La
famille Du Petit Thouars
Le capitaine de vaisseau Aristide Dupetit-Thouars
(1760-1798)
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La
famille Du Petit Thouars donna quatre marins célèbres
à la France :
Aristide
Aubert Du Petit Thouars (1760-1798) fut le héros légendaire
d'Aboukir.
Il naquit le 31 août 1760 au château de Boumais, près de Saurnur.
Entré dans la Marine en 1778, il participa le 27 juillet de la même
année, sur le Fendant, à la bataille d'Ouessant. En 1719, il prit part
à la prise de Saint-Louis-du-Sénégal.
Il servit ensuite aux Antilles et participa, en 1780, aux trois combats de
Guichen contre Rodney et, en 1782, sur le vaisseau de 80 canons, la Couronne,
à la bataille des Saintes. Promu lieutenant de vaisseau le 1er janvier 1792,
il partit la même année, à bord du brick de 12 canons, le Diligent,
à la recherche de La Pérouse. Pour financer l'expédition il avait, depuis
deux ans, recueilli des souscriptions et vendu ses biens. Au cours d'une escale
au Brésil, il fut arrêté par les Portugais et conduit à Lisbonne, au mépris
du droit des gens. Libéré en 1793, il vécut trois ans aux États-Unis.
Rentré en France, où il avait été destitué comme aristocrate, il obtint sa
réintégration, fut promu capitaine de vaisseau et nommé au commandement du
vaisseau de 80 canons, le Tonnant, sur lequel il trouva une mort héroique,
après s'être couvert de gloire, à Aboukir, le 2 août 1798. Au
cours d'un combat d'une extrême violence qui dura plus d'une journée,
il força le Bellerophon à amener son pavillon et obligea le Majestic
à lâcher prise. Ayant eu successivement les deux bras et une jambe emportés,
il s'était fait mérite dans un baquet plein de son pour assurer son commandement
jusqu'à sa fin. Pour
en savoir plus
Monument à la mémoire d'Abel Aubert
Dupetit-Thouars aux Marquises.
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Abel
Aubert Dupetit Thouars, neveu du héros d'Aboukir, naquit
le 3 août 1793 au château de la Fessardière, près
de Saumur.
Entré dans la Marine en 1804, il servit comme mousse à la flottille de Boulogne.
Après divers embarquements, il fut promu capitaine de frégate en 1824. Ayant
effectué un grand nombre de voyages en Algérie, il eut un rôle décisif dans
la préparation de l'expédition d'Alger. C'est lui qui établit le plan du débarquement.
Lors de l'exécution, en 1830, il commandait le brick de 20 canons, le Griffon.
Appelé plus tard au commandement de la station des Mers du Sud, dans le Pacifique,
il fit preuve d'une particulière énergie, notamment en 1834, dans la défense
du commerce naval français menacé par les Péruviens, dans la protection de
nos nationaux et dans le maintien du prestige de la France.
Capitaine de vaisseau le 6 janvier 1834, il effectua de 1836 à 1839, à bord
de la frégate la Vénus qu'il commandait, un voyage autour du monde
d'où il revint avec une moisson d'observations scientifiques et des vues sur
l'avenir de la politique française dans le Pacifique.
Contre-amiral le 12 juillet 1841, il fut nommé commandant de la Division navale
du Pacifique et chargé de prendre possession des Marquises. A Tahiti, il se
heurta au missionnaire anglais Pritchard, qu'il expulsa, et établi
en 1842 notre protectorat sur l'île. Le gouvernent français qui
craignait un conflit avec les Anglais, le désavoua, mais la métropole
était loin et cela ne changea rien.
Vice-amiral en 1846, membre du Conseil de l'Amirauté, il pris sa retraite
en 1858 et mourut à Paris le 16 mars 1864. N'ayant pas d'enfant l'amiral Abel
Aubert Dupetit Thouars avait adopté le fils de sa soeur, Abel-Nicolas Bergasse.
Abel-Nicolas
Bergasse Du Petit Thouars.
Né le 23 mars 1832, à Bordeaux-Les-Rouches (Loiret), il participa à
la guerre de Crimée ; il y fut blessé et en revint chevalier
de la Légion d'Honneur.
En 1868, il commandait la corvette Dupleix et fut mêlé
aux évènement de la révolution japonaise. En 1870, il
commanda une batterie flottante sur le Rhin.
Contre-amiral, il fut chargé en 1880 d'aller pacifier les Marquises,
et se trouva, lors de son voyage de retour, à Lima, au moment où
les troupes chiliennes allaient s'emparer de la ville. Par son attitude ferme
et décidée, il empêcha les excès et sauva cette
capitale d'une destruction sanglante.
Vice-amiral en 1883, il mourut à Toulon le 14 mars 1890.
Louis,
Georges, Marie, Félix Auber Du Petit Thouars de Saint Georges.
Né le 7 février 1882, il était lieutenant de vaisseau
et commandait le sous-marin Joule, qui disparu corps et biens dans
les Dardanelles, probablement après avoir touché une mine, le 1er mai 1915.
Pour en savoir
plus
Quelques
précisions sur l'orthographe du nom Du Petit Thouars :
Sous
la révolution, le nom a été effectivement orthographié
Dupetit Thouars, mais à aucun moment il n'y eu de tiret entre Du Petit
et Thouars ; il ne s'agit pas de deux noms qui ont été associés
mais d'un seul nom, le seigneur Du Petit Thouars, qui tire son nom de la propriété
le Petit Thouars dont Richelieu avait fait don à Georges Aubert Capitaine
de Saint Georges en 1636.
L'orthographe
du nom a été rétabli sous le forme Du Petit Thouars par
jugement du tribunal civil de Loudun en date du 14 décembre 1872.
A
aucun moment par conséquent, le nom du lieutenant de vaisseau Louis
Du Petit Thouars n'a été orthographié Du Petit-Thouars.
Sans être aussi affirmatif pour le vice amiral Aubert et le vice amiral
Abel Nicolas Bergasse du Petit Thouars, on peut faire remarquer que la plupart
des écrits les concernant adoptent l'orthographe antérieur à
la révolution.
(Sources
: Revue Marine n°86 ; Des
noms sur la mer, Edition ACORAM
; Lettre du CRC (ER) du Petit Thouars du 17 février 1975)