L'histoire du patrouilleur La Boudeuse (1991-1998)


Le patrouilleur La Boudeuse à la mer (1991).

1991 : Echouage à Dumeira

L'année 91 commence par une petite période d'entretien à La Réunion (7 au 27 janvier), puis à Port Louis (île Maurice - 28 janvier au 8 février) ou le navire passe au bassin. Une nouvelle période à La Réunion (8 au 11 février et 17 au 22 février) sera interrompue par une mission d'assistance humanitaire à Rodrigues à la suite du passage du cyclone Bella : Transport de secours depuis La Réunion puis depuis Port Louis (11 au 17 février), avec mouillage à Port Mathurin (île Maurice - 13 et 16 février) où le patrouilleur retrouve son compère La Rieuse.

Le 27 février a lieu la prise de commandement ducapitaine de corvette Gilles Kurtzmann. Quittant Mayotte le 4 mars, le bâtiment arrive à Djibouti le 11. Il est alors déployé dans les eaux territoriales djiboutienne, en vue d'effectuer des patrouilles pour contrôler le traffic d'armes dans la zone. Une première patrouille a lieu du 13 au 14 mars. De retour à Djibouti, La Boudeuse repart le 3 jours après. Mais le 17 mars à 19h05 locales, le bâtiment s'échoue dans le sud de l'île Dumeira, à 3 nautiques au cours d'une manoeuvre d'investigation d'un boutre. Les premières opérations de déséchouement, conduites du 18 au 20 mars, et génées par le mauvais temps, sont interrompues. Dans la soirée du 25 mars, le bâtiment est déséchoué par les remorqueurs Fast Fox (société Cory Toxage) et le Bab-el-Manded (port autonome de Djibouti).

Il est alors enradié dans le TCD Orage le 5 avril. L'Orage rallie Toulon le 15 avril.


1991 : Le CC Marc Lanne, commandant La Boudeuse.

Le 22 avril, à Toulon, lecapitaine de corvette Marc Lanne prend le commandement du bâtiment. La Boudeuse est en Indisponibilité Accidentelle à Toulon, du 15 avril au 9 septembre. Les travaux portent principalement sur les oeuvres vives (remplacement de bordés), ainsi que sur les apparaux (remplacement des hélices, loch et sondeur, rectification des lignes d'arbres et chaises). Au cours de cet été 91, une information importante pour l'équipage, l'état major de la Marine décide que les marins, qui étaient affectés à Mayotte pour un an sans famille, le serait désormais pour 2 ans avec leur famille.


Des défauts sur les turbos des moteurs principaux entraînent des températures élevées, une mauvaise combustion et des dégagements de fumée excessifs. Un problème qui mettra des années à se résorber (1991).

Quittant Toulon le 14 septembre, le patrouilleur rejoint son port-base de Mayotte via un long périple par ses propres moyens et 4 courtes escales : Preveza (Grèce - 17 au 19 septembre), Port Saïd (Egypte - 22 septembre au mouillage), Djibouti (27 au 29 septembre), Port Victoria (Seychelles - 5 octobre). Il arrive à Mayotte le 7 octobre, et reprend ses missions habituelles. Un entraînement avec La Rieuse (19 au 26 octobre) le long de la côte est de l'Afrique est marqué par une escale à Zanzibar (Tanzanie - 21 au 23 octobre). Suit une période d'entretien à La Réunion (30 octobre au 30 novembre), une mission de surveillance aux îles Eparses (Europa, Basas da India) du 1er au 7 décembre, puis un tir d'exercice sur la vedette Zenna (12 décembre) alors déclassée.

1992 : Mayotte

C'est pour affirmer leur attachement réciproque entre la collectivité territoriale de Mayotte et La Boudeuse, qu'une charte de parrainage est signée le 25 janvier par M. Coste, préfet et représentant du gouvernement, M. Bamana, président du conseil général et le LV Lanne, commandant du patrouilleur. L'équipage organise à cette occasion, une fête de la mer locale incluant une régate de voiliers, une course de pirogues, une course de natation et des joutes nautiques. Un coquetèle de 200 personnes cloture la journée. Au fil des ans, dans ce petit bout du monde, où rien ne se passe sans que tous soient au courant, le patrouilleur laisse son empreinte dans son île, tant dans le déroulement de son activité, que par le biais d'opérations de relations publiques : anniversaires, compétitions sportives, portes ouvertes…


La Boudeuse à quai à Dzaoudzi, au ponton Issoufali, avec deux LCM du détachement de l'Unité Marine de Mayotte (1992).

Le début de l'année est également marqué par une missions aux Comores, avec escale à Anjouan (Comores - 5 au 6 février), Moheli (Comores - 8 au 9 février), Moroni (Comores - 12 au 13 février), une mission le long des côtes africaines, en compagnie de l'aviso Détroyat et du Batral La Grandière, avec transport d'aide humanitaire à Nacala (Mozambique - 28 février au 1er mars), suivi d'escales à Mombasa (Kenya - 6 au 12 mars) et Dar es Salaam (Tanzanie - 17 au 22 mars), un passage par les Mascareignes (6 au 9 avril puis 15 au 18 avril), une escale à La Réunion (9 au 14 avril), un exercice interarmées avec le RPIMA (10 avril), une escale à Port Louis (île Maurice - 20 au 24 avril), à La Réunion (24 au 29 avril) et un entraînement à la manoeuvre au profit des élèves du Groupe école d’application des officiers de marine (GEAOM), avec à sa tête le porte-hélicoptère Jeanne d'Arc.

De retour à Mayotte le 2 mai, le patrouilleur repart quelques jours après pour un exercice anti-pollution (9 juin), un mouillage à Juan de Nova (10 au 13 juin), l'exercice Hortensia 92 (22 au 25 juin), puis un passage au bassin à Port Louis (île Maurice - 29 juin au 9 juillet). La Boudeuse est de retour à Mayotte le 12 juillet. Elle effectue un tir d'exercice sur la barge Mahoraise I le 20 août, une escale à Moroni (Comores - 27 au 30 août) pour un transport d'aide humanitaire, une autre à Mombasa (Kenya - 24 au 28 septembre). A la demande de l'EMA préoccupé par un tentative de coup d'Etat aux Comores qui échouera au bout de quelques jours (une ressortissante Française sera blessée à l'oeil en fermant ses volets), La Boudeuse, après avoir empli et disposé des sacs de sable pour son auto-protection, embarque un détachement de 45 hommes du 2ème RPIMA et patrouille au large de Moroni du 16 au 20 octobre "au cas où".


1992 : Le CC Jean-François Pinget, commandant La Boudeuse.
Cette année bien remplie se conclue par une période d'entretien à La Réunion (30 novembre au 7 décembre), période au cours de laquelle a lieu la prise de commandement ducapitaine de corvette Jean-François Pinget le 11 décembre.

1993 : IPER à Toulon

De part la densité des activités du bâtiments ces dernières années, les mois précédant le prochain IPER prévu à Toulon, sont marqués par une activité opérationnelle volontairement réduite, dans un souci d'économie des moteurs, dont le défaut de suralimentation altère chaque jour davantage la performance et la fiabilité.

Après une dernière escale à Moroni (Comores - 12 au 13 février), La Boudeuse quitte Mayotte le 18 février pour rallier Toulon via Zanzibar (Tanzanie - 2 au 5 mars), Djibouti (11 au 21 mars), et Suez (Egypte - 25 mars). Du 31 mars, date de l'entrée en IPER à Toulon, au 18 octobre, l'activité dominante est bien sûr la remise en état du bâtiment, après 10000 heures de fonctionnement. Le navire est au bassin du 5 juillet au 11 octobre. Il effectue un stage de remise en condition (13 au 15 septembre), mais la baisse inquiétante des performances du moteur tribord provoque la décision de mise en Indisponibilité Accidentelle (IA) du bâtiment.


1994 : Le BSM Garonne soutient à Mayotte les P400 La Boudeuse et La Rieuse.

A l'issue de cette IA, le transit vers l'océan Indien via Port Saïd (Egypte - 23 octobre), Djibouti (28 octobre au 2 novembre) et Mombasa (Kenya - 8 au 11 novembre), est hélas ponctué d'avaries sur les moteurs. Grâce aux concours des ateliers du BAP Jules Verne, puis du BSM Garonne, La Boudeuse arrive cependant à Mayotte le 13 novembre et peut reprendre une activité normale. Le bâtiment est à La Réunion le 28 novembre, avant de faire une halte à Antsiranana (Madagascar) du 9 au 14 décembre, et d'être de retour Mayotte le 16 décembre.

1994

L'année 94 commence par un transport de frêt humanitaire aux Comores suite aux évènements d'Anjouan (11 au 14 janvier), suivi par l'assistance au voilier français Friend'îles (21 janvier), une mission de contrôle de l'immigration clandestine entre Mayotte et ses voisines comoriennes (24 au 25 janvier), un entraînement avec La Rieuse (27 janvier), une escale à Moroni (Comores - 30 janvier au 2 février).


1994 : Le LV Michel Tréhard, commandant La Boudeuse.
De retour au port base, il quitte Mayotte pour parer au cyclone Nadia (23 au 24 mars), repart vers Moheli (Comores - 12 au 13 avril), puis effectue la relève des détachements militaires et météo aux îles Glorieuses du 2 au 5 mai, et une escale à La Réunion (5 au 9 mai). Un exercice avec la marine kenyanne du 20 au 24 mai sera ponctué par des escales à Mombasa (19 au 20 et 23 au 27 mai), Lamu (21 au 23 mai). La Boudeuse est de retour Mayotte le 27 mai. Un mois plus tard (21 juin), elle repart vers La Réunion qu'elle touche le 23 juin. Le lendemain a lieu la prise de commandementdu lieutenant de vaisseau Michel Tréhard.

Son commandement débute par une série d'escales à Moroni (Comores - 10 au 11 juillet), Anjouan (Comores - 24 au 25 août), un exercice Kezi 94 avec le Détachement de la Légion Etrangère à Mayotte (28 au 29 septembre) avec un mouillage à Mohéli (Comores - 26 au 27 septembre). De retour à Mayotte, La Boudeuse sera l'hôte de 2 bâtiments kenyans (10 au 13 octobre), pour une première escale de bâtiments étrangers dans l'île.

Du 14 au 16 octobre, le patrouilleur fait escale à Majunga (Madagascar), puis participe à l'exercice Géranium 94 (24 au 27 octobre) des Forces Armées dans la Zone Sud de l'Océan Indien, effectue un transport de munitions pour la campagne annuelle de tir à Moroni (Comores - 3 novembre), suivi de la destruction de la barge DB02 en dérive dans le canal du Mozambique et constituant un danger pour la navigation (12 novembre).

Rendez-vous maintenant presque traditionnel sur la route de la Jeanne d'Arc et du Groupe école d’application des officiers de marine, La Boudeuse effectue une instruction au profit des officiers-élèves les 13, 14 et 20 décembre, avant de terminer l'année par une escale à Antsiranana (Madagascar - 15 au 19 décembre).

1995 : Opération Azalée aux Comores


Le 9 juin 95, La Boudeuse sauve 36 personnes sur le boutre comorien Etoile d'Anjouan.

Dans le cadre du partenariat avec la communauté territoriale, l'embarquement de stagiaires de l'Ecole de Formation Maritime de Mayotte a lieu le 17 février. Quittant Mayotte à la mi-février, le patrouilleur fait escale à Port Victoria (Seychelles - 23 au 26 février) puis à Antsiranana (Madagascar - 28 février au 1er mars), escale qui sera marquée par un exercice franco-malgache Talio 95.

L'escale de La Boudeuse à Durban (17 au 20 mars) est une grande nouveauté. La fin de l'Apartheid en 1994, aura ainsi permis une première visite en Afrique du Sud, pays qui n'avait pas vu le pavillon français depuis 20 ans !

De retour à Mayotte, le patrouilleur participe à l'exercice Signa 95 avec le Détachement de la Légion Etrangère (30 au 31 mars), puis repart vers Mombasa (Kenya - 17 au 25 mai). Le 9 juin, il sauve 36 personnes sur le boutre comorien Etoile d'Anjouan, alors à la dérive. Une escale à Antsiranana (Madagascar - 12 juin), et l'exercice Géranium 95 (19 au 22 juin) avec les Forces Armées dans la Zone Sud de l'Océan Indien, précèdera, le 29 juin, la prise de commandement dulieutenant de vaisseau Frédéric Pierru.


1995 : Le CC Frédéric Pierru commandant La Boudeuse.
Le 29 septembre, marque le début de l'engagement de La Boudeuse dans l'opération Azalée de pacification des Comores et de capture du mercenaire français Bob Denard et de ses hommes. Le 4 octobre, les hommes des forces spéciales françaises, 11ème choc, 1er RPIMa, 13 RDP, et bien entendu les bérets verts du détachement de la légion étrangère à Mayotte, débarquent sur la Grande Comore. Au nord, ce sont les commandos marine du Commando Jaubert, avec à leur tête le capitaine de corvette Pélegrin qui progressent depuis l'aéroport d'Hahaya. La frégate Floréal, devenu poste de commandement, croise au large. Jusqu'au 7 octobre, le patrouilleur, avec à son bord une équipe de commandos, visite des bâtiments de commerce et effectue quelques reconnaissance de plage. Le patrouilleur recevra pour son action dans le cadre de l'opération Azalée, un témoignage de satisfaction de la part du capitaine de vaisseau Barbier, commandant les forces maritimes de la zone sud de l'océan Indien. La Boudeuse est à nouveau présente aux Comores du 14 au 21 octobre, avec escale à Mutsamudu (Anjouan - 18 au 19 octobre).

Un bref passage à Tromelin (1er au 2 novembre) et une escale à Port Louis (île Maurice - 16 au 19 décembre) devait conclure cette année 95 déjà bien remplie, mais le hasard en décida autrement : le 21 décembre, le patrouilleur sauve l'équipage du bateau de plaisance Maï-Maï au large de Mayotte.

1996


Le patrouilleur La Boudeuse à la mer (1996).

Le nombre d'opération de secours maritime autour de Mayotte reste préocupant (une par mois en moyenne). Des barques de 5ème catégorie s'aventurent jusqu'au récif du Geyser, distant de 80 nautiques de Mayotte, et sont à l'origine d'une disparition sur deux. C'est le cas le 9 janvier, où le P400 sauve l'équipage d'une barque de pêche à la dérive au banc du Geyser.

Quittant Mayotte et ses pêcheurs imprudents, La Boudeuse entame une tournée à Madagascar, avec escale à Majunga (Madagascar - 13 au 16 janvier), Nosy Be (Madagascar - 19 au 22 janvier), Antsiranana (22 au 27 janvier) et une corvette d'instruction (10 au 27 janvier). Elle mouille aux Glorieuses (25 au 28 mars), puis fait une dernière escale à Beira (Mozambique - 11 au 15 avril) avant de revenir au port base.


1996 : Le LV Bernard Morio de L'Isle, commandant La Boudeuse.
Le 9 juillet a lieu la prise de commandement dulieutenant de vaisseau Bernard Morio de L'Isle.

Une mission de surveillance des pêches aux Glorieuses, et aux récifs du Geyser et Zélée (12 au 15 août), celle-ci se conclut par la recherche d'une barque Yamaha le 26 août, et le sauvetage de 5 personnes. Du 20 au 22 août, un bref passage aux Comores, amène le patrouilleur à mouiller devant Moroni, Mutsamudu et Fomboni dans le cadre de la mission Azalée 3. Il effectue à l'issue un exercice avec des patrouilleurs seychellois (3 septembre), la veille d'une escale à Port Victoria (Seychelles - 4 au 6 septembre), puis Antsiranana (Madagascar - 9 au 12 septembre).

La période d'entretien à venir s'effectue dans un premier temps à Mayotte (22 octobre au 1er novembre), puis à La Réunion (4 novembre au 14 décembre). Elle est suivi par une mission de surveillance des pêches au sud de La Réunion puis dans le canal du Mozambique (16 au 22 décembre), dont l'aboutissement est l'interception du chalutier coréen Dong Won, en infraction dans la ZEE d'Europa.

1997

Une escale à Mombasa (13 au 16 janvier) sera suivi par une journée d'exercice avec la Marine kenyane (17 janvier). De même une corvette d'instruction à Madagascar (4 au 13 février) couplée avec un exercice avec le patrouilleur Vigilant Matsilo (5 au 7 février) sera ponctué par des escales à Antsiranana, Nosy-Be, Majunga (Madagascar - 4 au 12 février), peu avant une mission d'assistance militaire aux Comores (13 au 25 février). Une escale à Durban (Afrique du Sud - 27 mars au 1er avril), et Pemba (Mozambique - 7 au 10 avril) précédera une période d'entretien à Mayotte (17 avril au 9 mai).

A l'occasion du cinquième anniversaire du parrainage de La Boudeuse par la collectivité territoriale de Mayotte, une journée porte-ouvertes est organisée en collaboration avec le Détachement Marine de Mayotte au ponton d'Issoufali, le 7 juin, au profit des collèges et de la population mahoraises. Plus de 600 personnes visitent le patrouilleur !


1997 : Le CC Olivier de La Laurencie, commandant La Boudeuse.
Quittant Mayotte, le P400 fait escale à Port Victoria (Seychelles - 13 au 19 juin) à l'occasion de la fête nationale seychelloise, puis passe au bassin à Maurice (23 juin au 4 juillet). Le 7 août a lieu la prise de commandement ducapitaine de corvette Olivier de La Laurencie.

La Boudeuse appareille le jour même sur alerte, l'île d'Anjouan ayant prolamé son indépendance, soutenue par certains partis africains. C'est le début d'une période d'opérations interarmées de préparation d'évacuation de ressortissants dont le commandement tactique est confié à La Boudeuse, avec un détachement du 1er RI et des moyens aériens basés à La Réunion.

Du 25 au 27 août, La Boudeuse effectue la recherche, puis le sauvetage et le remorquage pendant 21 heures, du boutre comorien Benara sauvant 43 rescapés.


En août 97, La Boudeuse effectue la recherche, puis le sauvetage et le remorquage pendant 21 heures, du boutre comorien Benara sauvant 43 rescapés.

La période d'instabilité s'achève le 4 septembre après un assaut décisif des forces loyalistes de Moroni, à l'issue d'une semaine passée au large en alerte à 1 heure pour intervenir. L'entraînement porte ses fruits : l'équipage met en oeuvre quatre EFR avec hommes et matériel, en moins de 10 minutes, le bâtiment étant au poste de combat tout en manoeuvrant en eaux resserrées...

Le commandant de l'Aldébaran, navire de commerce mouillé en rade de Mutsamudu (Anjouan) offrira au CC de La Laurencie, la balle qui s'est plantée dans un collecteur à 30 cm au dessus de sa tête.

La Boudeuse relâche à Antsiranana, du 17 au 25 septembre. La journée du 18 est passée en mer à l'occasion de l'exercice franco-malgache Talio 97 d'entraînement à l'intervention dans un cadre humanitaire. De retour à La Réunion, une période d'entretien (7 octobre au 21 novembre) permet l'installation de l'équipement de lutte antipollution Djetspray 3.

Les fêtes de Noël ont lieu au mouillage à Mayotte. Un cocktail est organisé à bord, combiné avec la représentation du gouvernement pour faire se rencontrer les partenaires du futur état-civil républicain. Pour la première fois, ont lieu une visite officielle (avec femmes et échange de présents) du Grand Cadi et une table ronde avec le Préfet, le président du Conseil, le Grand Cadi et le Curé de Dzaoudzi.

1998 : La Réunion, nouveau port base

Une année qui commence par la rencontre en mer avec la frégate Germinal (15 janvier) conserve du GEAOM (Duguay-Trouin, Marne), puis une série d'escale à Antsiranana (16 et 27 au 30 janvier), Hellville (Nosy Be, Madagascar - 19 au 23 janvier), entrecoupées par une corvette malgache (16 au 31 janvier) et des exercices avec le Matsilo et l'Aina Vao Vao (26 au 27 janvier).

Une petite période d'entretien à Mayotte (2 au 20 février) précède une mission de surveillance maritime aux îles Eparses (2 au 6 mars) avec mouillage à Juan de Nova (4 et 5 mars), puis un exercice avec le bâtiment seychellois Andromache (23 au 31 mars) agrémenté d'escales à Desroches (Seychelles - 27 et 28 mars) et Aldabra (Seychelles - 29 et 30 mars).

Le 17 avril, La Boudeuse organise en grande pompe l'anniversaire de ses dix ans passés sur le territoire de Mayotte. Mobilisés au nom du jumelage du patrouilleur, M. Boisadam (représentant du gouvernement et préfet de Mayotte), M. Bamana (président du conseil général) et le CV Bonneville (COMAR) convient les Mahorais à deux manifestations placées sous la présidence du général Gaubert (COMSUP).

Les festivités commencent le 17 avril par un dépôt de gerbes au rond-point commandant Passot en Grande Terre, à Mamoudzou à la mémoire de tous les gens de mer, la population voyant avec gaité cette place s'animer, la garde d'honneur défiler, et l'équipage de La Boudeuse au complet s'exhiber en bel uniforme. Le soir venu, une cérémonie a eu lieu à la batterie sud qui, par la beauté et la taille du site a permis de rassembler 300 personnes.

Mais cet anniversaire en grande pompe, cache une triste nouvelle pour les mahorais. Les difficultés d'entretien du bâtiment à Mayotte, conduisent l'état-major à décider d'affecter La Boudeuse à La Réunion. C'est donc avec tristesse que le 23 avril, le petit patrouilleur que tout Mayotte connaissait, appareille du ponton Issoufali, quittant le lagon par la passe de Bandrélé, pour rejoindre l'île de La Réunion. Ils sont nombreux ce jour là parmi l'équipage à jeter des pièces à la mer et à regarder une dernière fois l'ancien port base.

La fonction de commandant la Marine à Mayotte, auparavant tenue par le commandant de La Boudeuse revient désormais à un jeune lieutenant de vaisseau, chef du détachement Marine. Pendant ces dix années mahoraises, La Boudeuse aura parcouru près de 200 000 miles nautiques, ce qui représente plus de neuf fois le tour de la terre, ou de manière plus symbolique la distance de la terre à la lune. Les 150 marins qui se sont succédé pour servir à bord à Mayotte ont, non seulement veillé sur le lagon, mais aussi vécu avec leurs familles au rythme mahorais. Ils ont pu assister à toutes les grandes évolutions cette l'île, depuis la réalisation du boulevard des crabes (nommé ainsi en hommage aux quartiers-maîtres qui l'ont foulé) jusqu'à la distribution régulière d'eau potable en passant par la construction du port en eaux profondes de Longoni.


1998 : Le CC Guillaume de Rouvroy, commandant La Boudeuse.
Arrivé à Port-des-Galets, le bâtiment y entame une IPER (27 avril au 7 aout), période au cours de laquelle a lieu la prise de commandement dulieutenant de vaisseau Guillaume de Rouvroy (24 juillet). Le 1er août, La Réunion, devient le nouveau port base. Dans la lignée de l'IPER, un carénage du bâtiment a lieu lors d'un passage au bassin à Port Louis (île Maurice - 17 au 28 août).

En septembre, l'Albatros arraisone 2 palangriers chiliens l'Antonio Lorenzo et l'Ercilla, en flagrant délit de pêche dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). La Boudeuse effectue le déroutement des contrevenants et les ramène à Port des Galet avec à leur bord plus de 250 tonnes de légine.

puis revient, mais cette fois "en escale", à Mayotte (30 septembre au 14 octobre et 24 au 28 octobre), avant de faire une autre halte à Dar-es-Salaam (Tanzanie - 17 au 22 octobre). L'année se termine par une période d'entretien à Port-des-Galets (16 novembre au 9 décembre), puis une ultime escale de Noël à Mayotte (23 au 27 décembre) que le bâtiment a décidement bien du mal à oublier..

Suite : Histoire de La Boudeuse 1999-...

(textes Jean-Michel Roche - remerciement CC Thiollet, équipage de La Boudeuse - © Netmarine 2008)


[Sommaire P400 La Boudeuse]. [Sommaire Net-Marine]