Les bâtiments ayant porté le nom de Balny

Trois bâtiments de la Marine ont porté le nom de Adrien-Paul Balny d'Avricourt :

Un torpilleur (1886-1911) Mis sur cale en 1884 aux chantiers Augustin-Normand du Havre et lancé en 1886, sa carrière fut brève. Sa navigabilité très moyenne le cantonna à quelques croisières entre Toulon, la Corse, Oran et Bizerte où il était affecté à la Défense mobile. Utilisé comme annexe de l'Ecole des officiers torpilleurs, et mécaniciens torpilleurs à partir de 1903, il est rayé de la liste de la flotte en 1911.
(Caractéristiques : 71 Tx ;une machine à vapeur 700 ch - 20 noeuds ; 40m x 3,50m x 1,35m ; Equipage : 17 hommes)

Une canonnière (1914-1944) Construite aux ateliers et chantiers de Bretagne à Nantes à partir de 1913, destinée à la flottille du Yang Tse Kiang, son lancement intervient malheureusement le 8 juin 1914. Il fallut aussitôt désarmer, la Marine ayant un besoin urgent de machines pour équiper les vedettes patrouillant sur le Rhin. Réduit à l'état de coque vide, le Balny est gardé aux chantiers jusqu'au 9 mai 1921 où il entre en armement pour essais. Tout va alors aller très vite ; essais terminés en août, le bâtiment est démonté et chargé sur un cargo à destination de Shanghaï. Arrivé aux chantiers franco-chinois de Kionsin le 10 novembre, remontage et essais terminés le 6 avril 1922, le Balny va commencer son service sur 2500 km de fleuve, assurant la sécurité des établissements et missions françaises jusqu'à son désarmement en 1940 à Chongqing. Les canonnières avaient à tailler leur route jusqu'à Chongqing au travers du haut fleuve comportant, sur 340 milles, 55 rapides, dont 14 très violents accompagnés de 13 passages difficiles, avec un courant dépassant parfois 13 noeuds. Anarchie, guerre civile et brigandage sévissant au long du fleuve, le Balny eut à subir de nombreux accrochages dont il se tira avec honneur, allant secourir les missionnaires et assurant la sécurité de la navigation commerciale, ce qui lui valut la Croix de guerre T.O.E avec palme, citation à l'ordre de l'Armée. Treize commandants se succédèrent à la barre jusqu'en 1940. Sous les bombardements japonais dans une Chine en ébullition, le LV Steichen, le dernier des commandants, reçut l'ordre de désarmer le 18 septembre 1940. Il réussit à rapatrier sur Hanoï les trois quarts de son équipage, puis, toute communication étant coupée vers l'Indochine, l'état-major du bâtiment et les 12 derniers matelots se lancèrent, à bord d'un vieux camion Renault, à l'assaut des routes cabossées du Yunnan, traversèrent la Birmanie et, au terme d'un périple de 2500 km, accompli en 2 mois, rallièrent Rangoon puis Saïgon à bord d'un cargo asthmatique. Seule la chienne mascotte Suzy, considérée comme indésirable par le "Health Service", fut confiée aux Missions étrangères où elle succomba aux charmes d'un griffon habitué du pres- bytère. Le Balny fut finalement cédé à la Chine en 1944.
(Caractéristiques : 183 Tx ; Propulsion : 2 machines alternatives 900 ch - 14 noeuds, 2 hélices sous tunnel ; 54,40m x 7m x 1.40m ; Armement : 1 pièce de 75 - 2 mitrailleuses de 13,2 - 2 mortiers; Effectif : 4 officiers - 55 hommes)

Un aviso-escorteur (1962-1994) Cinquième d'une série de 9 aviso-escorteurs, le Balny est mis sur cale aux chantiers de la DCAN Lorient le 25 mars 1960, lancé le 17 mars 1962, et admis au service actif en février 1970. Après avoir gouté un peu d'Atlantique, de Méditerranée, et d'océan Indien, il a rejoint les forces maritimes du Pacifique en 1976, et n'a plus quitté cette région du monde que pour des périodes d'entretien programmée en métropole.
(Caractéristiques)

Sources : Cols Bleus n°2268 du 23 et 30 juillet 1994, La saga des Balny, par Adrien Balny d'Avricourt.


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