Afin de renouveler les moyens de travail portuaires, des gabares de rades modernes sont livrées en 1969 et 1970 à Cherbourg, Brest et Toulon. Lorient, plus petit port de guerre métropolitain, ne justifie pas l'attribution d'un navire de ce type. De plus, depuis 1955, la gabare de mer Grillon a rejoint le port Morbihannais à l'occasion de son admission au service actif. Prenant en compte cette situation, la marine commande aux chantiers SCIMA (Société de Constructions Industrielles et Maritimes de l'Adour) à Anglet un chaland releveur d'ancrages. Mis à flot en 1969 et baptisé Calmar, le bâtiment de servitude est admis au service actif le 12 août 1970 et affecté à la DP (Direction du Port) de Lorient. Tenant plus de la barge automotrice que du véritable navire, ses capacités de mer limitées et son absence de logement restreignent son emploi au port Breton et à ses environs immédiats. Armé par du personnel du corps des marins des ports, Calmar assure tous types de travaux portuaires : mise en place et retraits de coffres, corps-morts, mouillages, balises, pontons…Sa zone d'action est constituée de l'arsenal de Lorient, de la base sous-marine de Kéroman, des mouillages du club nautique à Kernével et des installations du GERBAM (Groupe d'Etudes et De Recherches Balistiques sur Les Armes et Munitions) situées dans la presqu'île de Gâvres. Ses puissantes capacités lui valent également d'être largement sollicité par les différentes collectivités implantées autour de la rade. Ce " travailleur de l'ombre " accomplit ses missions ingrates jusqu'à la fermeture de la DP Lorient intervenant le 1er juillet 1995 dans le cadre des restructurations du plan OPTIMAR. Inutilisé, Calmar reste stationné plusieurs années dans son port d'affection avant de rejoindre Brest puis finalement Toulon à l'été 2001. A cette époque, on pense remplacer la gabare de rade La Persévérante jugée trop gourmande à l'emploi dans un contexte d'économies budgétaires. Cette idée, judicieuse au premier abord, s'avère rapidement inopportune. En effet, resté plusieurs années sans emploi donc sans entretien, Calmar nécessite une remise en état complète. Trop onéreux pour une unité dépassant les 30 ans, le projet est abandonné, La Persévérante étant prolongée jusqu'à 2008. Le chaland est mis en réserve spéciale le 1er avril 2003, jour de la dernière cérémonie des couleurs. Condamné et débaptisé le 10 août 2004, numéro de condamnation Q812, l'ex Calmar est stationné au fond de l'arsenal de Toulon jusqu'au 14 janvier 2005, jour où il sert de cible aux navires plus prestigieux de la force d'action navale. Une seule unité a déjà été baptisée Calmar : un patrouilleur de 360 tonnes construit à La Pallice. Admis au service actif en 1918, il est reclassé remorqueur à Toulon le 1er janvier 1920. Sabordé le 27 novembre 1942, le navire auxiliaire est renfloué par les allemands le 19 février 1943.
Franck Dubey pour Net-Marine © 2008. Copie et usage : cf. droits d'utilisation
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