L’Aquilon
est le premier avion à réaction opérationnel
dans la Marine, et donc le premier jet embarqué. Construit
sous licence à partir de 1952 par la Société Nationale
de Construction Aéronautique du Sud-Est (SNCASE) à Marignane,
il sera décliné en différentes versions et utilisé
en unités de 1955 à 1966.
A la base,
le premier modèle Aquilon Mk20 est produit à partir
de sous-ensembles livrés par De Havilland et conformes au Sea Venom
Mk20, lui même une version navalisée du chasseur de
nuit biplace DH Venom NF-2. Les modèles suivants sont complètement
produits par la SNCASE (sous licence) ; ils bénéficient d’une
verrière coulissante et d’un train renforcé. La production
de série totalise 96 exemplaires de quatre versions différentes,
plus 5 avions de pré-série :
- Aquilon
Mk20, 25 exemplaires : avions 1 à 25, biplaces pour l’entraînement
(sans radar) ;
- Aquilon 202, 25 exemplaires : avions 26 à 50, biplaces avec télémètres
et sièges éjectables ;
- Aquilon 203, 40 exemplaires : avions 51 à 90, monoplaces de chasse
de nuit avec radar APQ-65 ;
- Aquilon 204, 6 exemplaires : avions 91 à 96, biplace d’entraînement
avec radar APQ-65, sans canons.
Deux
flottilles et quatre escadrilles utiliseront l’Aquilon :
la 11F basée à Karouba
Bizerte, de 1955 à 1962, la 16F,
basée à Hyères, de 1955 à 1964, les escadrilles
2S (Lann-Bihoué), 10S
(Saint-Raphaël, mais les Aquilon sont basés à
Hyères), 54S (Hyères) et 59S (Hyères). Ajoutons aussi
la Section Aquilon de Cuers.
L’utilisation
opérationnelle en Afrique du Nord incluera jusqu’en
1959 le déploiement à Alger de six à
huit avions des flottilles 11F
et 16F, alternativement, pour des
missions de défense aérienne et d’appui au sol, ainsi
que les activités durant les évènements de
Bizerte en juillet 1961. A compter de 1960, la 11F
détache aussi des avions sur les bases de Télergma, Bône,
Biskra, et Ouargla. Chacune des flottilles était armée de
six Aquilon 202 et de dix Aquilon 203.
Paradoxalement,
il faudra attendre les essais du Clemenceau
pour voir le premier appontage d’un Aquilon sur un
porte-avions français, le 30 mars 1960 (LV La Ferrière).
La carrière
de chasseur embarqué de l’Aquilon s’achèvera
déjà en septembre 1963 : pour les « pingouins chasseurs
» sonne déjà l’heure de l’Etendard
IV et du Crusader,
et les flottilles 11F et 16F
seront armées du monoréacteur de chez Dassault. Toutefois,
la 16F Etendard
IVP ne reprendra pas l’insigne du « Rapace dans la
nuit », illustrant la mission de Chasse Tout-Temps, elle préfèrera
la « Grue noire tenant une pierre », symbole de vigilance. Le
dernier vol officiel de l’Aquilon dans l’Aéronautique
Navale a lieu le 30 juin 1966.
Avion de transition,
l’Aquilon aura permis à l’aviation embarquée
de s’initier au réacteur, offrant un successeur au Hellcat
pour la mission de chasse tout-temps, et côtoyant le Corsair qui demeura
le maître des missions d’assaut jusqu’en 1964.
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Les
flottilles et escadrilles ayant armé des Aquilon
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1 |
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Flottille 11F
: 04/04/55 - 18/04/62 |
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3 |
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Escadrille 2S
: ...?-...? |
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5 |
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Escadrille 54S : 1956-05/1958 |
2 |
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Flottille 16F
: 03/01/55 - 01/04/64) |
4 |
- |
CEPA 10S
: 1957-01/07/64 |
6 |
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Escadrille 59S : 1957-04/1964 |
7 |
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Section Cuers : 1964?-1965? |
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Texte : Alexandre
Gannier
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Copie et usage : cf. droits d'utilisation.
Merci à Michel Cristescu et Christian Boisselon pour leur relecture.