L'evasion
du cuirassé Jean Bart
18 juin 1940
Vice Amiral Pierre Jean Ronarc'h
Voici l'une des plus belles épopées de notre Marine, écrit
par le héros de son évasion, le vice-amiral Pierre-Jean Ronarc'h. Le capitaine
de vaisseau Ronarc'h eut d'abord pour tâche de surveiller l'achèvement de
son bâtiment à Saint-Nazaire. Cette besogne, déjà délicate en temps de paix,
se compliqua vite après le 10 mai 1940 lorsque les Allemands déclenchent leur
offensive et enfoncent le front français. Le commandant Ronarc'h décide alors,
dès le 18 mai, de tenter la délivrance du Jean-Bart le 20 juin : cette date
devra être respectée, sinon il faudrait attendre la prochaine marée de vive-eau,
quinze jours plus tard ; en ce cas le Jean-Bart serait capturé par les Allemands.
Les travaux sont donc hâtés et le chenal qui permettra la sortie est dragué
nuit et jour. Enfin, le 19 juin à trois heures du matin, comme prévu, le Jean-Bart,
halé par trois gros remorqueurs, quitte son bassin, s'échoue deux fois, se
dégage, subit un bombardement aérien et atteint la pleine mer. La traversée
est marquée par de nombreux incidents techniques : les machines dont la mise
au point n'est pas achevée ne donnent au début qu'une faible puissance ; le
compas gyroscopique n'est rendu utilisable que le 22 juin au matin, au large
du Portugal.
Tous ces incidents ont été vaincus dans un parfait esprit d'équipe, à la limite
de l'endurance. Le Jean-Bart gagne enfin Casablanca, après avoir accompli
la traversée en trois jours et demi. A partir de 1957, le cuirassé Jean-Bart
a été mis en réserve et ne sera plus utilisé que comme bâtiment-base pour
les écoles de la Marine avant d'être condamné et démoli en 1970. Pendant toutes
ces années, il restera amarré dans la rade de Toulon. Sa silhouette imposante
et majestueuse sera emblématique du port de Toulon.
157 pages, très nombreuses photos illustrations - 30 €
Editions
Hirlé