Lance roquettes de 375 mm modèle 1972

(par Franck Dubey - )

Historique
Le lance-roquettes ASM (Anti-Sous-Marin) sextuple est dérivé d'un modèle quadritube développé par la firme Bofors et mis en service dans la marine suédoise à partir de 1955. Construit en France par Creusot-Loire, il prend l'appellation de lance roquettes de 375 mm ASM modèle 1954. Il équipe dès leur construction les escorteurs rapides et les escorteurs d'escadres T53. Il est monté sur les escorteurs d'escadres T47 lors de leur refonte ASM ou AA (AntiAérien). En 1969, est lancé le " Plan Bleu " destiné à renforcer les capacités ASM de la Marine française.
Dans ce cadre, un programme de construction de 17 avisos A69 débute à l'arsenal de Lorient. Leur mission principale est la lutte ASM dans les eaux côtières, par fonds inférieurs à 200 mètres. Pour ce faire, 2 systèmes d'armes ASM sont montés : 4 tubes lance-torpilles fixes KU64A et un lance-roquettes ASM sextuple de 375 mm modèle 72, version modernisée du modèle 54.
Description
Il se présente sous la forme d'un caisson mobile surmonté d'une partie oscillante constituée de 6 tubes disposés en arc de cercle.
L'affût, télécommandé du P.C. ASM à partir des informations fournies par le sonar, est orientable à 360° en circulaire et à 90° en élévation. La cadence de tir est d'une roquette à la seconde.
30 roquettes de réserve sont stockées verticalement sur un carrousel situé dans une soute au fond du navire. Les projectiles sont hissés jusqu'aux tubes, préalablement disposés à la verticale, par un élévateur hydraulique. Le rechargement complet s'effectue automatiquement en 90 secondes. 2 rampes auxiliaires destinées au tir de mini roquettes d'entraînement sont disposées de chaque côté de l'affût.
Caractéristiques
Diamètre roquette : 375 mm
Longueur roquette : 2.15 m
Masse roquette : 302 kg
Elévation LR : +8°30 à 90°
Portée maxi pratique : 3100 mètres
Vitesse de la roquette : 180 m/s
Cadence de tir : 1 R/secondes
La roquette actuellement utilisée est du modèle F1. Il s'agit d'une optimisation des munitions employées depuis la mise en service du lance-roquettes modèle 1954. Sa forme aéro-hydrodynamique lui assure des trajectoires aériennes et sous-marine satisfaisantes. La stabilité pendant le vol est assurée par des ailettes associées à une virole de queue. La trajectoire sous-marine est le prolongement de la trajectoire aérienne grâce à la forme du nez anti-ricochet. La propulsion est assurée par deux propulseurs concentriques situés à l'arrière de la roquette. La portée, 3100 mètres au maximum, est engendrée par l'inclinaison verticale des tubes. La charge explosive, contenue dans l'avant de la roquette, est mise à feu soit par une fusée de proximité soit par une fusée chronométrique.
Emploi
Arme économique et facile d'emploi, sa conception lui permet une rapidité de mise en œuvre inégalée; 6 roquettes peuvent être tirées en salve, soit 6 secondes! Sa possibilité d'attaquer des sous-marins immergés entre 6 et 300 mètres en fait une arme particulièrement bien adaptée aux petits fonds. De plus, elle conserve tout son efficacité par mauvais temps quand les performances de la torpille diminue.

Les 17 avisos A69 construits type D'Estienne d'Orves ont employé le lance-roquettes. De 1993 à 1999, il a été débarqué sur les 6 derniers avisos au profit d'une station Syracuse II et d'un système d'autodéfense Simbad. Avec la vente de 6 unités à la Turquie, seuls les Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, Lieutenant de vaisseau Lavallée et Commandant L'Herminier continuent à l'employer. La Belgique en fit l'acquisition de 4 exemplaires pour l'équipement de ses 4 frégates type Wielingen.

(Photo 1 : SM Le Bihan © Guillaume Rueda, Photo 2 et 3 © Marine nationale)


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