Transport de rade Merlin

Au milieu des années 60, le remplacement des transports de rade toulonnais Cavalas et Pipady devient urgent. Construits à Villeneuve-La-Garenne en 1936, ils assurent depuis lors les liaisons entre le grand port militaire varois et les unités implantées dans la presqu'île de Saint-Mandrier située au sud de Toulon. La marine s'adresse à nouveau aux Chantiers Navals Franco-Belges pour le renouvellement de ses moyens. L'industriel parisien, spécialiste de la servitude, conçoit un navire à passagers élégant capable d'accueillir 400 marins, dans des conditions certes précaires! La commande de deux unités, baptisées Merlin et Mélusine par décision du 1er mars 1967, est notifiée au chantier parisien en 1966, leur construction étant confiée à une filiale sise à Châlons-Sur-Saône, les Ateliers de Construction Navale ou ACN.

Mis sur cale en décembre 1966 en même temps que Mélusine, Merlin est mis à flot le 8 novembre 1967. Après achèvement à flot et essais, le transport de rade rejoint la Grande Bleue via la Saône et le Rhône, mature émontée pour ne engager le gabarit lors du passage sous les ponts fluviaux ! Admis au service actif le 1er juin 1968, il est affecté à la DP (Direction du Port) de Toulon et armé par du personnel sédentaire appartenant au corps des marins des ports. Inlassablement, il effectue ses rotations de permissionnaires entre les appontements toulonnais du quai Stalingrad et la presqu'île de Saint-Mandrier. Les escales au mouillage du Foch et du Clémenceau dans les ports français de la Méditerranée, sont l'occasion d'accomplir de rares missions de transport à l'extérieur de la rade de Toulon. Avec ses 2 confrères, il peut se vanter d'être l'unité sur laquelle a certainement vogué le plus de marins !

Devant atteindre 30 ans de service en 1998, l'état-major de la marine étudie le remplacement de Merlin et de ses 2 congénères. C'est finalement la solution de l'externalisation qui est retenue et les rotations sont reprises 1er juillet 1998 par la RMTT (Régie Mixte des Transports Toulonnais) qui exploite déjà des liaisons régulières entre Toulon, Saint-Mandrier et La Seyne-Sur-Mer. Usé et sans emploi, Merlin est mis en complément le 30 juin 1998 et en réserve normale le 17 juillet 1998, jour de la dernière cérémonie des couleurs. L'ex-transport de rade reste en attente quai René Audry dans l'arsenal jusqu'au 19 décembre 2001, jour où il sombre au large de Toulon sous les coups de canon des navires de combat. Etrangement, Merlin n'est condamné et débaptisé (n° de condamnation : Q779) que le 25 avril 2002 ! Erreur ou lenteur de l'administration française ?

Une seule unité a déjà porté le nom de Merlin : une corvette de 14 canons mise à flot le 20 mars 1756 au chantier de Rotherhithe en Grande-Bretagne. D'une longueur de 26,3 mètres pour une largeur de 7,4 mètres, elle est baptisée HMS Merlin et capturée par la Gracieuse en Méditerranée occidentale le 14 août 1778. Remise en service au sein de la Royale, elle est reprise le 26 août 1780 par le Corsaire Fame et brulée.

Pour en savoir plus :
Les caractéristiques principales
Une collection de photos
Les transports de rade :
. Nom Sur cale Lancé En service En complément Condamné
Y735 - Merlin
12/1966
08/11/1967
01/06/1968
30/06/1998
25/04/2002
Y736 - Mélusine
12/1966
23/12/1967
01/06/1968
30/06/1998
01/06/2004
Y671 - Morgane
25/05/1972
08/06/1973
17/08/1973
été 2003
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Les patrons de Merlin
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Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2007. Copie et usage : cf. droits d'utilisation

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