Les insignes spéciaux de l'aéronautique navale


Sur la jaquette de son livre (Marin de métier, pilote de fortune) le capitaine de corvette Jubelin est photographié alors qu'il porte l'insigne de pilote de l'armée de l'air française.
2ème partie : De la deuxième guerre mondiale à nos jours

1. La deuxième guerre mondiale

1.1. Les premiers insignes des français libres

En 1940 les personnels ayant rallié la France libre sont en nombre insuffisant pour envisager la constitution d'une aéronautique navale. Les pilotes de la marine sont donc dispersés au sein des formations britanniques.

Fin 1941 l'effectif français permet la création d'un groupe de chasse mixte air-marine. Ce sera le squadron 340 « Ile de France » dont le commandement est confié au capitaine de corvette de Scitivaux de Greische.

Durant toute cette période, les insignes définis en 1917 restent réglementaires. Toutefois selon les formations d'appartenance, les pilotes décident d'y ajouter ou d'y substituer des insignes particuliers.

On peut ainsi trouver :

- l'insigne de pilote de l'armée de l'air française,
- les ailes de pilote de la Royal Canadian Air Force,
- les ailes de pilote de la Royal Air Force,
- les ailes de pilote de la Fleet Air Arm (F.A.A., aéronautique navale anglaise, le capitaine de corvette Jubelin sera le premier pilote étranger autorisé à porter cet insigne en juin 1941).


Insigne de personnel navigant non pilote FNFL. Il porte le numéro 22.
1.2. L'insigne du personnel navigant des forces navales françaises libres

Il semble que c'est à fin de l'année 1942 que le capitaine de corvette Lahaye, chargé par le général de Gaulle de mettre sur pied une aéronautique navale française libre, pris l'initiative de créer des insignes particuliers pour les personnels navigants.

Il s'agit en fait des insignes d'avant-guerre auxquels on a ajouté une petite croix de Lorraine Ces insignes sont fabriqués par la maison Gaunt à Londres. Le dos légèrement en creux ne comporte pas de marque de fabricant mais doit normalement recevoir le numéro de brevet du titulaire.

M. Commeau dans son ouvrage relatif à l'aéronautique navale (1) fait état du numéro 74 comme étant le numéro le plus élevé retrouvé des insignes de pilotes. Ce chiffre est probablement inférieur à la réalité et on sait qu'il a également existé des insignes non numérotés. Le nombre d'insignes attribués au personnel navigant non pilote demeure totalement inconnu.

Durant la même année 1942 (le 31 août) un accord intervient avec la marine américaine pour la constitution d'une escadrille d'hydravions rattachée à l'aéronautique navale. En conséquence, dès le quatrième trimestre 1942, des personnels sont envoyés aux Etats-Unis pour y suivre différentes formations (pilotes, mécaniciens,..).

Entre 1942 et 1946, 193 élèves vont ainsi suivre une formation de pilote dans les différents centres de l'aéronautique navale américaine. A l'issue de cette formation ils recevront le brevet américain dont ils vont porter les "ailes" sur leur uniforme.

Une telle abondance d'insignes ne pouvait laisser le commandement indifférent. En octobre 1944, le commandant de l'aéronautique navale en Grande Bretagne signe une communication dans laquelle sont définis les modalités de port des insignes par le personnel navigant (voir annexe). Cette communication restera souvent lettre morte et pendant quelques années on verra cohabiter des insignes français et étrangers sur les tenues des personnels de l'aéronautique navale.

(1) J.M. Commeau - « L'aéronautique navale française au Royaume Uni (1940-1946) » - Association pour la Recherche de Documentation sur l'Histoire de l'Aéronautique Navale (ARDHAN) - Juin 2000.

2. L'après-guerre

2.1. Les insignes du personnel navigant

La circulaire du 22 juin 1946 relative aux insignes des spécialités et certificats rétablit sans changement les insignes métalliques de pilote et de personnel navigant non pilote.


Notice technique 8455-1003 STCM d'août 1978 Spécifications de l'insigne de bras brodé or du personnel de l'aéronautique navale.
De 1951 à 1958 un nouveau cycle de formation au pilotage est organisé aux Etats-Unis. Comme lors des années précédentes les pilotes brevetés outre-Atlantique vont porter le brevet américain sur leur uniforme. Dans la plupart des cas le port de cet insigne cessera lors du retour en métropole avec la remise de l'insigne français.

2.2. L'insigne de bras

L'insigne de bras est également maintenu mais subit quelques modifications. Ses formes deviennent moins arrondies et ses dimensions sont réduites à 70 millimètres de largeur et 35 millimètres de hauteur.

Dans les années cinquante apparaît une fabrication tissée en fil de rayonne jaune sur un rectangle de fond bleu roi destinée à être cousue sur les vêtements de vol. Porté principalement durant le conflit indochinois ce modèle disparaît au début des années soixante.

A partir de 1957 l'insigne de bras tient lieu d'insigne de spécialité pour les personnels de l'aéronautique navale qui ne portent aucun autre insigne de spécialité du service général.

Depuis la fin de la première guerre mondiale et jusqu'en 1983, l'insigne de bras avait toujours été brodé en or. A partir de cette date apparaît réglementairement une broderie en laminette, plus économique que la précédente. De nombreux personnels continuent cependant de porter un insigne brodé en or et cette pratique est tolérée par le commandement.


Insigne de bras brodé en or

Insigne de vêtement de vol tissé en fil de rayonne.

Dans les années cinquante apparaît une fabrication tissée en fil de rayonne jaune sur un rectangle de fond bleu roi destinée à être cousue sur les vêtements de vol. Porté principalement durant le conflit indochinois ce modèle disparaît au début des années soixante.


Insigne de bras brodé en laminette dorée.
A partir de 1957 l'insigne de bras tient lieu d'insigne de spécialité pour les personnels de l'aéronautique navale qui ne portent aucun autre insigne de spécialité du service général.

Depuis la fin de la première guerre mondiale et jusqu'en 1983, l'insigne de bras avait toujours été brodé en or. A partir de cette date apparaît réglementairement une broderie en laminette, plus économique que la précédente. De nombreux personnels continuent cependant de porter un insigne brodé en or et cette pratique est tolérée par le commandement.

2.3. Les dernières modifications

Le 17 février 1994, le quatrième modificatif à la circulaire relative à la description des insignes spéciaux de l'aéronautique navale introduit un insigne réservé au personnel titulaire du certificat de contrôleur radar d'aéronautique.

Cet insigne représente une tour de contrôle se terminant à la base par une pointe d'ancre de marine sur fond d'une perspective de piste d'envol entourée d'un cordage en forme de C et surmontée d'une étoile. La tour, l'ancre et l'étoile sont dorées, le cordage, la piste et la fenêtre de la tour sont d'argent. La première fabrication de cet insigne est confiée à la société COINDEROUX

Ce modificatif précise également que les insignes métalliques sont fixés sur la poitrine (côté droit des tenues de sortie) de façon que la verge de l'ancre soit verticale. Enfin conformément aux règlements en vigueur dans la marine nationale, ces insignes doivent être portés seuls, le port de plusieurs insignes de spécialité ou de certificat étant interdit sauf dans le cas où les emplacements prévus sont nettement différents (bras et poitrine par exemple).

Adopté lors de la réunion de la commission de la tenue du 23 mars 2005, l'insigne de plongeur d'hélicoptère est le dernier en date des insignes spéciaux de l'aéronautique navale.


Insigne de contrôleur radar d'aéronautique.

Insigne de plongeur d'hélicoptère.



Annexe

CRC1 (R) S. Le Coustour pour Net-Marine © 2009. Photographies collection N. Desgouttes. Pour copie et usage : cf. droits d'utilisation.