Alain
Gerbault
Dans
le port de Cowes, en 1921. Alain Gerbault est conquis par un bateau qui le rendra
célèbre : le Firecrest, un cotre de 12 mètres. Cet
achat devient décisif dans la longue quète que sera sa vie. Les
horreurs de la guerre, passée aux commandes d'un avion de chasse, le
marquent. Il fait désormais partie, lui, le jeune bourgeois champion
de tennis, de cette génération perdue qui refuse les artifices.
Un projet avait mûri pendant ces années : partir sur les traces
de London et de sa croisière du Snark. Délaissant le tennis après
une brillante carrière internationale, il se consacre exclusivement à
la voile.
Opiniâtre,
tenace, Gerbault, à bord du Firecrest fait le rude apprentissage des
manoeuvres et de la navigation. Le 25 avril 1923. il quitte le port de Cannes
: après une terrible et éprouvante traversée pendant laquelle
rien ne lui sera épargné, le Firecrest est en vue des côtes
américaines le 10 septembre. Gerbault a réussi l'exploit : la
première traversée de l'Atlantique en solitaire d'est
en ouest. Il connaît un immense succès et rédige
son odyssée. Mais déjà, un autre projet mûrit : gagner
les mers du Sud.
Au début
de l'année 1925, c'est le départ pour une longue navigation, qui
conduit Gerbault aux Marquises, puis à Tahiti. Rapidement, ses prises
de position en faveur des indigènes mécontentent l'administration
et les missionnaires : il est devenu un agitateur Avant son départ, les
indigènes lui proposeront même de devenir roi des iles Wallis.
Pourtant, le Firecrest quitte les mers du Sud et remonte lentement vers l'Europe.
Il accoste au Havre le 26 juillet 1929.
C'est en héros
qu'il rentre en France Malgré les honneurs, Gerbault ne songe qu'à
reprendre le large Ses droits d'auteur lui permettent de construire un nouveau
bateau : L'Alain Gerbault Sans regret, il abandonne pour toujours la
" vieille Europe " en septembre 1932, mais avant son départ, termine
L'Evangile du Soleil dénonciation véhémente des méfaits
de la civilisation occidentale sur les populations indigènes.
Gerbault retrouve
la Polynésie Là, il se fait ethnologue et recueille des témoignages
sur les traditions et les coutumes, l'histoire et la civilisation polynésiennes.
Par ses recherches et prises de position, il se heurte violemment à l'administration
excédée.
La tourmente de
la guerre atteint bientôt la Polynésie et Tahiti se rallie à
la France libre. Gerbault s'exile bientôt dans une errance insulaire.
et c'est à Timor qu'il s'éteint, seul, miné par les fièvres,
dans l'incompréhension de tous. Ce n'est qu'en 1947 que ses cendres seront
transférées en Polynésie, cette terre qu'il aimait tant
D'après
: L'agenda Marine 1997 (Edition Coeur de France 29, rue de Versailles
78150 Le Chesnay)