Histoire de l'aviso-escorteur Commandant Rivière (1957-1992)


L'aviso-escorteur Commandant Rivière à quai à Toulon (23 septembre 1964).

Le Commandant Rivière, est le sixième aviso-escorteur d'une série qui a compté neuf unités. Mis sur cale à l'arsenal de Lorient en avril 1957, il est mis à flot le 11 octobre 1958.

Après avoir effectué ses premiers pas au groupe Ecole d'Application des enseignes de vaisseau (novembre 1960 - avril 1961), il rejoint le Pacifique au lendemain de son admission au service actif (4 décembre 1962). Jusqu'en décembre 1976, il sillone de toute part cette immense étendue maritime affirmant ainsi la présence française dans le plus grand océan du monde et prenant également part au premiers essais nucléaire français dans le Pacifique au sein de la Force Alpha.

Durant cette période, il a même l'honneur de prendre la tête de la division des avisos-escorteurs du Pacifique constituée de l'Amiral Charner, du Doudart de Lagrée, du Protet et de l'Enseigne de vaisseau Henry. Une époque où les "AE" étaient les enfants chéris de la Polynésie française.

Seul, deux séjours prolongés hors de Polynésie le tiennent éloigné de ces îles : l'un en Océan Indien (janvier 1965 à décembre 1966), l'autre à Madagascar (janvier 1973 à avril 1973). A partir de 1976, les événements le conduisent à intégrer les forces maritimes de l'Océan Indien à Djibouti, où il retrouve la plupart de ces "camarades de classe". Il y restera jusqu'en mai 1983, et retourne alors dans le Pacifique où il passe alors quelques merveilleux mois (mai 1983 à janvier 1984) avant de regagner la Métropole.


La plage arrière est découpée pour permettre la mise en place du MSR (photo DR)

Le Commandant Rivière arrive le 25 janvier 1984 à Lorient, pour y subir une transformation en bâtiment d'expérimentation. La Marine et le Service Technique des constructions Navales (STCAN) avait besoin d'un bateau pour remplacer L'Agenais, un ancien escorteur rapide qui, depuis des années servait à expérimenter des appareil de détection sous-marine, et qui était à bout de souffle.
L'aviso séjourne alors deux années à Lorient, où il va subir de profondes transformations.

Le résultat est étonnant : il perd tout son armement initial et seul un canon de 40mm mis à la place du mortier anti-sous-marins, est là pour rappeler qu'il reste un bâtiment de guerre. Sur la plage arrière, est installé le MSR (Mécanisme du Sonar Remorqué) hérité de l'escorteur d'escadre Casabianca. Tout cela pour expérimenter le futur sonar ATBF (Actif Très Basse Fréquence) des bâtiments de lutte anti-sous-marine. Le Commandant Rivière rejoint alors Toulon et la Flottille de la Méditerranée le 21 janvier 1986. Les expérimentations le mèneront au delà du cercle polaire Arctique et il fera une brève halte en Islande. Marins et scientifiques civils de la DCN cohabiteront ainsi quelques années à bord.

A l'issue de son dernier retour à Toulon le 27 mars 1992, il est alors placé en réserve spéciale puis retiré du service actif le 15 juillet 1992. La dernière cérémonie des couleurs a lieu le vendredi 16 octobre de la même année. Désarmé sous le numéro de coque Q698 le 22 octobre 1993, il sert de brise lames à Saint Mandrier depuis le 29 mai 1996.

(Source : Cols Bleus n°2204 du 20 février 1993)


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