
à contribution. Les deux bâtiments ont en effet conduit une opération de
transfert de charges légères d'un bord à l'autre ; baptisé plus succinctement
" traler ", cet exercice permet d'amener matériel, dépêches ou…personnes
d'un poids inférieur à cent trente-six kilos sur le bâtiment voisin.
Les équipes ont été rappelées dès 13h45 afin de mettre en place le gréement
reliant les deux bâtiments ; comme pour une présentation au ravitaillement
à la mer, la liaison a été établie grâce à un tir au fusil lance-amarres
effectué depuis le porte-hélicoptères. Pas moins de vingt-cinq personnes
sont requises à chaque extrémité du câble de chanvre pour assurer la tension
nécessaire à la réalisation des transferts. En y ajoutant le personnel chargé
des hâles et des signalisations (par palettes, pavillons et coups de sifflet),
l'exercice aura mobilisé plus de cent personnes - sans compter les nombreux
marins venus observer l'opération et profiter par la même occasion d'un
soleil éclatant.
Trois personnes ont également eu la chance de passer sur la " chaise " pour
rejoindre la Jeanne d'Arc.
Pendant une minute qui a sans doute paru très longue aux yeux des intéressés,
la chaise s'est balancée à mi-chemin entre les deux bateaux, au-dessus du
vide et des flots mouvementés. L'exercice s'est terminé par une simulation
d'homme à la mer qui a permis de tester la réactivité de l'Alouette parée
pour l'occasion. La Jeanne d'Arc
et le Georges Leygues
se sont séparés vers 16h00 pour la fin de l'exercice ; ils se retrouveront
cependant dans la soirée pour la traditionnelle présentation au ravitaillement
à la mer. (photo
Marine nationale MP Le Ny)
21
février 2008
: Sécurité nautique
Aujourd'hui,
journée un peu particulière à bord de la
Jeanne d'Arc : aucune activité de manœuvre n'a été programmée afin
que le personnel concerné puisse se pencher sur la question de la sécurité
nautique. La maîtrise des réglementations, de la manœuvre et les cas de
violation de procédures seront entre autres étudiées par l'ensemble de la
chaîne fonctionnelle nautique. Cette dernière regroupe les officiers chefs
de quart, les officiers de quart opérations, les officiers de quart navire,
les adjoints chef de quart, les manœuvriers et bien entendu les officiers
élèves amenés à prendre ces fonctions dès l'an prochain. Au travers de plusieurs
situations auxquelles la Jeanne
d'Arc a été confrontée (navigation en eaux resserrées à New York
ou mise en l'air d'aéronefs), les participants évalueront les enjeux de
sécurité et la gestion des différents cas à la lumière des conseils des
plus expérimentés. Ils se pencheront de surcroît sur les nombreux documents
mis à disposition du personnel en passerelle (relevés du sondeur, hydrographie,
etc) pour en examiner la pertinence, et analyseront les procédures d'accostage
ou d'appareillage. Une journée similaire sera prochainement menée dans le
cas de la réflexion sur la sécurité aérienne : les officiers élèves de spécialité
aéronautique pourront ainsi prendre part aux analyses et contribuer à améliorer
la sécurité des missions.
20
février 2008
: Histoires de tuyaux
Les
câbles, collecteurs et autres conduits font partie intégrante du décor de
la Jeanne d'Arc. Dans les
coursives, il suffit de lever la tête pour apprécier la quantité impressionnante
de câbles qui relient entre eux les locaux du bord ou les nombreux collecteurs,
ces tuyaux qui serpentent sous les plafonds pour acheminer liquides ou gaz
aux quatre coins du bord.
Ce dispositif mystérieux peut paraître bien incongru aux yeux des visiteurs
de passage - ou du marin fraîchement embarqué. La nomenclature et les textes
officiels apportent cependant quelques explications. Le contenu d'un collecteur
est en effet aisément identifiable grâce à la couleur de ses parois et des
vannes et volants qui régulent le débit intérieur sur toute sa longueur.
Ainsi, un collecteur vert transporte de l'eau douce, un noir de l'eau de
mer, un rouge de l'eau pour l'extinction d'incendies, un violet du combustible,
un marron du lubrifiant et un orange des huiles pour transmissions hydrauliques.
Le même code de couleurs est repris pour les gaz.
Ces collecteurs se trouvent essentiellement au niveau des ponts inférieurs,
là où s'avère nécessaire l'alimentation des moteurs, des organes de propulsion
et des turbo-alternateurs. Ceux d'eau douce desservent en outre les centaines
de points d'eau du bord (entre autres sanitaires, cuisines ou encore buanderie).
Les conduits de ventilation, quant à eux, sont raccordés aux frigo-air pour
délivrer dans tout le bord un air non vicié et de température moindre, fortement
apprécié aux machines et ponts inférieurs où la température grimpe vite.
Ils côtoient les câbles électriques qui, par paquets, alimentent le porte-hélicoptères
selon un schéma compliqué conçu pour éviter qu'une partie du bateau toute
entière se retrouve plongée dans le noir en cas de dysfonctionnement d'un
des turbo-alternateurs.
Ces divers réseaux se croisent, s'entrecroisent et nécessitent une attention
de tous les instants pour éviter les problèmes de fuite ou de défaut électrique.
Ils constituent ainsi une articulation essentielle pour le fonctionnement
nominal du bateau et la conduite des opérations.
19
février 2008
: La passerelle
L'endroit
le plus stratégique d'un bateau est sans doute la passerelle : c'est de
là qu'est dirigé le bâtiment et que sont conduites toutes les opérations.
Sur la Jeanne d'Arc, la
passerelle située au niveau du pont 06 sert également de support de formation
pour les officiers élèves. Six marins y oeuvrent en permanence sous la direction
du commandant ou de l'officier chef de quart secondé par son adjoint chef
de quart (généralement un second maître ou un quartier maître).
Reliquat de la guerre froide, la passerelle de la Jeanne
d'Arc présente la particularité d'être partagée entre une couronne
vitrée et un abri intérieur protégé par d'épais panneaux. C'est là que se
trouve le chef d'abri ; il a sous ses ordres le transmetteur d'ordres à
la machine et le barreur, qui à l'aide de son petit joystick actionne les
moteurs et les vérins pour faire pivoter l'énorme safran de 30 m2.
La Jeanne d'Arc compte en
plus deux officiers élèves présents en permanence aux postes de chef de
quart et d'adjoint de quart. En période de navigation normale, l'officier
chef de quart et son adjoint effectuent des calculs de route grâce aux relevés
effectués par compas ; ils reportent ces résultats sur les cartes de navigation
et transmettent leurs consignes au barreur et au transmetteur d'ordres.
La Jeanne dispose également d'un radar surface et d'un système GPS de cartographie
électronique qui reporte en temps réel la position du porte-hélicoptères
sur un écran ; le sextant n'est cependant jamais très loin pour pallier
un éventuel problème électronique. Au cœur des opérations conduites par
le GEAOM, la passerelle joue également un rôle important lors des exercices
de visite menés avec le Georges
Leygues ; tous les moyens de communication, internes ou externe,
sont alors mis à profit pour conduire les interrogatoires à distance et
régire les mouvements d'hélicoptères et de zodiacs.
Présentation au ravitaillement à la mer, navigation en eaux resserrées ou
MACOPEX sont autant de moments forts pour lesquels la passerelle joue également
un rôle crucial et qui justifient une fois de plus la participation active
des officiers élèves à ces opérations.(Légende photo
:Concertation entre le commandant, l'officier élève Chaumery et le lieutenant
de vaisseau Guena photo
Marine nationale MP Le Ny)
16
février 2008
: Descobrir Rio de Janeiros
Au
matin du onze février, la Jeanne
d'Arc arrive en vue des rives de la baie de Guanabara ; dans la
brume se dessinent les contours du célèbre Pain de Sucre qui dévoile juste
derrière la plage de Flamengo, les tours de Rio et le Christ qui, perché
sur le piton du Corcovado, accueille les marins du monde entier à bras ouverts.
L'escale à Rio de Janeiro marque en beauté la fin du périple du GEAOM en
Amérique ; la ville s'étend en effet sur le site unique de Guanabara entre
plages de sable blanc et morros, ces hauteurs verdoyantes caractéristiques
de la région. La cidade maravilhosa a pour quelques jours offert ses nombreux
atouts à l'équipage de la Jeanne ; au cœur de la ville, les églises baroques
et les édifices coloniaux côtoient les grands édifices commerciaux et les
innombrables petites échoppes dans un ensemble hétéroclite et bruyant où
la circulation dense et quelque peu anarchique ajoute à l'atmosphère animée
de la ville.
La visite du Pain de Sucre ou du Corcovado offre un panorama époustouflant
de la ville qui s'étire entre les nombreuses collines : le stade de Maracana
rappelle à tous la passion immodérée des Brésiliens pour le football ; plus
loin, Copacabana étire langoureusement ses kilomètres de sable blanc battu
par les rouleaux de l'Atlantique. Au loin, Ipanema, sa plage et son quartier
chic s'affichent, ses grands hôtels masquant presque les bidonvilles amoncelés
sur les pentes avoisinantes. Car Rio de Janeiro mêle étroitement richesse
et pauvreté dans un plan d'urbanisation quelque peu compliqué ; les grands
édifices bancaires côtoient les marchés aux puces et les hôtels de luxe
avoisinent les multiples favelas de la ville dans un microcosme où la disparité
flagrante des niveaux sociaux ne va pas sans engendrer de violence.
L'unité de Rio et la fierté des Cariocas pour leur ville s'affiche néanmoins
à l'occasion du Carnaval et des jours qui suivent cette grande fête ; les
groupes de samba font démonstration de leur talent aux quatre coins de la
ville, et les vacances d'été tout juste terminées incitent encore les Brésiliens
à sortir le soir dans les nombreux restaurants de la ville, en terrasse
de café ou dans un club de danse dans cette ville qui se veut être le Paris
de l'Amérique latine. Ce matin, la Jeanne
d'Arc a levé l'ancre pour regagner le large. Sur tribord défilent
le Corcovado, le Pain de Sucre, Copacabana…des noms qui résonnent désormais
comme une petite musique familière à l'oreille de l'équipage du GEAOM. A
présent, le groupe école s'éloigne des rivages de l'Amérique, direction
l'Afrique ! (photo
Marine nationale MP Le Ny)