Histoire de l'aviso-escorteur Balny (1960-1982)

Mis sur cale le 25 mars 1960, mis à flot le 17 mars 1962. Et là, tel que ce fut pour son prédécesseur, tout s'arrête, mais pour d'autres raisons. En effet, il y eut la décision de doter le bâtiment d'un ensemble propulsif entièrement nouveau, composé de deux Diesel AGO et d'une turbine à gaz. Les avantages de ce système consistaient en une économie de poids de 140 tonnes, gain reporté sur le combustible dont on peut embarquer 100 tonnes de plus : le rayon d'action du bâtiment aux allures de croisière est augmenté d'environ 50 %. Il s'en suivit une rentrée en forme de construction le ler octobre 1966. De profondes modifications de structure étant nécessaires, le Balny n'en sortit que le 16 mars 1968. Armé pour essais le 30 novembre 1968 (date inscrite sur la cloche), il fut admis au service actif en février 1970 après avoir effectué sa traversée de longue durée en Amérique du Nord et du Sud en octobre et novembre 1969.


Le Balny à Toulon, 13 mai 1970. (photo © FLC)

Sa première affectation à la flottille des escorteurs de l'Atlantique le mènera jusqu'à Leningrad en conserve de la Jeanne d'Arc. Rentré à Toulon, il est présenté à l'exposition navale d'octobre 1970, pour repartir aussitôt effectuer des entraînements d'escadre dans les parages de Malmöe. Première croisière en Afrique noire en 1971. Envahi par l'équipe cinéma de Schoendoerffer, le Balny fut en 1972 l'une des vedettes du film "Sept jours en mer" avant d'être envoyé dans l'océan Indien de 1973 à 1975, avec Diego Suarez comme port- base. Il fit alors battre le pavillon au long des côtes est de l'Afrique et de Mombasa au Koweït.
Au cours de l'année 1974 entre Djibouti et Diego Suarez. Un ou deux jours après le départ de Djibouti, la ligne d'arbre s'est cassée ; le USS Mullinix est alors venu le chercher pour le prendre en remorque puis c'est le Victor Schoelcher qui le conduit jusqu'à Diego-Suarez.

C'est véritablement à partir d'août 1976 que le Balny va pleinement vivre sa destinée. Basé à Tahiti depuis le 16 septembre 1976, il y reste affecté près de 18 ans, jusqu'en mai 1994, écumant le Pacifique d'île en île. L'Australie, la côte ouest des Amériques, Hawaï, Guam, l'Indonésie, Hong Kong et Clipperton, ainsi que de nombreuses autres escales ne seront pas oubliées par ce grand voyageur portant haut le pavillon français.

1978
22 octobre et 26 novembre : Premières cérémonies de parrainage à Avricourt et Lorient. La plus petite ville marraine de France parraine un aviso-escorteur. Deux communautés de même importance (Avricourt, 195 habitants, Balny, 150 hommes) se rassemblent à l'initiative de la Marine nationale. Une délégation de l'équipage comptant 60 marins, la clique des fusiliers marins vont encadrer la population et les personnalités créant l'événement dans un petit village picard, berceau de la famille Balny d'Avricourt. En retour, c'est le village presque au complet avec son école, le conseil municipal, le garde champêtre, son percepteur et son facteur qui va envahir le Balny à Lorient. Un grand moment pour tous.


Le Balny en escale à Hawaï, 1980. (photo © Gilles Henry)

1979
Le 28 novembre, à Papeete, le Balny reçoit à bord l'équipage du brise-glace USS Glacier (en route pour le pôle Sud) ; Miss Tahiti, dont le sourire devait briser la glace, était l'invité d'honneur, épaulée par Paul-Emile Victor.

1980
Le Balny défile dans les rues d'Avricourt le 26 juin à l'occasion de la fête patronale (réplique en carton, si fidèle que l'on s'y serait presque cru).

(Source : Historique par Adrien Balny d'Avricourt, Cols Bleus n°2268 du 23 au 30 juillet 1994)



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