L'histoire
du TCD Orage (2003-...)
2003 : Evacuation
des français de Monrovia
Sous le nom d’opération
Providence, les forces françaises évacue, le 9 juin, les ressortissants français
et étrangers de Monrovia (Liberia), alors que de violents combats se poursuivaient
dans la capitale libérienne. Les ressortissants évacués par 130 militaires de
l'armée de Terre ont rejoint le TCD Orage,
en mission Corymbe dans le golfe de Guinée, pour être débarqués à Abidjan. En
fin de journée, le nombre de ressortissants évacués s’élevait à 535 dont 61
enfants, 70 femmes et 70 personnels de l’ONU. L'Orage
patrouille en permanence dans les eaux du Golfe de Guinée. Des soldats de l’opération
Licorne en Côte d’Ivoire se sont également rendus à Monrovia pour quelques heures.
Par hélicoptère, les évacués rejoignent le TCD qui les mènent à Abidjan.
Le TCD Orage à
Dakar (5 février 2004). |
Cette opération menée
de main de maître a valu à l'équipage de Orage
de se voir décerner par l'Association des Villes Marraines (sur proposition du
Député-Maire de Limoges) le prestigieux "Prix Jean-François Pintat". Ce prix (d'un
montant de 1 500 euros) a été remis au capitaine de frégate De Vigouroux
d'Arvieu lors d'une cérémonie qui s'est déroulée au Sénat le jeudi 6 novembre
2003 en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires.
La modestie de
nos marins dût-elle en souffrir, il faut souligner ici leur générosité : profitant
d'un bref séjour dans leur ville marraine, le 10 novembre 2003, les hommes du
TCD Orage ont fait don de l'intégralité
de ce prix à une petite association de Limoges ("Un enfant, un cartable") qui
oeuvre en faveur de la scolarisation des enfants au Burkina Faso.
2004
: Haïti, Afrique ; saisie de 500 kg de cocaïne
Le
31 janvier 2004, l'Orage quitte
Toulon pour un déploiement dans le Golfe de Guinée dans le
cadre de la mission Corymbe 74.
Il
accompagne à Dakar début février une relève des soldats engagés dans
l'opération Licorne. Il est de retour à Toulon le 5 mars, relevé à son tour
par l'aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff.
Débarquement de matériel à l'aide
des chalands de transport de matériel (CTM) n°20 et 23 à
partir du TCD Orage lors de l'opération
Carbet au cap Haïtien (30 mars 2004). |
En
mars, suite aux émeutes qui ont été déclenchées
pour demander le départ du président Aristide en Haïti, la
France déclenche l'opération Carbet dont le but est principalement
d'assurer la sécurité des ressortissants français et européens dans l'île.
Dès
le début de l'opération, le Batral Champlain
assure le transport de troupes entre Port au Prince et Cap haïtien. La frégate
Ventôse est également
sur zone. Viennent en renfort la Jeanne
d'Arc et le Georges Leygues
qui se positionnent au large de la zone nord, et l'Orage
qui appareille de Toulon le 17 mars. La FMIH (Force multinationale intérimaire
en Haïti) est officiellement constituée à partir de la mi-mars sous les ordres
du général américain Coleman. Son mandat est d’une durée de trois mois à compter
du 29 février (résolution 1 529 de l’ONU) afin d’engager la force de stabilisation
des Nations-Unies. Carbet désigne la contribution française à la FMIH.
2004 : Le CF Bertrand de Gaullier des Bordes. |
Le 7 mai 2004, le
capitaine de frégateBertrand
de Gaullier des Bordes prend le commandement du bâtiment.
Fin mai le bâtiment
appareille pour une courte navigation en Méditerranée destinée à permettre au
nouveau commandant de « se faire la main ». Cette sortie verra une escale de
quelques jours à La Spézia et un peu d'amphibie élémentaire
en rade d'Hyères. De Retour à Toulon, le TCD se prépare à participer à la revue
navale du 15 août. Mais le 21 juin, l'équipage apprend que l'Orage
doit appareiller au plus vite pour assurer la prochaine relève Licorne. Le 24
juin, après embarquement de 160 soldats provenant du 7ème bataillon de chasseurs
alpins basé à Bourg Saint Maurice, accompagnés de leurs véhicules, le
TCD appareille direction Gibraltar.
A bord du remorqueur, 500 kg de cocaïne seront découverts. |
Quelques
heures au mouillage devant Dakar vont permettent de préparer
les travaux de maintenance prévus à l'occasion de l'escale du retour, et effectuer
quelques réparations. Dix-huit heures, redémarrage du bâtiment en direction
de Monrovia au Libéria. Le programme initial prévoit des reconnaissances
de plage par les équipes de la flottille amphibie, en préparation de l'embarquement
de personnels et de matériels togolais et béninois de la mission des Nations
Unies pour le Libéria (MINUL).
Nouveau
coup de théâtre! Alors que l'Orage
transite à l'ouest de la Sierra Leone, le 3 juillet 2004, il doit provisoirement
abandonner sa mission d'express du Golfe de Guinée pour se consacrer à une opération
de police des mers et de lutte contre le narcotrafic ! L'opération baptisée
« Robert », est lancée. Le TCD se met en chasse pour intercepter un
remorqueur nommé Pitea, battant pavillon togolais et suspecté
de trafic illicite de stupéfiants.
Le
dispositif comprend également l'Atlantique
2 de Dakar qui localise et identifie le remorqueur, le bâtiment hydrographique
Laplace qui pistera ensuite
la cible et un hélicoptère cougar du Commandement des Opérations Spéciales récupéré
au large d'Abidjan. Après 3 jours de traque (il n'y avait que 2 noeuds de différence
de vitesse), le remorqueur est intercepté de nuit au sud du Ghana le
6 juillet 2004.
Arraisonnement
du Pitea (6 juillet 2004). |
La prise du bâtiment
ne pose pas de difficultés majeures : La surprise est totale,
le dispositif adopté au moment de l'interception est suffisamment dissuasif pour
éviter toute escalade et n'engage pas à résister. En l'espace de quelques secondes,
le remorqueur subi une saturation sonore liée à la présence de l'hélicoptère au-dessus
de lui, une saturation visuelle liée aux phares du TCD et de l'hélicoptère et
une interrogation à la radio par l'équipe passerelle du TCD. Le remorqueur stoppe
immédiatement. Les embarcations pneumatiques mises à l'eau un peu plus tôt mettent
les équipes de prise, de visite puis de fouille en place.
Environ
dix heures de fouille seront nécessaires pour découvrir la marchandise, cachée
dans une bouteille d'air de lancement de moteur et gonflée à 30 bars. Le commandant
adjoint navire à l'origine de la découverte se verra ainsi attribuer le surnom
de « chien » (renifleur de drogue). L'équipe de prise déroute le Pitea
vers le Togo sous l'accompagnement du bâtiment hydrographique Laplace.
Le remorqueur est conduit à Lomé, et son équipage (sept hommes et d'une femme
en provenance du Venezuela) sont remis aux autorités togolaises. Cette interception
est une première pour un TCD. Environ 500 kg de cocaïne est
trouvés soit plus de la moitié de la cocaïne prise par la marine en 2004. Le
succès de cette opération sera récompensé par un témoignage de satisfaction
du chef d'état major des armées pour l'Orage
qui apparaîtra également dans le film « Forces spéciales françaises » de l'émission
« 52 à la une ».
Le
TCD reprend sa route vers Abidjan, pour libérer enfin ses camarades
du 7ème BCA. Les opérations ont modifié le programme. De fait, l'arrêt à Abidjan
est de courte durée, et, s'impose une cadence soutenue des opérations de mise
à terre des troupes et du matériel, L'Orage
ne demeure finalement que quelques heures à quai à Abidjan.
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Débarquement de matériel
du 7ème BCA à l'aide de chalands de transport de matériel
(CTM) au large d'Abidjan (juillet 2004). |
Embarquement
de matériel ONU au mouillage à Cotonou (juillet 2004). |
Le train repart
; prochain arrêt : Monrovia. Le programme est à nouveau sur
les rails et va crescendo avec l'embarquement durant plus de douze heures de
soldats et de véhicules togolais et béninois : 4X4, camions, BRDM et autres
matériels de soutien sont une fois de plus chargés à bord.
Mère nature se
montrant peu coopérative, les manoeuvres courantes de porte à porte sont remplacées
par des plageages de CTM à l'intérieur de l'Orage
resté à l'extérieur du port en raison d'un accès trop délicat, ce qui augmente
encore la durée des opérations. Les manoeuvres d'embarquement s'effectuant en
mer, les gaines ne peuvent tous êtres chargés et doivent donc êtres dépotées.
Quatre conteneurs pourront finalement êtres chargés dans les CTM grâce à l'action
du commandant adjoint opération (COMOPS) allant négocier, avec des produits
du terroir français, le grutage auprès d'un bâtiment ukrainien à quai à Monrovia.
Le COMOPS rentrera à bord très joyeux et les yeux quelques peu « brillants »,
mission accomplie.
Le
matériel embarqué est ensuite débarqué au mouillage à Cotonou
puis à quai à Lomé. L'équipage va enfin pouvoir mettre pied
à terre après plus de 20 jours de navigation et de nombreuses heures de manouvres
amphibies, de chargement et de déchargement. Les cérémonies du 14 juillet sont
passées à Lomé. Le lendemain dès l'aube, Le TCD reprend la mer et repasse le
16 juillet à Abidjan pour débarquer encore les Béninois de
l'ONUCI et embarquer un gros chargement Licorne. Il faudra presque deux jours
à l'équipage pour en venir à bout. Des
véhicules, des remorques, des conteneurs, des caisses de matériel en vrac, des
munitions de la gendarmerie.
Au
mouillage en baie de Saint-Tropez (3 octobre 2004).
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Arrivé le 22 juillet
à Dakar, le TCD, en quatre jours se refait une santé avec l'aide
de l'entreprise Dakarnave. L'équipage quant à lui, retrouve avec plaisir Dakar
qu'il connaît bien.
Le
26 juillet au matin le TCD s'élance enfin en direction de Toulon ramenant à
la maison des marins soulagés et heureux de retrouver bientôt leur famille.
Arrivé à Toulon le 4 août, le bâtiment est mis en gardiennage
et l'équipage peut enfin prendre des permissions bien méritées. La participation
à la revue navale est annulée.
S'ouvre
alors une période un peu plus calme. La rentrée verra diverses périodes de navigation
« à la petite semaine » sur les côtes de méditerranées. De nombreuses activités
de représentation marqueront cette période :
-
Un événement notable sera la participation du bâtiment aux festivités des «
voiles de Saint Tropez » du 3 au 5 octobre avec l'embarquement
pour une journée de 17 peintres de la Marine à qui la plate-forme
hélicoptère servira d'atelier pour quelques heures. Le préfet maritime, le préfet
du Var et le maire de Saint Tropez passeront également quelques heures à bord.
- Le TCD se dirigera une nouvelle fois vers l'Italie pour une escale à Livourne.
- Une démonstration au profit du CEMM argentin permettra de ballaster sur tout
le radier, tâche qui n'avait pas été réalisée depuis plusieurs années, le TCD
travaillant essentiellement en mixte.
- Enfin le TCD participera aux cérémonies du 11 novembre à Limoges,
lui permettant ainsi de renouer avec sa ville marraine.
Le CF de Gaullier des Bordes et le VAE Van Huffel, préfet maritime
de la Méditerranée, lors des festivités à Saint
Tropez (3 octobre 2004). |
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Les festivités des « voiles de Saint Tropez » verront l'embarquement
pour une journée de 17 peintres de la Marine (3 octobre 2004). |
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Evacuation
sanitaire du navigateur Indien, Ninoy à Freetown (Avril 2005 - Photo
Bertrand Le Breton).
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2005 : Afrique
toujours...
Cette
période sera également l'occasion de parfaire l'entraînement. L'Orage
suivra un stage de remise en condition opérationnelle conduira quelques exercices
amphibies (Jehol, Anvil, .) avec le 1er RIMa en rade d'Hyères, le SPAHIS et
la BAM également en rade d'Hyères, le 2ième REI du côté de Sète et enfin le
REC en Corse; cette dernière sortie sera marquée par une météo particulièrement
difficile avec neige et, sur le transit vers la Corse, quelques coups de roulis
estimés à près de 40°; les légionnaires feront aussi bonne figure que les marins.
L'inspection
générale passée début février 2005, l'équipage commencera la préparation active
d'une nouvelle mission Corymbe prévue pour durer environ cinq mois.
L'appareillage s'effectue
le 15 mars 2005. Le TCD est à Dakar le 22 mars pour prendre la
suite de l'Ouragan. La suite passée,
le TCD participe à un exercice amphibie avec les FFCV et le 23ème BIMa sur les
plages de Yene et Guerreo à quelques heures de Dakar. Puis c'est le départ vers
le Sud le 29 mars. Le
dimanche 3 avril, l'Orage effectue
un passex avec la frégate britannique HMS Portland accompagnée de son
ravitailleur.
En
avril, l'Orage peu avant son escale
au Sierra Leone sauve un navigateur Indien, Ninoy, dont le pied était
cassé à bord du navire Kwenza qui venait du Sénégal. L’Orage
avait été prévenu par radio par l’équipage du Kwenza alors qu’il entrait
dans les eaux du Sierra Leone en venant de la Guinée, que Ninoy avait été blessé
lorsqu’une pile de containers lui était tombé sur la jambe. Le médecin du bord,
le Dr. Lagard traite le blessé avec des antibiotiques et des analgésiques.
Soutien
à Adjohoun au Bénin (Avril 2005 - Photo PM Husson). |
Cette escale officielle
de l'Orage à Freetown
est encore une première depuis plus de 15 ans. Le dernier bâtiment français à
y avoir été était le TCD Foudre en
2003 mais pour une escale technique en vue de charger des camions américains destinés
à l'ONUCI. Les réceptions chez les plus hautes autorités de l'Etat s'enchaînent,
ajoutées au traditionnel coquetèle et aux manifestations sportives inter-marines.
Devant les inextricables difficultés pour traverser la ville, l'équipage profitera
des CTM pour visiter la péninsule. Le 11 avril, le TCD appareille avec 3 marins
Sierra Leonais. La barrière de la langue s'effacera rapidement devant la volonté
d'intégration et la camaraderie entre anglophones et francophones.
Le
TCD rejoint ensuite ses camarades de Licorne pour quelques jours d'échanges
et d'entraînement à la mer, les escales de bâtiments à Abidjan n'étant pas autorisées
à cette époque. Les pilotes des hélicoptères du COS et du BATALAT profitent
de l'occasion pour se remettre à jour de leurs qualifications à l'appontage
et le TCD est utilisé comme cible pour des entraînements aux assauts héliportés
des commandos des forces spéciales. Des échanges sont organisés entre Licorne
et le bâtiment. Le commandant est reçu à Abidjan par le commandant la force
Licorne et le TCD accueille le général adjoint opérations (GAO) et plusieurs
officiers de l'état-major Licorne le 16 avril.
Après
ces quelques jours, la route est reprise pour une arrivée le 18 avril au Bénin
à Cotonou, escale très appréciée de l'équipage avec ses activités
classiques de représentation, de détente et d'action civilo-militaires, notamment
à Adjohoun dans la continuité des ouvrages faits par les TCD Ouragan
et Siroco. Le TCD complète son équipage
en embarquant quelques marins béninois.
Le 22 avril le
TCD appareille pour un nouveau changement de programme : Ce n'est plus Lagos
ou Port-Gentil mais un pré-positionnement devant le Togo en période
d'élections présidentielles. L'Orage
va ainsi être aux premières loges pour assister aux débordements « contrôlés
» des élections. A l'annonce des résultats le spectacle est impressionnant,
ce sont une multitude de colonnes de fumée qui s'élèvent de Lomé et le long
de la côte. Les nombreux contacts tissés lors des précédentes missions permettent
cependant de ne pas trop s'inquiéter pour nos ressortissants, la situation reste
sous contrôle et fini pas se calmer. Le TCD patientera jusqu'au 4 mai avant
de reprendre sa route vers Port-Gentil, et le franchissement de « la ligne ».
Ravitaillement
avec le pétrolier Tradewind Cardinal (1er mai 2005).
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Entre
temps, le 1er mai, le TCD aura ravitaillé à la mer avec un pétrolier
civil, le Tradewind Cardinal. Là encore c'est une première.
Ce type de ravitaillement, qui n'avait jamais été effectué par un TCD type «
O », est particulièrement intéressant car le prix du gazole est beaucoup moins
cher qu'à quai. Ce ravitaillement est effectué en flèche en route, le pétrolier
remorquant le TCD pendant le ravitaillement. Les conditions météo étant difficiles,
jusqu'à mer 4, cette action verra un homme à la mer lors du transfert d'une
équipe du TCD vers le pétrolier; l'homme sera récupéré immédiatement et sans
mal.
Cette
escale bienvenue permet à l'équipage de souffler et de se ressourcer. Les activités
officielles et civilo-militaires sont réduites au minimum. Une délégation de
l'Orage participe, en compagnie
de nos camarades marsouins du centre nautique, à la cérémonie du 8 mai au mémorial
de Port-Gentil. Nouveau complément d'équipage avec l'embarquement
d'officiers sénégalais. Le 10 avril, l'Orage
appareille en direction de Dakar. Les
cérémonies du franchissement de « la ligne
» se déroulent le lendemain de l'appareillage dans la convivialité et la bonne
humeur, mais voit la destruction de la piscine après moult années de bons et
loyaux services.
Le
15 mai voit un passage express à Freetown pour débarquer les
stagiaires sierra-leonais, et le 17 c'est l'accostage à Dakar.
Cette escale voit de nombreuses manifestations de représentations dont un coquetèle
à bord du TCD et quelques échanges avec nos camarades du BIMa.
Le
19 mai le TCD embarque le Général de corps d'armée WIRTH, inspecteur des forces
en opérations et de la défense du territoire (IFODT), qui vient avec son état-major
inspecter la mission Corymbe. Quelques briefings puis les activités communes
avec les FFCV s'enchaînent. L'inspecteur repartira très satisfait semble-t-il,
et très surpris de la symbiose existant entre marins et marsouins ou autres
biffins.
Etat-major
de l'Orage (2005 - Photo DR). |
Le 21 mai le TCD repart
de nouveau vers le sud, avec un passage devant la Côte d'Ivoire comprenant son
lot d'entraînement et d'échanges fructueux avec Licorne, et le 27 mai, c'est un
accostage à Cotonou. Quelques manifestations officielles et activités
civilo-militaires là encore à Adjohoun, une visite du Vice Amiral d'escadre Giraud,
DCMD, et le 1er juin c'est un appareillage vers la Guinée équatoriale. Le
vendredi 3 juin, le TCD effectue le premier accostage d'un TCD à Malabo,
escale réservée traditionnellement aux avisos en raison de sa faible praticabilité.
Les activités officielles s'enchaînent à bord du TCD, chez les équato-guinéens
et à l'ambassade de France. Le communauté expatriée est particulièrement accueillante
et organise bon nombre d'activités pour l'équipage. Les marins sortent en tenue
pour cette escale très officielle.
Le
6 juin c'est l'appareillage vers le Cameroun. Le TCD en profite pour ravitailler,
à la mer, avec un pétrolier civil, le Nagayevo.
Le
8 juin le TCD accoste à Douala. Le dernier accostage d'un TCD
dans ce port remonte à 2000. C'était l'Orage.
Deux jours d'escale seulement, c'est très court, et là encore c'est un peu la
course aux activités officielles. Les marins camerounais assurent un accueil
irréprochable à leurs camarades gaulois.
Le
10 juin, c'est un appareillage vers Dakar. Le 15 juin, petite
alerte pour l'interception éventuelle d'un bâtiment suspecté de trafic de drogue.
Finalement l'action n'a pas lieu faute de client et le TCD accoste à Dakar le
17 juin. La situation étant susceptible de dégénérer en Guinée-Bissau en période
électorale, une alerte est prise avec les FFCV. Enfin, le TCD prépare également
l'exercice « Amitié », effectué avec les FFCV et les Sénégalais. Le
23 juin, après quelques mécanisations avec les engins sénégalais, le TCD prend
le contrôle tactique d'une flotte de débarquement constituée des moyens français
et sénégalais et retourne sur le site de Guereo pour les opérations de débarquement
conduites à l'aube du 24 juin. Une fois ces opérations terminées le TCD rentre
à Dakar. Il a entre temps effectué la recherche et la récupération par
plongeurs de l'ancre de l'Edic sénégalais, perdue lors des opérations.
Le
27 juin, appareillage une fois encore vers le Sud et des eaux bien connues.
Le TCD aura vraiment « astiqué » le golfe de guinée. Le 1er juillet
le TCD est devant Abidjan et le 4 juillet c'est un accostage à Lomé
au Togo pour une escale très attendue. En effet, deux mois plus tôt, le TCD
était devant le Togo au moment des élections. L'accueil des Togolais est toujours
aussi agréable et chaleureux, notamment celui de nos camarades de la Marine
avec lesquels nous avons de vraies relations d'amitié. Le 8 juillet, le CF Laurent
Isnard, futur commandant, embarque. Le
TCD appareille le 10 juillet, il effectue quelques exercices en mer destinés
à la prise en main du futur commandant et accoste à Cotonou le 12 juillet.
A
la mer devant Toulon (1er février 2006). |
Le
capitaine de frégate
Laurent Isnard prend le commandement du TCD Orage
le 13 juillet à Cotonou, reconnu par le CF de Gaullier des Bordes.
...
(activité inconnue)
2006
: La vente à l'Argentine, un espoir déçu
Le bruit court
que les deux TCD Ouragan et Orage
pourraient être cédé à l'Argentine.
En effet, depuis
le 6 février 2006, 65 marins argentins vivent à bord de l'Ouragan
à Toulon pour prendre en main le bâtiment, encadrés par 80 marins
français.
Mais au moment
où la coque de l'ex Clemenceau
est en proie à des tribulations
sans fin pour cause d'amiante, la vente des TCD type à l'Argentine
se heurte aux difficultés d'obtention du « green passeport »
pour ces navires hors d'âge, qui contiennent encore de l'amiante, même
si ce dernier est rarement sous forme de flocage dégradable.
Les
16 et 17 mai, un exercice majeur de lutte contre les pollutions marines "
Pollux 2006 " est organisé à environ 13 nautiques de
Fos-sur-Mer. Il met en scène une collision entre un pétrolier affrété par la
société Total et un porte-conteneur joué par le TCD Orage.
La préfecture maritime doit faire face à un déversement d'hydrocarbures à la
mer, la perte d'un conteneur de produits dangereux et une évacuation de blessés.
Le
2 août, l'Orage a accosté à Dakar. A
quai, le bâtiment atelier polyvalent (BAP) Jules
Verne l’attend, pour lui passer le relais après 4 mois sur zone afin
qu’il puisse à son tour assurer la permanence de la présence française dans
le Golfe de Guinée. L' Orage appareille
de Dakar le lundi 7 août pour la mission Corymbe 86.
Cette
mission devait initialement durer deux mois, mais compte-tenu des évênements
au Liban (guerre Israël-Hezbollah) qui ont mobilisé un grand nombre
de bâtiments de la marine, la présence du TCD s'est prolongée
de deux mois en Afrique. Dans cette zone, il est engagé rapidement
au sein de la force Licorne au large d'Abidjan en appui des troupes françaises
stationnées en République de Côte d'Ivoire.
L'Orage
arrive le 6 octobre à Cotonou. Le navire reste jusqu'au
11 dans la capitale économique du Bénin. L'équipage en
profite pour aider plusieurs associations humanitaires basées dans le
pays. Entre autres, une opération en faveur d'un orphelinat situé
dans une localité au sud-est de Cotonou.
|
|
Traditionnel arrêt technique
au bassin de la société de réparation navale "Dakarnave"
de Dakar, Sénégal (novembre 2006). |
Le
TCD Orage à Brest pour
une ultime escale dans la cité du Ponant (25 mai 2007). |
Au cours de ce déploiement,
des opportunités permettent également des interactions avec les
forces françaises au Gabon et au Cap Vert. Le
TCD est de retour le 1er décembre à Toulon, accueilli par le vice-amiral
Philippe Sautter, commandant la force
d'action navale.
2007 : Retrait
du service actif
A
partir du mois de janvier 2007, la France fournira la capacité amphibie de la
composante maritime de la NATO Response Force (NRF). Pour cette
NRF n° 8, la Marine française entre pour la première fois dans le tour d’alerte
« NRF » aux côtés des Britanniques, des Espagnols, et des Italiens.
La France participera à la NRF n° 8 en mettant à disposition un état-major de
commandement amphibie (Commander Amphibious Task Force : CATF), 8 bâtiments,
le BPC Mistral, les
TCD Siroco et Orage,
les frégates Cassard
et Guépratte, le BCR Meuse
et les chasseurs de mines Pégase et
Verseau. L’Armée de Terre
fournira une force « d’entrée en premier » de 650 hommes ainsi que
les véhicules et les hélicoptères qui pourront être projetés depuis nos bâtiments
amphibies.
Fin janvier, le
ministre de la Défense argentin, Mme Nilda Garré, annonce officiellement que son
pays ne pourrait donner suite à son projet d’acquisition des TCD Ouragan
et Orage. Ces transports de
chalands de débarquement devaient être cédés à la marine argentine, comme
cela avait été le cas, en 1999, du pétrolier-ravitailleur Durance
qui, renommé Patagonia, navigue désormais sous pavillon
argentin.
Du
14 au 25 mai 2007, de La Rochelle à Quiberon, le BPC Mistral,
le TCD Orage, l’aviso LV Le
Hénaff et le patrouilleur La Gracieuse
sont engagés dans l’exercice amphibie Skreo au profit
de la 9e brigade légère blindée marine. 500 marins, 600 soldats, la plupart
marsouins, et 300 blindés sont impliqués dans ce vaste exercice dit « en
terrain libre », c’est à dire hors des champs de manœuvres.
Le
29 juin 2007, les anciens commandants de l'Orage
se sont réunis, à l'occasion de la dernière sortie à la mer du bâtiment. |
A
l'issue de l'exercice Skreo, l'Orage
mouille le 25 mai en presqu’île de Crozon en face de l’École navale. Puis il
effectue des démonstrations amphibies en permettant à plus de 300 élèves des
promotions de l’École navale et de l’École de manœuvre de venir à bord. Les
élèves découvre le bâtiment « en situation » grâce à de nombreux ateliers
relatant des situations opérationnelles réelles et, cerise sur le gâteau, des
manœuvres hélicoptères grâce au concours d’un Cougar de l’armée de
l’air et d’un Lynx
de la 34F pour terminer la
démonstration. A l’issue, le TCD a appareillé vers Brest où
il est à quai jusqu’au 29 mai.
Le
29 juin 2007, le transport de chalands de débarquement Orage
effectue sa dernière sortie en mer. Après 40 ans de bons et loyaux services,
il est retiré du service actif. Pour célébrer cet événement, une dernière journée
de navigation en mer est organisée depuis Toulon, où le bâtiment quitte son
poste de mouillage à quai, pour aller en grande rade. Une journée durant
laquelle des démonstrations amphibies et aériennes sont effectués. Mais
c'est la présence des anciens commandants de l'Orage,
réunis autour de l'actuel commandant Laurent Isnard, et du vice-amiral
d'escadre Philippe Sautter, commandant la force
d'action navale, qui donnera tout son relief à cette journée.
Le
bâtiment a été transféré à la base navale de Toulon le 20 mai 2009.
L'Orage
a été condamné le 16 juillet 2009 (n°Q 849). Sa coque
est destinée à la déconstruction.
Texte Jean-Michel Roche (2004-2005 CF de Gaullier des Bordes) pour Net-Marine ©
2007. Copie et usage : cf. droits d'utilisation
.