Le sous-marin Espadon a été construit par les chantiers Augustin Normand du Havre, lancé en 1958. Il est le cinquième de la série des Narval, première génération de sous-marins construite après guerre, entre 1957 et 1958, bon pour le service en 1960. Comme ses sisterships, l'Espadon était capable de performances qui dépassaient celles des meilleurs sous-marins allemands des dernières années de guerre, de type XXI, dont cette série s'était inspirée. Il avait pour mission la surveillance des zones océaniques et des lignes maritimes, l'entraînement aux manoeuvres de combat (interception de navires ennemis, débarquement d'agents ou de Commandos Marine). Son long rayon d'action (15000 nautiques), son équipement de détection très perfectionné et son système propulsif relativement silencieux en faisaient un excellent navire stratégique. Entre 1960 et 1985, l'Espadon a passé 2561 jours en mer et 33 796 heures en plongée. Il aura parcouru 360 547 milles soit l'équivalent de 17 fois le tour de la Terre. Ses patrouilles l'ont mené des côtes africaines aux glaces du pôle, des Antilles à la Méditerranée. Il effectuera en 1964, une croisière polaire en mer de Norvège avec le Marsouin jusqu'au parralèle 70°N. Cette mission permettra de préparer l'opération « Sauna » l'année suivante, pendant laquelle le Dauphin et le Narval resteront une dizaine de jours au 72°N en naviguant ponctuellement sous la banquise. Le 10 septembre 1985, l'Espadon quitte Lorient pour sa dernière mission, avec à son bord 15 des 16 pachas qui l'ont commandé. Remorqué depuis sa base jusqu'à Saint-Nazaire le 23 août 1986, il commence alors une nouvelle carrière comme bâtiment-musée. L'écluse fortifiée de la base sous-marine, construite par les Allemands pendant la guerre, fait peau neuve pour l'acueillir. C'est la première fois en France qu'un sous-marin est démilitarisé et ouvert au public.
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