Les bâtiments ayant porté le nom d'Amazone

Plus de seize bâtiments de la marine de l'Etat français ont porté le nom d'Amazone.

Il y eu d'abord une série de galères, dont une des premières (1675 - 1686) construite par Chabert cadet fit la campagne de Sicile (1675-76) dans l'escadre de Duquesne, participant notamment à la bataille de Palerme et au bombardement de Gênes. Elle est condamnée en 1686.

Une autre galère (1686 - 1695) eut une carrière plus discrète.

Une troisième galère (1702 - 1716), construite à Marseille à partir de 1698, participa à la guerre de succession d'Espagne, et à la bataille de Velez-Malaga (24/8/1704). En février 1716, elle est condamnée puis démolie à Marseille.
(Caractéristiques : 200 t ; 5 canons).

Une frégate de 38 canons (1705 - 1706), ex frégate hollandaise Walger, est prise par Duguay-Trouin à Flessingues en 1705. Réparée à Brest, elle prend le nom d'Amazone dans la marine Royale. Hélas sa carrière sera particulièrement courte puisqu'elle est prise par l'anglais HMS Hampton Court en décembre 1705.
(Caractéristiques : 300 t ; 220 h).

Une frégate de 36 canons (1707 - 1741) dont la construction commence à Brest en septembre 1706 sur plan Pangalo. Mise à flot le 16 avril 1707, elle participe la même année à la bataille d'Ouessant (21/10/1707). En 1708, elle fait une croisière aux Açores avec l'escadre de Duguay-Trouin, fait 3 prises puis rallie Saint Malo. En septembre 1711, elle prend part à la fameuse expédition de Duguay-Trouin sur Rio de Janeiro, rentre à Brest en février 1712 avec de graves avaries suite à une tempête sur le retour. Devenu ponton à Brest à partir de 1741, elle sert de corps de garde en 1748, puis est démolie peu après.
(Caractéristiques : 450 t ; 38,3 x 10,2 x 4,2 m ; Blaise Pangalo ; VI.12 + XXVI.8 + VIII.4).

Une galère (1751 - 1764) construite à Brest à partir de décembre 1750. Mis à flot le 10 février 1751, elle est armée en août 1751. Après une carrière sans histoire, elle est reconverti en transport en 1763, puis finalement condamnée l'année suivante à Brest.
(Caractéristiques : 200 t ; 47,4 x 6,2 x 1,8 m ; 3 canons).

Une frégate de 32 canons type Iphigénie (1778 - 1797), mise en chantier à Saint Malo en août 1777 et mise à flot le 11 mai 1778. Elle participe à la guerre d'indépendance américaine (1779-82), au cours de laquelle elle capture la frégate anglaise HMS Ariel devant Savannah le 7 octobre 1779 (cdt Jean François de Lapérouse). Le 28 juillet 1782, elle est à son tour capturée par HMS Santa Margarita (48 canons) au large des côtes américaines. Mais le lendemain, poursuivit par l'escadre de Vaudreuil, l'anglais dut abandonner sa prise. De 1791-93, elle est désarmée à Brest. Réarmée en 1794, elle fit naufrage en janvier 1797 à la pointe de Penmarch.
(Caractéristiques : 620 t ; 44,2 x 11,2 x 4,9 m).

Une tartane (1793 - 1793), ex navire Vierge de Miséricorde, qui est acheté à Toulon avec 13 autres tartanes et bâtiments légers le 7 juin 1793. Renomé Amazone, sa carrière sera particulièrement courte, puisqu'elle s'arrête en 1793, probablement disparu lors du siège de Toulon (ou changement de nom après la reprise de la ville ?).

Une frégate de 40 canons type Junon (1807 - 1811) mise en chantier au Havre en mai 1806, et mise à flot le 17 mai 1807. Alors qu'elle allait à Cherbourg en 1807 pour compléter son armement, elle est pourchassée par les Anglais et se réfugie à La Hougue. Le 2 janvier 1809, elle est rmée au Havre (cdt Rousseau). Le 23 mars 1811, en route pour Cherbourg, elle talonne sur les Héquets, et se réfugie dans l'anse de Gatteville près de Barfleur, puis est attaquée par une division anglaise, et est contrainte de se saborder sur place le lendemain.
(Caractéristiques : 1100 t ; Plan Forfait ; Construite sur le modèle de la PENSEE ; XXVIII.12 + VIII.8 + VIII.caronades.36).

Une frégate de 52 canons (1821 - 1841) mise à flot à Brest le 1er mai 1821. Elle fit partie de la station du Brésil (1822-23), puis est envoyée l'année suivante à Cadix pour rapatrier des troupes après la guerre d'Espagne. Après des croisières en Méditerranée et aux Antilles, elle est refondue à Brest en 1832. Rayée des listes de la flotte le 13 mars 1841, elle est démolie l'année suivante à Brest.
(Caractéristiques : 52 x 13,2 x 4,4 m ; Plan Simon ; XX.30 + II.24 + XXVI.caronades.36).

Une frégate ex-portugaise (1831 - ) qui est prise en 1831 probablement lors de l'affaire du Tage. Sa fin de carrière n'est pas bien connu. Un compte-rendu signale qu'elle entre au bassin n°5 à Brest le 27 octobre 1835.

Un transport mixte (1858 - 1872) dont la construction commence le 2 janvier 1845 à Brest. Mise à flot le 30 mars 1858, elle quitte Brest le 1er décembre 1859 pour les Antilles et la Guyane, où elle servira pour de multiples transports de forçats pendant toute sa carrière. Le 15 août 1872, elle est désarmée à Fort-de-France .
(Caractéristiques : 3150 t ; 76,16 x 14,06 x 6,24 m ; Prévue comme frégate de 52 canons mais transformé sur cale en transport mixte ; Machine Mazeline ; Hélice à puits ; Allongé sur cale de 54 à 76 mètres ; 4 canons en transport).

Un sous-marin type Armide (1917 - 1935) construit pour la Marine grecque sous le nom de SD4, aux Forges et Chantiers de la Gironde à Bordeaux à partir 1913. Réquisitionné sur cale le 3 août 1915 par la marine française, il est rebaptisé Amazone le 14 août 1915, et mis à flot en août 1916. En service le 18 juin 1917, il quitte Bordeaux en août et rejoint Toulon pour achèvement et essais. Affecté à la 2e escadrille de la Méditerranée, il est ensuite basé à Salonique, puis rallie Moudros en juin 1917. Il effectuera plusieurs opérations en Adriatique. Mis en réserve à Bizerte le 17 juin 1927, il est rebaptisé Amazone II (20/4/1928) pour ne pas le confondre avec un nouveau sous-marin du même nom qui vient d'être nommé. L'Amazone II est condamné le 24 juillet 1935, puis vendu à Bizerte à MM. Boccara et Scalabrino pour démolition le 14 février 1936.
(Caractéristiques : 459 t ; 2200 cv ; 56,75 x 5,20 x 3,046 m ; Plans Laubeuf ; 675t.pl ; 2 moteurs électriques 800cv ; 2 diesel 1100cv ; IV.TLT.450 + IV.torpilleurs450.mle.1906 + I.mitrailleuses.mle.1907.St-Etienne).

A noter qu'à cette époque un paquebot des Messageries Maritimes, construit en 1897 fut réquisitionné sous le nom d'Amazone II et armé en croiseur auxiliaire (1914 - 1919).
(Caractéristiques : 6007 t ; 19 nds).

Un sous-marin de 630 tonnes type Diane (1933 - 1946) dont la construction commence le 14 janvier 1929 (Q161) au chantier Worms (Le Trait). Mis à flot le 28 décembre 1931, entre en service le 12 octobre 1933, à la 1ère ESM de Cherbourg. Peu après l'entrée en guerre, il rallie Brest puis Casablanca, stationne à Dakar jusqu'en janvier 1941, puis est mis en gardiennage d'armistice à Toulon. Il évite le sabordage et retourne à Dakar en février 1942. Le 8 novembre 1942, il participe au combat de Casablanca. En carénage en 1943 à Philadelphie, il est ensuite employé à l'école d'écoute de Key West. Echoué suite à coup de vent (14/10/1944), il est renfloué et réparé. Le 26 avril 1946, il est condamné.
(Caractéristiques : 650 t ; 1300 cv ; 64,15 x 5,20 x 3,90 m ; 807t.pl ; 2 moteurs électriques 500cv ; 2 diesel 650cv ; 42 h ; VI.TLT.550 + II.400 + I.75 + I.mitrailleuses.13,2 + II.mitrailleuses.8 ; Symb. de coque : AZ, 1, 6, 63, 162, 163).

Le sous-marin chasseur de sous-marins Amazone (1959 - 1980) est donc le seizième bâtiment a avoir porté ce nom dans la marine de l'Etat français.

(Texte : Net-Marine ; Pour en savoir plus : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre de Colbert à nos jours)


[Sommaire sous-marin Amazone]. [Sommaire Net-Marine]