Histoire du sous-marin Surcouf

Le sous-marin Surcouf (photo DR)
La construction du sous-marin Surcouf commence le 1er juillet 1927 à Cherbourg. La mise sur cale n° 4 débute le 3 octobre 1927, et le lancement a lieu le 18 novembre 1929 en présence (seulement) du Préfet Maritime de la Manche dans le bassin Napoléon III. On notera l’absence de journalistes et photographes, manière de protéger le secret qui entoure ce nouveau type de sous-marin. Dans le bassin Napoléon III, une palissade le dissimule aux regards indiscrets.

L'achèvement à flots et les essais durent plus longtemps que prévu, du fait de la nouveauté des matériels et de nombreux retards de livraison. La mise au point de la puissante tourelle de deux canons de 203 mm s'avère difficile, tout comme pour l'hydravion, dont le prototype se casse au décollage.

L’année 1931 est consacrée à des essais de plongée. Le Surcouf effectue sa première plongée statique le 23 juin, il plonge à 35 mètres le 28 septembre, et à 65 mètres le 21 octobre.
Le 4 octobre 1932, le Surcouf quitte Cherbourg pour une croisière d’endurance et de « patriotisme » qui le mène à Casablanca, Agadir, Konakry et Dakar. De retour à Cherbourg le 15 novembre, il a parcouru 6 005 milles.

Le 31 décembre 1932 le Surcouf entre en service actif à Cherbourg au sein de la 1ère flottille de sous-marins. Il est alors doté d'une tourelle double de canons de 203 mm et d'un hydravion de reconnaissance.

Lors de l'inauguration de la gare Maritime de Cherbourg le 30 juillet 1933, le Surcouf est amarré au quai de France, et il reçoit la visite du Président de la République Albert Lebrun.

Le Surcouf entre en armement définitif le 16 avril 1934, affecté à la 4e escadrille de sous-marins (ESM) de Brest le 1er juin. En 1935, il est affecté à la 2ème flottille de sous-marins à Brest d'où il appareille le 5 décembre pour une croisière cocardière à l'occasion de la commémoration du tricentenaire du rattachement des Antilles à la France.

En carénage à Brest lors de l'invasion allemande, le Surcouf se réfugie à Plymouth en Angleterre sur ses seuls moteurs électriques et en surface.

Le 3 juillet 1940, les bâtiments français réfugiés en Grande-Bretagne sont saisis par les Britanniques, lors de l'opération « Catapult ». La prise du Surcouf est menée au prix de trois morts, un français, l'ingénieur mécanicien Yves Daniel, et deux britanniques, le commandant du sous-marin Thames, l'officier de renseignement porteur de l'ordre de saisie.

Le 27 juillet 1940, il est transféré aux Forces Navales Françaises Libre (FNFL). Il est alors réarmé, avant de partir s'entraîner dans la rivière Clyde. En avril 1941, il est avarié par la Luftwaffe à Devonport.

Le Surcouf escorte ensuite des convois sur l'Atlantique. Dans la nuit du 24 décembre 1941, il participe à l'opération de ralliement de Saint Pierre et Miquelon à la France Libre.

Le Surcouf quitte Halifax le 2 février 1942, en route vers Tahiti et la Nouvelle Calédonie, via les Bermudes. La brutale entrée en guerre des États Unis et du Japon le 7 décembre 1941 a ouvert au croiseur sous-marin des espaces maritimes vierges de toute aviation. La guerre de course pour laquelle il a été conçu aller pouvoir commencer...

Le Surcouf appareille des Bermudes le 12 février en direction du Canal de Panama. En route tous feux éteints, dans la nuit du 18 février, un cargo américain, le Thomson-Lykes, l'aborde et le coule à 75 miles du Canal de Panama (version officiellement admise). Des 130 marins qui sont à bord, il n'y a aucun survivant.

Sous pavillon FNFL, le Surcouf a effectué 15 raids, 15 patrouilles, 5 escortes de convois et couvert 35 000 milles.


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