L'histoire
du BAP Jules Verne
Le capitaine de vaisseau Henri Arino. |
1989
L'IPER
se termine le 12 mai. Une sortie d'une journée est effectuée
au profit des familles et du personnel de l'arsenal ayant travaillé
à bord. Environ 400 personnes sont embarqués à
bord à l'occasion de cette journée.
Quittant
Brest le 21 mai, le Jules
Verne part à la rencontre de sa ville marraine,
Nantes (22 au 25 mai), puis relâche à Toulon (29
mai au 3 juin), passe Suez le 9 juin et arrive à Djibouti
le 15 juin, date à laquelle il reprend son habituelle mission
de soutien. Il y effectue entre autre l'IPER de l'aviso escorteur
Doudart de Lagrée.
En octobre, il soutient le sous-marin Psyché
(17 septembre au 17 octobre), puis fait escale à Djeddah
(Arabie Saoudite - 24 au 27 octobre).
Visite du ministre de la Défense,
Jean-Pierre Chevènement, à Djibouti (décembre
1989) |
Le
1 novembre 1989, le capitaine
de vaisseau Henri Arino prend le commandement du bâtiment
à Djibouti. Le Jules Verne
appareille le même jour pour entraînement jusqu'au 5 novembre.
Durant
les douze mois qui vont suivre il fournira, à Djibouti surtout
et 2 mois et demi mois en zone Sud de l'Océan Indien, 250 000
heures de soutien aux bâtiments déployés en Océan Indien, au cours
de 4 IPER, des avisos escorteurs Commandant
Bory (5.11.89-30.01.90) et Protet
(15.02 -20.04.90) de l'EDIC 9072 et du PRE Marne,
mais aussi de 22 PEI de grands bâtiments et 15 PEI d'engins de
servitude.
1990
Reprenant
la mer le 31 janvier 1990 le bâtiment fait escale à Port Victoria
(Seychelles- 5 au 10 février) et regagne Djibouti avec le Protet,
le 15 février. Du 21 avril au 15 juillet, il effectue une mission
dans le Sud de l'Océan Indien, pour le soutien de L'Albatros
et de La Boudeuse
à Mayotte (5 au 25 mai), de la batellerie de La Réunion
(18 juin au 2 juillet) et avec des escales à Mombasa (27
avril au 2 mai), Port Victoria, Port Louis et Antsiranana.
Il retrouve le PR Marne
à Djibouti pour son IPER du 16.07 au 16.09.90.
Du
27 mai au 7 septembre le commandant est rapatrié en métropole
à la suite d'une fracture nécessitant une intervention lourde,
et son intérim est assuré par le capitaine de frégate Lorin commandant
en second.
Avec
la tension internationale - le 2 août, l'invasion du Koweit par
l'Irak entraîne une première réponse du conseil de sécurité des
Nations Unies qui demande aux Etats membres, dans sa résolution
665, " d'arrêter tous les navires marchands…d'inspecter
leur cargaison et de s'assurer de leur destination ".
Pour la France, ce sera l'objet de la mission Artimon - le nombre
de bâtiments français sur zone augmente à partir de septembre
et les des mois suivants. L'activité du Jules
Verne va croître corrélativement et son personnel renforcé
en conséquence. Dès septembre et octobre, il soutient deux frégates,
un pétrolier et deux remorqueurs de hautes mer en renfort, avant
de quitter Djibouti pour Colombo le 26 octobre 1990.
Arrivé
à Colombo le 3 novembre, le BAP accueille son nouveau commandant,
le capitaine
de vaisseau Benoît le Masne de Chermont, la veille
de son entrée au bassin (8 novembre). Il stationne jusqu'au
25 novembre au Sri-Lanka, avant de regagner Djibouti. De décembre
jusqu'en février 1991, le Jules
Verne assure le soutien des bâtiments engagés
dans la mission Artimon.
1991
L'activité
habituelle est cependant interrompue brutalement le 3 janvier,
pour participer à l'opération Bérénice
d'évacuation de ressortissants français et étrangers
de Somalie (3 au 13 janvier). Un autre imprévu, en
ce début d'année, est l'échouement du patrouilleur
La Boudeuse
dans le sud de l'île Dumeira, au cours d'une manoeuvre d'investigation
d'un boutre (17 mars). Les premières opérations de déséchouement,
auxquelles participe le Jules
Verne sont conduites entre le 18 et le 25 mars. Le mauvais
temps les interrompra. Le patrouilleur est déséchoué le 25 mars
par les remorqueurs Fast Fox (société Cory Toxage) et le
Bab-el-Manded (port autonome de Djibouti).
Le capitaine de vaisseau Serge Harismendy. |
Nombreux
sont les bâtiments français qui bénéficieront
à Djibouti des bons soins du Jules
Verne. On note entre autre : Le Commandant
Bory (28 décembre 90 au 23 janvier), la Marne
(1er février au 20 mars et 8 au 31 juillet), le Commandant
Ducuing (4 au 13 mai et 26 juin au 9 septembre), le Latouche-Tréville
(4 au 17 mai), le Doudart
de Lagrée (30 mai au 12 juin), le Protet
(1er juin au 11 juillet), le Duperré
(17 au 27 juillet), le Var
(10 au 31 août).
Du
7 au 28 avril, le Jules
Verne soutient les unités de la marine seychelloise
puis la batellerie de Mayotte. De retour à Djibouti le
5 mai, il appareille le 13 septembre pour Dubaï où
il apporte son concours à la frégate Georges
Leygues, alors au bassin (18 septembre au 14 octobre),
puis poursuit son activité de soutien, au profit cette
fois du Commandant
Ducuing, pendant le passage au bassin de l'aviso à
Colombo (20 octobre au 3 novembre). C'est la première
fois que le BAP soutient des bâtiments français hors
Djibouti pour des périodes significatives. Cette expérience
concluante se renouvellera les années suivantes.
Le
Jules Verne arrive
à l'île de La Réunion le 10 novembre. Le 13
décembre, lecapitaine
de vaisseau Serge Harismendy prend le commandement du bâtiment.
Le BAP y soutient lors de leur période d'indisponibilité
la quasi totalité des bâtiments basé dans
la zone sud de l'océan Indien : le La
Grandière (10 novembre au 23 décembre),
l'Albatros
(25 novembre au 21 décembre), La
Boudeuse, La
Rieuse (4 au 21 novembre) et la vedette P790.
1992
Le
BAP quitte La Réunion le 6 janvier. Il est à Mayotte
du 9 au 27 janvier, puis à Djibouti du 6 février
au 13 mai (séjour entrecoupé par un stage d'entraînement
au CEF du 7 au 17 avril). A Djibouti, il entretient le Détroyat,
CTM 25 et 24, La
Grandière, Protet,
Var, Commandant
Bory, EDIC
9052 et Commandant
Ducuing.
Contrastant
avec les années précédentes, l'année
1992 sera riche en escales : Karachi (Pakistan - 18 au
23 mai), Abu Dhabi (EAU - 1er au 20 juin) avec le Jean
de Vienne, Mascatte (Oman - 23 au 28 juin). Le
bâtiment est de retour à Djibouti le 2 juillet, et
soutient le Commandant
Ducuing, l'EDIC
9052, La
Rieuse, le Var
et le Commandant Bory.
Le capitaine de vaisseau Philippe de Masson d'Autume. |
Repartant
le 5 septembre, il fait halte à Salalah (Oman -
14 au 18 septembre), Dubaï (EAU - 21 septembre au
11 octobre) pour entretenir l'aviso Drogou,
le Georges Leygues
et La Rieuse,
Mombasa (Kenya - 19 au 26 octobre) puis Mayotte
(28 octobre au 25 novembre), où il effectue les PEI de
La Boudeuse,
l'Albatros,
et du Cormier.
Le
Jules Verne est
de retour à Port-des-Galets le 28 novembre. Il y soutient
le Floréal,
La Boudeuse,
le Goéland et la vedette P790. L'année se
termine par une escale de détente à Port Louis
(Maurice - 23 au 30 décembre).
1993
Quittant
La Réunion le 9 janvier, le bâtiment relâche
à Mayotte du 11 au 23 janvier.
Il
arrive à Abu Dhabi le 14 février, et, le
18, voit arriver un nouveau commandant en la personne ducapitaine
de vaisseau Philippe de Masson d'Autume. Les activités
de soutien ne s'arrêtent pas pour autant, et, après
avoir prodigué ses bons soins au PM
L'Her, le Jules
Verne appareille le 5 mars pour Djibouti qu'il atteint
le 11.
Jusqu'au
8 avril, il soutient au port base le Commandant
Bory, La
Rieuse, puis quitte Djibouti pour rejoindre Colombo,
où il passe au bassin du 15 au 25 avril. On le retrouve
peu après à Dubaï (2 au 22 mai), pour
une IPER du Var, une
PEI du D'Estienne
d'Orves, puis de nouveau à Djibouti (29 mai au
3 août), où il soutient l'EDIC
9052, le Montcalm
et La Rieuse.
Une
deuxième période à Abu Dhabi (11 août
au 2 septembre), est difficile pour l'équipage. En effet,
la chaleur écrasante rend les conditions de travail particulièrement
pénibles, à bord et sur les bâtiments soutenus
(Commandant Bory
et Commandant
de Pimodant).
Le capitaine de vaisseau Pierre-Xavier Collinet. |
De
retour à Djibouti (10 septembre au 2 octobre), il soutient
La Rieuse,
l'EDIC 9052,
les CTM 24 et 25, puis participe à la phase
finale de l'exercice Papang (6 et 7 octobre), avant de faire halte
à Dubaï (9 au 29 octobre), pour les PEI du
La Motte-Picquet
et QM Anquetil,
Mombasa (8 au 13 novembre) et Mayotte (15 au 19
novembre).
Une
période de soutien à La Réunion (22 novembre
au 22 décembre) au profit de l'Albatros
et du Champlain,
est marquée par des passages de cyclones, qui vont
pertuber le bon déroulement des travaux. Par deux fois,
le bâtiment doit quitter Port-des-Galets pour ne pas s'y
trouver pris dans la tempête. La fin d'année à
Port Louis (Maurice) du 23 au 30 décembre est toutefois
plus calme.
1994
L'année
débute à La Réunion (3 au 28 janvier), où
les ateliers s'activent sur le Floréal.
Un journaliste du quotidien régional "L'Est Républicain"
embarque à bord du 26 janvier au 2 février.
Début
février, quittant Antsiranana (Madagascar - 31 janvier
au 4 février), le Jules
Verne se déroute pour porter assistance à
la ville malgache de Tamatave ravagée par le cyclone
Géralda (5 au 7 février).
Le
bâtiment arrive à Abu Dhabi le 22 février,
et dès le lendemain, lecapitaine
de vaisseau Pierre-Xavier Collinet en prend le commandement.
Les ressortissants français embarqués
sur le Jules Verne lors de
l'évacuation d'Aden, débarquent à Djibouti
(7 mai 1994 - Photo Alain Ducatel). |
De
retour à Djibouti à la mi-mars, le Jules
Verne effectue les PEI du Jean
de Vienne, des avisos Détroyat
et Drogou,
EDIC 9052,
Var, ainsi que la
dernière IPER du Commandant
Bory (19 mars au 14 mai) avant son désarmement.
Mais
le temps fort de cette année 1994 est sans doute l'opération
Diapason (5 au 9 mai), au cours de laquelle le Jules
Verne, aidé de l'EDIC
9052, effectue l'évacuation des ressortissants
de l'Union Européenne du Yemen (6 mai) en pleine guerre
civile.
Un français vivant à Aden à l'époque
raconte "Les combats entre Nord Sud, du 3 au 5 mai, furent
assez spectaculaires. Surtout la nuit avec les projectiles traçants.
De notre abreuvoir, situé au ras de l'aéroport, nous pumes aussi
observer les Mig partir bombarder Sanah, et les Phantom venir
peu après leur rendre la pareille.
Il avait été initiallement prévu d'effectuer un petit pont
aérien, par hélicoptère, entre Jules
Verne et base Canoxy. La base Canoxy était trop proche
d'une base de missiles Sam et trop de monde devait être évacué.
Canoxy possédant une demi douzaine de bus, la décision fut donc
prise d'évacuer par le port d'Aden. A Steamer Point, l'eau
n'est pas assez profonde pour permettre à de grosses unités d'accoster.
Le port avait été fermé par des autorités locales devenues incertaines
(guerre civile oblige). Une grosse unité, même banalisée comme
un ravitailleur, pouvait froisser certaines susceptibilités. L'Edic
fut donc "La Solution". Le transbordement en pleine
mer, entre Edic et Jules
Verne, fut la seconde réussite.
En grand carénage à Brest (1995). |
L'opération
Diapason se prolonge du 23 au 25 mai à Hodeïda, puis
le Jules Verne
soutient à Abu Dhabi (4 au 24 juin) le Montcalm
et le Drogou.
Suit une mission de représentation à Malé
(Maldives - 3 au 8 juillet) puis Colombo (11 au 17 juillet).
Fin juillet, il est à Djibouti pour les PEI du Commandant
Ducuing, de l'EDIC
9052, du Var
et du Commandant Bory,
puis à Dubaï (EAU - 15 octobre au 3 novembre)
au profit du Commandant
Ducuing et du Georges
Leygues.
Le
29 novembre, le Jules
Verne quitte Djibouti, après avoir passé
la suite à la Garonne,
pour rallier Brest afin d'y réaliser son IPER. Il passe
par Port Safaga (Egypte - 3 au 6 décembre), puis,
après un court séjour à Toulon (13
au 16 décembre) pour y débarquer munitions et rechanges,
il arrive à Brest le 22 décembre, et y entre
en pré-IPER quatre jours après.
1995
Commencé
le 2 janvier, le grand carénage s'achève le 28 juin.
D'importants travaux sont effectués sur les lignes d'arbres
et la coque lors d'un passage au bassin (20 février
au 19 avril), une visite complète du moteur principal Bd,
le renouvellement et la remise à niveau de gros outillages
des ateliers et l'installation d'un deuxième radar de navigation
type Racal Decca Bridgemaster. La présence inhabituelle
du BAP dans le grand port du Ponant, qui pourtant l'a vu naître,
suscite la curiosité des Bretons. Des coquetèles
et expositions de peintures de membres de l'équipage sur
le thème de l'océan Indien sont organisés.
Le capitaine de vaisseau Hubert Jouot. |
Le
Jules Verne quitte
Brest le 29 juin. Sur le transit vers Toulon, un film mettant
en scène cinq adolescents découvrant la vie en mer
est réalisé par l'association "Jules Verne
Aventures". Mais avant de relâcher à Toulon,
le Jules Verne
fait une escale exceptionnelle dans sa ville marraine de Nantes
(30 juin au 3 juillet), où plus d'un millier de personnes
visites le BAP en l'espace de deux après-midis. L'escale
est également mise à profit pour organiser à
bord une dédicade par Marcel Uderzo de sa bande
dessinée "20 000 lieux sous les mers".
Repartant
pour un stage de remise en condition opérationnelle du
3 au 8 juillet, il relâche à Toulon (8 au 13 juillet)
pour passation de suite avec la Garonne,
puis regagne l'océan Indien et touche Djibouti (23 au 26
juillet).
Il
arrive à Dubaï le 1er juillet pour y assurer
les PEI de la Somme
et du Commandant
Birot. C'est dans ce port émirate que quatre jours
plus tard, lecapitaine
de vaisseau Hubert Jouot prend le commandement du bâtiment.
La période de soutien à Dubaï (1er juillet
au 17 août) se poursuit à Djibouti jusqu'au 23 septembre
(PEI Somme, Cdt
Birot, Cdt Bory,
Chamois, Latouche-Tréville,
EDIC 9052).
Travaux de soudure à bord (1995).
|
La
fin d'année est marquée par une mission de présence
en mer Rouge et golfe d'Aden (23 septembre au 10 décembre),
qui comprend une escale à Massawa (Erythrée
- 25 au 30 septembre) pendant laquelle Alindien, accompagné
de l'Ambassadeur de France à Djibouti met sa marque à
bord. L'Alouette
III de la Somme
est embarquée à cette occasion.
Suivent
trois escales au Yémen. L'impact de la première
escale à Aden (2 au 7 octobre) est rehaussé
par la venue à bord du président de la République
du Yémen. Des travaux au profit des bâtiments yéménites
sont également réalisés. La seconde escale
est plutôt orientée vers l'action humanitaire avec
le transport de 500 tonnes de farine entre Al Mukalla (26
au 27 octobre) et l'île de Socotra (30 octobre au
1er novembre). Cette mission est exécutée avec le
concours de l'EDIC
9052 et une demi-escouade du Commando
Jaubert entre le 24 octobre et le 4 novembre. La dernière
halte yéménite à Aden (11 au 15 novembre)
est effectuée à l'occasion du séminaire littéraire
Arthur Rimbaud.
Une
escale à Jeddah (Arabie Saoudite - 20 au 25 novembre)
est précédée d'un entraînement à
la mer avec des bâtiments saoudiens. De
retour à Djibouti le 28 novembre, une longue période
de soutien débute. Elle sera interrompue par une sortie
(6 au 10 décembre) dans le golfe d'Aden et en mer Rouge,
mise à profit pour embarquer des stagiaires djiboutiens
et rechercher un voilier en difficulté.
Suite
de l'histoire du BAP Jules Verne
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