Louis Villaret de Joyeuse

"La vérité est qu'on ne lui a donné à commander que des escadres mal équipées, de mauvais équipages et des officiers encore pires. On ne pouvait faire mieux que ce qu'il a réussi à accomplir avec eux et malgré eux ".

L'historien Jenkins cité par Etienne Taillemite s'étonne à juste titre du sort réservé par les circonstances à ce meneur d'hommes et preste tacticien des mers.

Né à Auch en 1750, Villaret démissionne des gendarmes du roi à la suite d'un duel fatal à son adversaire et entre dans la Royale en 1766 Il obtient le grade de capitaine de brûlot en 1779 à la suite de la belle défense de Pondichéry. Après les Antilles et l'océan Indien, il se retrouve dans l'escadre de Suffren à la tète de La Naïade et combat victorieusement le vaisseau anglais Le Sceptre en 1783. Gagné aux idées révolutionnaires, il dirige l'armée navale de Brest en tant que contre amiral. Chargé d'assurer avec Jean Bon Saint André la libre circulation d'un convoi de grains venu d'Amérique, il est surpris par l'amiral britannique Howe, qui coupe la ligne française et menace le vaisseau amiral ainsi que Le Vengeur et L'Impétueux. A bord de sa Montagne, Villaret se dégage et ouvre le passage au ravitaillement très attendu.

Député du Morbihan en 1797. il dénonce le gaspillage des finances et le démantèlement de la flotte, ce qui provoque rapidement sa disgrâce.

Rallié à Bonaparte, il commande les forces navales dirigées contre Saint Domingue en 1801, puis devient gouverneur de la Martinique et de Sainte Lucie. qu'il doit céder après l'assaut massif de la flotte anglaise de 1809.

Exilé à Rouen, il est réhabilité et mourra gouverneur général de Venise en 1812.