L'insigne de bras des équipages de la Flotte 1. Historique 1.1. Les origines Le 28 juillet 1879, le bulletin officiel de la Marine publie sous la signature de l'amiral JAUREGUIBERRY, ministre de la Marine, une circulaire ainsi rédigée :
Jusqu'à
cette date, en dehors des insignes de grade, l'uniforme des marins ne comportait
que deux ancres en drap écarlate portées de chaque côté du collet des paletots
et cabans. Les ancres croisées enlevées lors du congédiement sont toutefois remises aux intéressés qui doivent " les rapporter en cas de convocation pour exercices ou de mobilisation " (circulaire du 10 octobre 1888 citée supra). 1.2. L'évolution Au fil des ans la chemise en molleton va se transformer pour devenir vareuse bleue. L'insigne n'est pas pour autant modifié, ni dans sa forme, ni dans sa confection, ni dans son emplacement. Découpé à l'emporte pièce dans un drap écarlate, l'insigne doit être posé de telle sorte que le sommet des ancres soit à 18 centimètres en dessous de la couture d'emmanchure Durant
la deuxième guerre mondiale les deux ancres croisées sont portées par tous
les marins. Toutefois selon le lieu de service les insignes peuvent être de
fabrication française mais aussi étrangère, britannique ou américaine. Il
y en eut même de confectionnés à Saint Pierre et Miquelon.
Actuellement
les spécifications techniques ayant trait à la confection des insignes pour
manche de vareuse sont fixées par la notice technique n° 8455-1002 de novembre
1981 du service technique du commissariat de la Marine.
2.- L'extension du port de l'insigne aux deux ancres croisées Cent vingt ans après sa création, l'insigne aux deux ancres croisées est toujours présent sur la manche droite des vareuses des quartiers-maîtres et matelots. Bien peu de gens connaissent encore son origine et sa signification exacte. Durant cette déjà longue existence, il a cependant été porté sur d'autres effets et certaines de ces utilisations, non prévues initialement, durent encore. 2.1. Par les aumôniers Le
2 août 1914 la France entre dans la guerre. Dès le 7 du même mois un décret,
se référant au décret du 6 février 1907 supprimant le corps des aumôniers
de la Marine, met en place pour la durée de la guerre, un service d'aumôniers
temporaires (sic) sur les bâtiments de la flotte. Le décret d'août 1914 ne semble pas avoir été abrogé à la fin de la guerre. Ce n'est qu'en 1936 qu'une instruction (3 avril) fait à nouveau mention du fait qu'en "cas de mobilisation des ministres des différents cultes sont attachés, en qualité d'aumôniers" aux formations de la Marine. Comme signe distinctif ces aumôniers doivent désormais porter "sur le bras gauche et sur le vêtement extérieur un brassard portant le signe de la convention de Genève". 2.2. Sur la chemisette pour pays chauds
2.3. Par les personnels féminins Faisant
suite aux sections féminines de la marine, les services féminins de la flotte
voient le jour en septembre 1943. Une note du 28 novembre 1943 fixe l'uniforme
de ces personnels. Par analogie avec leurs camarades masculins, les personnels
des services féminins de la flotte vont aussi porter deux ancres croisées.
Toutefois ces deux ancres seront bleu clair au lieu de rouge. Le 30 octobre 1954 la création du corps particulier des personnels féminins de l'armée de mer (P.F.A.M.) entraîne l'adoption d'un insigne spécifique qui n'est pas sans rappeler celui initialement adopté. Les matelots féminins portent en effet sur le haut du bras gauche deux ancres simples croisées de 30 mm mais inscrites dans un cercle de 35 mm. Le tout est brodé en fil bleu clair sur fond de drap bleu marine. La
disparition du corps des P.F.A.M. et l'intégration des personnels féminins
au sein du corps des équipages de la flotte aurait du logiquement conduire
à faire porter par les quartiers-maîtres et matelots féminins, le même insigne
que leurs camarades masculins. 2.4. Sur les effets de combat.
Entre 1940 et 1945 les marins vont à nouveau être amenés à combattre non plus
exclusivement sur mer mais également au sein de grandes unités terrestres.
Ainsi furent crées, au sein des forces navales françaises libres, les bataillons
de fusiliers-marins, puis à partir de 1943 le premier régiment de fusiliers-marins
et le régiment blindé de fusiliers-marins.
La
seconde guerre mondiale à peine terminée, les unités de la marine sont engagées
dans les conflits d'outre mer au sein des compagnies de débarquement, des
flottilles amphibies ou des unités de fusiliers-marins et fusiliers-marins
commandos. Sur des effets aussi peu "maritimes", c'est à nouveau l'insigne aux deux ancres croisées qui va marquer que ces fantassins sont en fait des marins. Au retour en métropole, l'usage demeure. La décision n° 645 EMM/CAB du 13 octobre 1982 relative à la valorisation des unités de fusiliers-marins (compagnies et sections) prescrit le port, sur la manche gauche de la veste de combat, de l'insigne brodé aux deux ancres croisées tandis qu'une vignette portant la mention "FUSILIERS MARINS" est cousue à la naissance de ce même bras. A
priori seuls les fusiliers-marins sont concernés par ce texte. En fait l'instruction
n° 46 COFUSCO/ADG du 23 octobre 1998 prescrit le port de l'insigne de manche
pour tous les personnels fusiliers-marins et commandos marine. CRC1 (R) S. Le Coustour pour Net-Marine © 01/2006. Pour copie et usage : cf. droits d'utilisation |