Les flammes de fourragères dans la Marine nationale
La création de fourragères destinées aux personnels est suivie deux ans plus tard de l'adoption de marques distinctives spéciales pour les bâtiments ayant obtenu une fourragère (décision ministérielle du 15 juin 1918, journal officiel du 17 juin). Ces marques dites « flammes de fourragères » sont constituées par une flamme dont la couleur du fond - vert, jaune ou rouge - rappelle la couleur principale des trois modèles de fourragères. Sur chaque marque est cousue une représentation de la croix de guerre. Il est à noter qu'aucun bâtiment n'ayant obtenu plus de trois citations durant le conflit, deux de ses flammes sont sans utilité sauf si l'on admet qu'une flamme peut être hissée dans une unité à terre. Il en serait ainsi pour l'école des fusiliers marins constituée héritière de la brigade des fusiliers marins (flamme aux couleurs de la légion d'honneur). Aucun élément ne permet cependant de confirmer qu'une telle flamme a bien été arborée dans cette école. La flamme de fourragère est hissée à l'avant du bâtiment aux lieu et place du pavillon de beaupré, à une hauteur suffisante pour être suffisamment dégagée des pavois ou de la tente du gaillard d'avant. Elle n'est portée qu'au mouillage ou à la mer avec le petit pavois. Le
port de cette flamme est également accordé, sur décision
du ministre aux bâtiments de commerce ayant été l'objet
de citations à l'ordre de l'armée. 2. La modification de 1940 Si la création de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de la guerre des théâtres d'opérations extérieurs n'est pas suivie de la mise en service de la flamme correspondante, les citations obtenues par les bâtiments dès 1939-1940 entraînent le droit au port de la marque distinctive spéciale du modèle prévu par la décision du 15 juin 1918.
3. Après la seconde guerre mondiale
Ces nouvelles flammes sont décrites dans la circulaire n° 3811 M/SA/DECO du 2 juin 1954. Elles constituent une combinaison de couleurs entre le fond de la flamme et la croix qui y figure selon le nombre de citations et le conflit au titre duquel ces citations ont été obtenues. Les différentes combinaisons retenues figurent dans le tableau ci-contre. La direction centrale du commissariat de la marine est chargée de notifier le descriptif d'exécution de ces flammes qui comporteront deux modèles :
Initialement le descriptif prévoit trois modèles de flammes pour les bâtiments (grande, moyenne et petite série) et un modèle spécifique pour les aéronefs. De nos jours il n'existe plus que trois tailles de flammes mesurant respectivement 3,75 mètres, 2,50 mètres et 1,25 mètre de battant. 4. Des dispositions imprécises 4.1. Des flammes de fourragères dans les unités à terre ? En particulier ces textes ne font toujours pas état de la possibilité, pour les unités à terre, héritières d'une unité titulaire d'une fourragère, d'arborer la flamme correspondante. Nonobstant l'absence de réglementation en la matière, les unités à terre n'hésitent pas à arborer la flamme de fourragère de leur héritage. Il en est ainsi de l'école des fusiliers marins et des formations de l'aéronautique navale. La photographie ci-contre montre l'entrée du bâtiment de la flottille 11 F sur lequel on peut voir pas moins de deux flammes de fourragère. 4.2. Une ou plusieurs flammes ? La photographie précédente pose la question des flammes à arborer dans les unités héritières d'unités ayant obtenu des citations au titre de plusieurs conflits. S'agissant des fourragères portées par les personnels le problème a été résolu par l'adoption du système des olives. Rien de tel n'existe pour les unités à la mer qui n'auraient d'autre solution que de hisser plusieurs flammes de fourragère sur le mat de beaupré.
Il n'en va pas de même pour les formations de l'aéronautique navale qui, en l'absence de toute règle écrite, vont adopter leurs propres dispositions. C'est ainsi que les aéronefs des flottilles 4 F, 11 F ou 12 F vont arborer deux flammes de fourragères. Si
cette solution semble avoir été définitivement adoptée,
elle n'est cependant pas totalement satisfaisante. Tous les clichés des avions de cette flottille pavoisés ne montrent cependant que deux flammes de fourragères (croix de guerre 1914-1918 et médaille militaire TOE). Méconnaissance de l'héritage des formations disparues, refus du service compétent de délivrer une flamme supplémentaire, impossibilité de fixer une troisième hampe de flamme sur les appareils ou plus simplement volonté de pas les surcharger exagérément ? L'officier des traditions de la flottille pourra peut-être répondre à cette interrogation. CRC1 (R) S. Le Coustour pour Net-Marine © 2008. Pour copie et usage : cf. droits d'utilisation |