Dernier d'une série de 5 unités de 24 mètres destinées à l'armement des Chalutiers Cherbourgeois, le Michel-Marie est mis à flot aux CMN (Constructions Mécaniques de Normandie) le 24 mars 1955. Bateau moderne, il est conçu pour ménager la peine des hommes. Début 1962, la mise en service à Lorient du premier pêche arrière français, le Paris-Bretagne, rend rapidement obsolète les chalutiers classiques c'est-à-dire les navires travaillant par le côté. Avec l'Evelyne-Marie, futur Alidade, la marine nationale rachète le Michel-Marie en 1962 à Félix Amiot qui, en plus du célèbre chantier naval, possède l'armement Cherbourgeois. Baptisé Octant le 1er juin 1962, le bâtiment annexe hydrographique N°2 entre en refonte dans le chantier qui l'a vu naître une décennie auparavant. Débarrassé de ses apparaux de pêche, il se voit doté d'un nouveau bloc passerelle abritant notamment de nouveaux logements, des locaux techniques et des équipements scientifiques. Relancé au slip-way des Mielles le 20 décembre 1962, Octant entre en armement pour essais le 14 janvier 1963. Admis au service le 11 avril 1963 et affublé du numéro de coque P683, le bâtiment hydrographique est affecté à Cherbourg et intégré à la mission hydrographique des côtes de France. Avec Alidade, ils vont ratisser inlassablement la Manche et la Mer du Nord, mettant à jour les cartes des fonds marins datant pour la plupart du 19ème siècle. Ce travail est primordial car de nombreuses épaves dangereuses ont été immergées au cours du second conflit mondial. Par décision du 15 juin 1965, Octant est reclassé bâtiment hydrographique de 2ème classe, le numéro de coque A683 remplaçant le P683. Des missions d'études particulières viennent parfois entrecouper les relevés de fonds habituels. En 1968, il part provisoirement à Toulon pour participer avec Alidade et La Recherche à la localisation de l'épave du sous-marin Minerve tragiquement disparu au large du cap Sicié le 27 janvier de la même année. Le 1er août 1972, Octant abandonne définitivement les rivages de la Manche pour être affecté à la MOM (Mission Océanographique de la Méditerranée) stationnée à Toulon. Rejoignant Alidade, Origny et La Recherche, il reprend ses travaux hydrographiques côtiers. Doté d'équipements scientifiques devenus obsolètes, le petit navire est reclassé bâtiment de surveillance sites en 1978. Il est désormais chargé de la surveillance des différentes zones maritimes d'entraînement autour de Toulon. Le sous-marin nucléaire d'attaque Rubis, affecté à l'escadrille des sous-marins de la Méditerranée le 8 juillet 1982, fait entrer Toulon dans l'ère nucléaire. Le SSR (Service de Surveillance Radiologique) est chargé de détecter toute présence anormale de produits radioactifs dans l'environnement en effectuant des prélèvements d'eau de mer, de faune, de flore et de sédiments marins. C'est Octant, nouvellement rattaché à cet organisme, qui est chargé de récolter les échantillons analysés ultérieurement en laboratoire. Surdimensionné comme navire de prélèvement et usé par plus de 30 années d'activité, Octant est remplacé le 8 janvier 1988 par une vedette de surveillance radiologique de 14 mètres, Y776. Sans emploi, l'ex Michel-Marie est désarmé et placé en réserve spéciale le 1er avril 1988, jour de la dernière cérémonie des couleurs. Condamné le 26 juillet 1988 et débaptisé (N° de condamnation : Q663), le petit navire est remis à l'administration des domaines. C'est sous la houlette de monsieur Silvestri, commissaire-priseur à Toulon, qu'il est vendu à un particulier le 28 septembre 1989 pour la somme de 83 500 francs. Stationné en l'état quelques années à Port-Saint-Louis-Du-Rhône, qu'est devenu l'ancien navire hydrographique ?
![]() Texte Franck Dubey pour Net-Marine © 2005. Copie
et usage : cf. droits d'utilisation
[Sommaire Net Marine] |