Les bâtiments ayant porté le nom de Belle Poule
Cinq bâtiments de la Marine ont porté le nom de Belle Poule : Une
frégate de 32 canons type Dédaigneuse
(1767-1780) construite à Bordeaux, et baptisé
« Belle Poule » le 12 janvier 1765. Après
un début de carrière aux Antilles et en océan
Indien, elle tire sa gloire d'un combat le 17 juin 1778 contre HMS
Arethusa qui marque pour la France le début de la
guerre d'Amérique (cdt de La Clocheterie et 29 hommes tués).
Le combat fut si violent qu'une coiffure dite « à
la Belle Poule » fit fureur chez les dames de la
Cour. Le 16 juillet 1780, elle est prise par HMS Nonsuch
au large de l'île d'Yeu (cdt Kergariou tué), et devient
HMS Belle Poule. Ponton à partir de 1796 à
Sheerness, cette frégate sera vendue pour démolition
en 1801.
Une
frégate de 44 canons (1802-1806) construite
chez Crucy à Nantes. Elle part en 1803 de Brest à
l' Ile de France via Le Cap, Pondichéry et Madras pour une
campagne dans l'Inde avec la division Linois. Elle y capture l'indiaman
anglais Athias (1804), ainsi que le 3 mâts Heroism,
ramenée à l'Ile de France (1805). Revenant des Indes,
elle est prise le 13 mars 1806, avec Marengo, par HMS Ramilies
et l'escadre anglaise de l'Amiral Warren en Atlantique sud à
la hauteur des îles Canaries. Une
frégate de 60 canons type Indépendante
(1834-1888) construite à Cherbourg, ce navire se
rendit célèbre en 1840 pour avoir ramené les
cendres de Napoléon de Saint-Hélène (cdt François
d'Orléans, prince de Joinville). Elle sera, jusqu'en 1861,
peinte en noir, une plaque de cuivre rappelant la place du cercueil
de l'Empereur. Le reste de sa carrière sera aussi riche :
opérations contre le Maroc dans la division Joinville avec
bombardement de Tanger (6/8/1844) et débarquement de Mogador
(16/8/1844) ; campagne à l'île Bourbon et Madagascar
en 1846-47 (cdt CV Romain Desfossés) où elle manque
de se perdre dans un cyclone à Madagascar ; campagne
à La Réunion (1852-1853) ; en Mer Noire pour la guerre
de Crimée armée en navire-hôpital (1854). Condamnée
le 19 mars 1861, elle est renommée Poudrière
en 1865, et sert comme son nom l'indique de poudrière à
Toulon, puis de caserne et magasin des mouvements à partir
de 1868. Elle est rayée des listes en 1889.
La goélette à hunier (1932 -...) Belle Poule est donc le quatrième bâtiment à avoir porté ce nom, mais ce n'est pas le dernier. Car il existe une jonque de guerre (1945-...) en service en août 1945 à Packoï au Tonkin. Elle était rattachée à la « mission Maroc » (?) en Indochine, groupe du lieutenant de vaisseau Plichy (Flichy ?). En avril 1946, elle est rattachée à la Brigade Marine d'Extrême-Orient (BMEO). Armé par du personnel de la BMEO, un équipage chinois et des partisans tonkinois, elle participe à la lutte anti-piraterie et à la sécurité de la région de Port Wallut, Gow-Tow et Moncay. Sa destinée est inconnue. Jean-Michel Roche pour Net-Marine © 2012. Copie et usage : cf. droits d'utilisation. Pour en savoir plus : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours.
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