La Zone Maritime Océan Indien


La zone de responsabilité ALINDIEN

UNE POSITION CENTRALE
L'océan Indien a une position centrale dans les relations internationales. Il est situé à la jonction des principales routes maritimes commerciales et stratégiques. C'est une zone essentielle pour le commerce international, qui a été le théâtre d'une majorité des crises politiques et militaires de ces dix dernières années.

UN OCEAN MARQUE PAR DES PHENOMENES METEOROLOGIQUES
L'océan Indien est marqué par des paramètres météorologiques qui influencent fortement l'activité humaine. o Dans le grand sud, aucun obstacle naturel ne vient s'opposer aux trains de dépressions qui voyagent sur les 40ème rugissants et les 50ème hurlants.o Le centre est le siège d'un climat de type tropical marqué par des saisons cycloniques.o Le nord-ouest est chaud et aride.o Le nord et le nord-est sont soumis au régime des moussons.

UN ROLE HISTORIQUE
Troisième océan par sa superficie (si l'on y ajoute les mers adjacentes), l'océan Indien est l'un des plus anciennement connus. Son rôle historique s'apparente à celui joué par la Méditerranée pour la civilisation occidentale en opposition aux océans Atlantique et Pacifique, qui ont longtemps été des obstacles aux échanges ethniques, culturels et économiques.

L'Atlantique et le Pacifique ont commencé à être parcourus il y a de cela à peine cinq siècles, alors que depuis au moins 3000 ans av JC, l'océan Indien prolonge naturellement les routes commerciales des vallées de l'Indus et de l'Euphrate.

UNE ZONE CONSTRATEE


Une zone d'importance stratégique.

Les disparités économiques et démographiques, catalysées par les différences ethniques, religieuses et idéologiques, ont dessiné des lignes de tension entre Etats voisins mais aussi internes. Elles sont une source permanente de crises et de conflits.

  • Déséquilibres démographiques entre, à l'est, des pays à la démographie dynamique (Inde, Pakistan), à l'ouest d'immenses zones peu peuplées (côtes africaines) et au nord des zones à très faible densité mais à très forte immigration comme la péninsule arabique. Quatre des dix premières mégalopoles mondiales sont sur ses côtes.
  • Troubles intérieurs d'origine religieuse ou ethnique dont l'issue devient un enjeu régional susceptible de provoquer des affrontements entre Etats ou des interventions internationales, tensions religieuses entre religions (Islam/Hindouisme) et entre différentes tendances d'une même religion (Sunnisme/Chiisme).
  • Conflits de souveraineté portant sur les frontières terrestres ou sur les zones maritimes.
  • Déséquilibres économiques entre pays très riches et peu peuplés (péninsule arabique), pays moins avancés (côte africaine) et pays peuplés en forte croissance (sous-continent indien, sud-est asiatique). Pour évoquer le trafic pétrolier dans la région d'un point de vue maritime, on peut dire que les Etats du golfe produisent 30% du pétrole mondial et possèdent plus de 50% des réserves établies de pétrole, en conséquence, le trafic pétrolier à partir du golfe arabo-persique représente plus des deux tiers du trafic pétrolier mondial. La moitié de la flotte mondiale de porte-conteneurs et un tiers de celle des vraquiers naviguent dans l'océan Indien. En d'autres mots, cet océan possède les plus importantes routes commerciales, il est donc vital pour les nations industrialisées.

LES RAISONS DE LA PRESENCE FRANCAISE - UN INTERET RENOUVELE


Le BCR Marne, bâtiment de commandement d'Alindien.

Depuis les années soixante-dix, la crise pétrolière concentre l'attention des grandes puissances sur le Golfe. Le 4 juin 1975, la marine nationale quitte Diego-Suarez. De nouvelles structures sont alors mises en place à La Réunion et à Djibouti. Un nombre croissant de bâtiments est déployé dans la zone. La même année, le canal de Suez, fermé depuis 1967, est rouvert : Toulon est de nouveau à six jours de la mer Rouge. En 1977, l'indépendance de la République de Djibouti est confortée par la présence militaire française et la marine utilise largement les facilités offertes par le port du nouvel État.

La politique de défense de la France dans la zone est gouvernée par deux principes de base : l'indépendance nationale et la solidarité avec ses alliés pour le respect du droit international (liberté de navigation).Puissance riveraine à part entière de l'océan Indien, la France défend les territoires et les zones maritimes placés sous sa souveraineté ou sa juridiction, protège ses intérêts économiques et commerciaux et remplit les obligations d'acteur international majeur que lui confère son siège de membre permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU.
La France, par ses territoires dans la région, est un pays riverain de l'océan Indien.
Dans le Sud, les zones économiques attachées aux différents territoires français, île de La Réunion, îles éparses et Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) représentent 2.500.000 km2, soit une surface sept fois supérieure aux zones économiques exclusives de la métropole.

La présence ancienne de la France dans la région lui a permis d'y tisser des liens historiques, culturels et de défense. Elle est actuellement liée par des accords de défense ou de coopération militaire avec une douzaine d'Etats riverains.

20 ANS AU SERVICE DE LA PAIX ET DE LA STABILITE

Les forces navales françaises ont accompli de multiples missions en océan Indien pendant ces vingt dernières années. Au début des années quatre-vingts, des bâtiments français ont été déployés dans le Golfe pour dissuader toute action de l'Iran ou de l'Irak sur le trafic pétrolier (opération PROMETHEE). A plusieurs reprises, des chasseurs de mines français ont assuré la sécurité des rails de navigation commerciale et des détroits. Certaines de ces opérations ont été menées en coopération avec nos alliés européens, notamment en mer Rouge en 1987 et 1988. La marine nationale a participé en 1990-1991 à la guerre du Golfe après l'invasion du Koweït par l'Irak puis a pris part aux opérations de contrôle de l'embargo et au déminage des eaux du Koweït.Les forces navales françaises ont procédé à deux reprises à l'évacuation des ressortissants étrangers d'Aden en 1987 et 1994. Elles ont été engagées dans les opérations ONUSOM I et II, destinées à soulager la population somalienne menacée par la guerre civile. De juin 1996 à décembre 1998, les forces navales françaises ont participé à l'opération CONDOR de surveillance des îles Hanish dans le cadre de la médiation entre le Yémen et l'Erythrée qui a été confiée à la France par l'ONU. De décembre 1998 à mars 2001, des moyens navals et aériens ont été mis en œuvre pour assurer la protection des atterrages de Djibouti en raison du conflit qui opposait l'Erythrée à l'Ethiopie. C'est l'opération KHOR ANGAR. Depuis octobre 2001, la France est engagé aux côtés des américains dans la lutte contre le terrorisme suite aux attentats du 11 septembre dans le cadre de l'opération HERACLES.

(Texte LV Yann Bizien - octobre 2004)


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