Henri d'Escoubleau de Sourdis

Ce filleul de Henri 1V et de Gabrielle d'Estrées, cousine de sa mère, grandit au château de Jouy-en Josas. Son père est gouverneur de Chartres et premier écuyer de la Grande Ecurie. Sacré évêque de Maillezais en 1623, Henri succède à son frère François comme archevêque de Bordeaux en 1629. Déjà célèbre par ses querelles avec le duc d'Epernon contraint de faire amende honorable, un homme de cette espèce semble mieux fait pour ètre placé à la tête d'une armée que pour conduire de pieux fidèles. C'est ainsi qu'en juge Richelieu. en l'appelant à concourir au fameux siège de La Rochelle en 1627 et 1628 comme intendant de l'artillerie. Théoricien consommé en art maritime, il prend part à la libération des îles de Lérins en mai 1637. Au cours de cette expédition se distingue le Dieppois Abraham Duquesne.

Lieutenant général, il dirige la flotte du Ponant et remporte, avec des Gouttes, la victoire de Guétaria et de Laredo sur la flotte espagnole. Remplacé par Brézé, Sourdis rejoint le Levant et soutient le comte d'Harcourt qui mène le siège de Casale et l'armée d'ltalie en 1640. En 1641, il bloque Taragone mais ne peut s'opposer à son ravitaillement. Malade, il doit se retirer en Provence après un engagement malheureux contre des forces espagnoles supérieures en nombre. Disgracié par Richelieu. Sourdis n'en est pas moins soutenu par ses capitaines. Autorisé par Louis XIII à réintégrer son diocèse, il meurt peu après, le 18 juin 1645. Sa forte personnalité évoque celle de ces princes de l'Eglise des premiers temps du Moyen-Age où ces mains qui bénissaient et portaient crosse faisaient le geste du commandement militaire et brandissaient l'épée.