L'avenir des VCSM


L'Hérault à Sète (4 mars 2006 - Photo Jean-Paul Malachane).
La durée de vie d’une vedette côtière de surveillance maritime (VCSM) est de vingt ans.

En terme d’emploi, ce bateau obéit aux charges pour lesquelles il a été conçu. Il répond aux attentes et la poursuite de sa carrière dans sa configuration actuelle ne devrait pas beaucoup varier.

Bien que son emploi ait un coût certain, la VCSM reste un navire économique, et son avenir ne semble pas compromis bien qu’il s’agisse dans ce domaine d’une volonté purement politique. Ne doutons pas qu’au cours de la durée de sa mise en service, la doctrine dictant son emploi changera d’une époque à l’autre et, pour certaines la répartition géographique elle-même sera peut être modifiée en fonction de la stratégie du moment.

Bien qu’il soit prétendu qu’un bateau s’use moins lorsqu’il navigue, ce qui est le cas pour les VCSM, il n’en demeure pas moins que ces vedettes subissent malgré tout l’outrage du temps.

Le vieillissement des vedettes

Parvenues pour les premières au quart de leur existence, les VCSM restent des bâtiments opérationnels qui conservent leur fiabilité.


La Gravona à la base d'Aspretto, Corse (20 juin 2004).

Le niveau d’usure des moteurs est sain et le suivi des éléments techniques est rigoureux afin de garantir une bonne longévité.

L'embarcation Tender One quant à elle, a une durée de vie moindre que la vedette. Cet équipement essentiel pour l’action de la vedette, devra être changé au moins une fois durant la mise en service du bateau.

L’externalisation

L’externalisation consiste à faire appel à une société civile pour le suivi et l’entretien d’un matériel militaire.

Evaluée au coup par coup sur quelques navires, cette formule s’est avérée idéale pour une monotypie telle que la flottille des VCSM dont la disponibilité est fixée à 350 jours par an. Elle a permis de rompre avec le « carcan » de la direction des constructions navales, organisme d’Etat traditionnellement en charge de l’entretien des navires de la Marine nationale. Confier des bâtiments à une entreprise commerciale soumise à des contraintes en terme de rendement et de bénéfices, affranchit le « client » de tout blocage et pénalise les insuffisances.
L’appel d’offres a été opéré sur la base d’un cahier des charges très élaboré et impliquant une réponse immédiate aux problèmes.

C’est la société « Morbihanaise de navigation », devenue récemment « MCO Nantaise de navigation » qui a remporté le marché. Une branche spécialement consacrée à la VCSM a été créée en faisant appel à des personnels ayant une expérience avérée sur ce type de navire et connaissant parfaitement le système de fonctionnement de la Marine nationale. Disposant d’un contrôle sous forme de tableau de bord à travers le logiciel « SEMAPHORE » dont la banque de données est alimentée par l’utilisateur, le calendrier des différentes échéances est établi. Le système est imparable pour la garantie d’un bon entretien. Parallèlement, le service soutien de la flotte à Brest contrôle l’action de l’exécutant et ordonne les améliorations et les modifications.

Grâce au sérieux et à la compétence des personnels en charge, l’efficacité du système a fait ses preuves et donne entière satisfaction.


La Charente devant Fort Boyard (7 février 2007 - Photo Vanessa Elizab).
Evolution prévisible

La gendarmerie est une institution largement féminisée et la « maritime » n’a pas lieu d’échapper à cette évolution qui s’est généralisée dans toutes ses formations.

A l’heure actuelle, bien que quelques militaires féminins aient participé à des missions sur des VCSM, les équipages sont exclusivement masculins. Cependant, cet état de fait qui est davantage un constat plutôt qu’une fin en soi, n’est ni statutaire ni dicté par des impératifs d’emploi. Il est fort probable que dans un avenir plus ou moins proche on verra des équipages mixtes, voire des VCSM commandées par une femme.

Si la féminisation est une évolution, certes prévisible, mais aucunement inquiétante bien que nécessitant peut être quelques aménagements des locaux-vie de la VCSM, il en va différemment de la pérennité des équipages composés uniquement de militaires de la gendarmerie. Le nombre de bateaux militaires n’est pas en augmentation et parmi eux la flottille des VCSM représente un gros pourcentage de passerelles de commandement appartenant à la Marine nationale, mais échappant aux jeunes officiers de Marine dont certains regardent avec intérêt, sinon avec convoitise, dans notre direction. Bien que cette inquiétude ne soit pas d’actualité dans les prochains temps, il convient de rester vigilants en faisant valoir la plus-value du savoir-faire et des prérogatives des gendarmes.

Néanmoins, la poursuite de l’action des VCSM au sein de la Gendarmerie maritime continue en enrichissant son historique. La VCSM a encore de beaux jours devant elle.

L’histoire de la VCSM, attachante et fascinante machine, n’a pas fini d’être écrite.

Eric Giboint pour Net-Marine © 2009. Copie et usage : cf. droits d'utilisation.


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