Histoire du patrouilleur La Railleuse (2008-2010)
2008
... ... ... Le 25 juillet 2008, lelieutenant de vaisseau Frédéric Decup prend le commandement du patrouilleur. Dès le mois d’août, le P400 appareille pour une mission administrative dans l’archipel des Tuamotu. La Railleuse apporte son soutien aux populations locales ainsi qu’aux forces armées déployées dans les atolls. A cette fin, le bâtiment transite par les atolls de Fakarava, Raraka, Nihiru, Makemo, Hao, Mururoa et Fangataufa sur une période s’étalant du 2 au 13 août. C'est aussi l’occasion pour l’équipage de retrouver les anciens sites du Centre d’Expérimentation du Pacifique, et de contempler ce qui reste d’un passé révolu, celui des essais nucléaires. Le 26 août 2008, La Railleuse repart en mer pour une session d’entraînement mutuel avec le Prairial, afin de préparer son futur stage de mise en condition opérationnelle (MECO). Différents exercices (Tracou, Preram, Vertrep, …) sont réalisés au large des îles de Taha et Raiatea, dans l’archipel de la société. Le 11 septembre La Railleuse débute son stage MECO, sous la surveillance des entraîneurs d’Alfan. L’équipage enchaîne les exercices sécurité, les évolutions tactiques et les exercices de tir. Après une semaine au rythme soutenu, le patrouilleur rentre au port base. Peu de temps pour récupérer, le P400 repart le 8 octobre, pour trois semaines de mission de surveillance des pêches dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) de la Polynésie Française mais aussi dans les ZEE voisines. Le patrouilleur s’engage dans les eaux polynésiennes à la rencontre de bâtiments de pêche potentiellement dans l’illégalité, faisant cap sur la ZEE Cook et l’atoll de Rarotonga. La suite de la patrouille conduira le P400 dans la ZEE Samoa (US) et vers l’île de Pago Pago. L’escale de ravitaillement terminée le patrouilleur finira par quadriller la ZEE Kiribati, et faire son dernier ravitaillement à l’île de Christmas.
Deux mois après son premier passage, La Railleuse repart dans ces atolls au paysage surréaliste afin de permettre à l’administrateur des Tuamotu d’assurer la permanence de la France en Polynésie française, ainsi qu’aux gendarmes de régler les différents conflits susceptibles d’avoir lieu dans ces endroits reculés. En outre, l’infirmier du bord se révèlera fort utile en pratiquant de nombreux soins sur ces atolls qui ne voient que peu de passage. Le patrouilleur transitera par les atolls de Hereheretue, Tematangi, Hao, Reao, Pukarua et Amanu avant de reprendre la mer pour le port de Papeete. La deuxième partie de la mission amènera La Railleuse à convoyer les autorités dans les différentes îles de l’archipel. La mission terminée, le P400 rallie son port base, et se prépare à passer les fêtes de fin d’année à Tahiti. 2009 L’activité à la mer reprend le 23 janvier pour le patrouilleur qui part pour une journée d’essai au large de Moorea « l’île sœur » avant ses deux jours d’entraînement au large de Huahine les 26 et 27 janvier. Le passage par Huahine permet à l’équipage du P400 de se réhabituer à la manœuvre de prise de coffre, manœuvre peu fréquente étant donné la rareté des coffres dans cette région du Pacifique. Le bâtiment appareille le 3 février pour une mission de surveillance des pêches aux Marquises. Dès la sortie des passes La Railleuse rejoint, au nord de Moorea, le destroyer USS Preble afin d’effectuer avec lui différents exercices. Le P400 fait ensuite cap vers les Marquises où il accompagne le Haut-commissaire de la République en Polynésie française dans les différentes îles. Nuku Hiva, Hiva Oa, Eiao, Fatu Hiva, Tahuata, Ua Uka, et Ua Pou, l’île marraine du patrouilleur, auront vu le passage du P400 permettant ainsi à l’équipe administrative de remplir sa mission dans les meilleures conditions.
Le 22 février le patrouilleur rentre à quai. Une inspection générale a lieu le 10 mars avec la venue du capitaine de vaisseau Delplanque, adjoint organique à l’amiral commandant la force d’action navale à Toulon. Le 18 mars, La
Railleuse repart en mer au large de Tahiti afin de préparer son
dernier exercice avant sa période d'entretien. Les 18 et 19 mars sont
consacrés à l’entraînement des différents bâtiments
présents en Polynésie française. Le 22 mars débute
l’exercice « Marara », exercice interarmées
simulant les conflits entre plusieurs nations, le débarquement de troupes,
la lutte au dessus de la surface ainsi que la lutte anti-aérienne. Le 27 mars, le bâtiment rallie le quai de Fare Ute pour une période d’IE (Indisponibilité pour Entretien) qui débute le 30 mars et dure plus de deux mois. La Railleuse entre au dock au début du mois d'avril afin d’effectuer de multiples travaux sur la coque. Le bruit des brosses rotatives et autres marteaux à piquer rythme le quotidien de l’équipage qui s’attelle à remettre en état le P400 pour ses futures missions. Le 29 mai sonne la fin de l’IE pour le patrouilleur qui prépare déjà son prochain départ à destination des Tuamotu ainsi qu’un exercice d’entraînement à la police des pêches en coopération avec un thonier polynésien.
Fort de cette expérience le patrouilleur appareille le lundi 15 juin pour une mission administrative aux Tuamotu. Avec à son bord la délégation administrative des Tuamotu, le P400 va d'île en île afin de lui permettre d'assurer la permanence de l'Etat en Polynésie française tout en prêtant attention aux besoins des populations, tant en terme d'infrastructure que de besoins de première nécessité. La Railleuse assurera sa mission « marathon » en passant par les îles de Hereheretue, Hao, Amanu, Marokau, Hikueru, Nihiru, Taenga, Makemo, Fakarava, Faaite pour terminer par Anaa le tout en 11 jours. Trois semaines plus tard, l'équipage part à nouveau pour Huahine et Tahaa afin d'entraîner les nouveaux embarqués suite au rotary de l'année 2009. Navigation en « eaux resserrées », mouillage, prise de coffre, les différentes manœuvres de base ainsi que divers exercices sont réalisées pour permettre à chacun de prendre ses marques. L'équipage rodé, le patrouilleur rentre le 23 juillet pour une semaine de répit avant sa prochaine mission. La surveillance des pêches est l'une des principales missions des P400 dans le Pacifique. C'est pourquoi La Railleuse quitte Papeete le 4 août afin d'effectuer une mission de surveillance maritime dans la zone Cook ainsi que dans les eaux internationales plus au nord. Bravant une forte houle de face, le patrouilleur réalise sa mission dans des conditions difficiles, mais finit par atteindre l'île de Rarotonga le 7 août.
L'équipage apprécie cette halte qui permet par ailleurs de renforcer les liens entre les populations des îles Cook et la France, tant par l'organisation d'un cocktail durant l'escale que par la réalisation d'exercice à la mer avec le patrouilleur Te Kukupa lors du départ du P400. La « surmar » se poursuit alors mais aucun bateau en situation d'infraction n'aura été constaté. Après deux semaines de patrouille, La Railleuse rentre à Tahiti pour quelques semaines de répit avant son prochain départ en direction des Marquises.
Avant de prendre un repos mérité le patrouilleur part le 1er décembre en direction des Australes, archipel de la Polynésie française qu'il n'avait pas atteint depuis plus d'un an. La première partie de la mission est tournée vers l'administratif avec la présence à bord du patrouilleur de l'administrateur des Australes et de son équipe. Le P400 les emmenera de Raivavae vers Rapa pour ensuite les ramener à Raivavae. La seconde partie de la mission est consacrée à la surveillance des pêches, elle conduira La Railleuse jusqu'aux îles de Tubuai et de Rurutu, véritables « réserves naturelles » de la Polynésie française tant les cultures sont riches et variées sur ces terres. Malgré des conditions météorologiques difficiles, le fier patrouilleur rallie sans incident son port base le 14 décembre.
Cette dernière
mission devait conclure une année bien remplie. Mais le 28 décembre,
La Railleuse appareille en urgence pour aller
porter assistance au câblier Île de Ré, à bord duquel un
malade nécessitait une évacuation médicale d'urgence.
Le câblier
se trouve actuellement à environ 1 000 km de Tahiti, en zone des Kiribati,
en opération de pose du câble haut débit Honotua vers Hawaii. 2010 : Assistance après le cyclone Oli
Le 2 février, la dépression tropicale forte Oli (devenue cyclone ensuite) s’intensifie et s’approche des Îles sous le Vent, Le Revi et La Railleuse (mis en alerte à 3 heures) quittent la base navale de Papeete afin d’être desserrés dans la baie de la presque-île de Tahiti. La sortie, toutes écoutilles fermées, est « sportive ». Un Gardian décolle de la Base Aérienne 190 pour être délocalisé dans l’archipel des Marquises par mesure de sécurité. Le 7 février,
La Railleuse appareille de Papeete, afin de ravitailler
en nourriture, en eau et en vêtements les habitants de Tubuai
touchés par le cyclone Oli. La Railleuse fait une halte sur
le quai de Motu Uta pour prendre livraison du fret de soutien destiné aux habitants
de Tubuai. Plus de 15 tonnes de vivres (bouteilles d’eau, sacs de riz, sucre,
farine, lentilles…). Le chargement a été mené conjointement
par le Pays, le Haut-commissariat, le port autonome de Papeete, les forces armées
de Polynésie française et différentes associations.
Opération Tautaï de surveillance des pêches (juin 2010) Le patrouilleur repart en mission le 9 juin 2010, avec à son bord un officier de l’AFMA (Australian Fisheries Management Authorities), dans le cadre de l’opération Tautaï. Il s’agit d’une opération menée en coopération avec plusieurs pays (Etats-Unis, Iles Cook, Iles Kiribati, Australie et France) réunis sous l’égide de la WCPFC (Western and Central Pacific Fisheries Commission) et ayant pour but de surveiller les activités de pêche en haute mer, notamment la pêche à la tortue (interdite) et la pêche au requin (strictement encadrée). Cette opération réunie de nombreux moyens dont le Kukui, bâtiment des gardes côtes américains, La Railleuse et La Tapageuse, un patrouilleur des îles Cook ainsi que deux Gardian de la flottille 25F et un Casa de l’armée de l’air. La Railleuse fait trois jours d’escale à Nuku Hiva (Marquises), du 11 au 14 juin, puis patrouille entre la ZEE Kiribati et la ZEE Française. Pendant cinq jours les visites de « Long-Liners » s’enchaînent et de nombreuses infractions sont relevés, notamment la présence d’ailerons de requins en trop grand nombre et l’absence de scellés sur les boîtiers VMS censés retransmettre à tout moment la position GPS du bâtiment. Cinq bâtiments seront contrôlés par l’équipe de visite et de nombreux autres feront l’objet d’un contrôle à vue.
Après ces quelques jours de mer, le bâtiment mouille à l’île inhabitée de Eiao le 19 juin afin d’y récupérer une équipe d’archéologues déposée deux mois plus tôt par le Prairial. Après une nuit passée au mouillage, La Railleuse fait à nouveau escale à Nuku Hiva le 20 juin pour débarquer l’équipe d’archéologues, puis mouille dans la baie des vierges de Fatu Hiva le 21 juin, avant de retrouver Papeete le 25 juin. Le 19 juillet, La Railleuse repart pour un entraînement individuel de trois jours au large des îles de Tahiti et de Moorea, comprenant un exercice de transfert de courrier et un hélitreuillage avec l’Alouette 3 du Prairial, et des mouillages en baie de Cook et en baie d’Opunohu au nord de Moorea. Mission de surveillance maritime (août 2010) Le 27 juillet, La Railleuse reprend la mer, cap sur l’archipel des Gambier, et fait une première relâche à Mangareva du 30 juillet au 1er août. Alors que le patrouilleur se dirige vers Pitcairn pour une escale de routine, le commandant reçoit une demande urgente d’évacuation sanitaire pour deux habitants dont l’un est dans un état préoccupant. L'escale se transforme immédiatement en mission de secours. La Railleuse mouille devant Pitcairn le 2 août, mais des creux de deux mètres rendent l’embarquement des blessés difficiles, mais possible grâce à l’adresse des îliens et l’organisation des marins combinées. Ces derniers seront finalement pris en charge par une équipe médicale à Mangareva vingt heures plus tard. Le commandant décide ensuite de relâcher à Moruroa du 4 août au 6 août, où une journée de cohésion est organisée avec le détachement de l’armée de terre en charge de la surveillance du site. La Railleuse bénéficiera également d’une escale du Revi pour ravitailler.
Suit une patrouille de surveillance des pêches aux limites nord-est de la Zone Economique Exclusive (ZEE) de Polynésie française. Plusieurs navires sont contrôlés, mais aucun ne se révèle en infraction. Après trois semaines d’absence et près de trois mille huit cent nautiques parcourus, La Railleuse est de retour à Papeete le 12 août. Iles Cook (novembre 2010) Entre le 3 et le 23 novembre, La Railleuse participe à la mission Kurukuru 2010 de surveillance des pêches, qui regroupe 16 pays (Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande et de nombreux pays insulaires de l’ouest Pacifique), dans le cadre de la WCPFC (Western and Central Pacific Fisheries Comission). Aux cotés des 14 bâtiments de combat et de 6 aéronefs, dans la zone High Sea Pocket (HSP) - une partie du Pacifique située entre la Polynésie française et la ZEE des îles Cooks - qui lui était attribuée, le patrouilleur a mené à bien deux contrôles complets de pêcheurs taiwanais sans relever aucune infraction. ... Net-Marine © 2010 -. Copie et usage : cf. droits d'utilisation. Remerciements : LV Nicolas Geffard, LV Laurent Decup, EV Laurent Bauderlique, EV1 Thomas Bellanger, ASP Thomas Bienfait, équipage de La Railleuse - Photo © DR/La Railleuse/MN. [Sommaire
patrouilleur La Railleuse].
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