Les bâtiments ayant porté le nom de Marsouin


Tape d'ornement du sous-marin Marsouin 1927-46.
Neuf bâtiments de la marine française ont porté le nom de Marsouin :

Un ponton (1779), dont la construction est ordonnée en décembre 1775. Mis à flot en janvier 1779, il s'agit peut-être d'un bâtiment renommé et transformé en ponton, mais lequel ?

Une gabare (1788 - 1796), première d'une série de trois gabares (Marsouin, Truite, Moselle) dont l'une (Truite) deviendra célèbre sous le nom de La Recherche pour l'expédition de D'Entrecasteaux sur les traces de Lapérouse. Quand à la gabare Marsouin, elle est construite à Bayonne en 1787, et sert en mai 1791 au transport de troupes de la Martinique à Lorient (cdt d'Urvoy de Portzamparc), puis l'année suivante au transport de vivres de Brest au Cap Français via Lisbonne, puis de malades de Saint Domingue à Lorient et retour à Brest (cdt Lemarant de Boissauveur). En septembre 1794, elle appareille pour la Guadeloupe (cdt Ecubar) et la station des Antilles. Elle fait ainsi campagne à Saint-Domingue et aux Etats-Unis. Le 11 mars 1796, elle est prise par le vaisseau de 44 canons HMS Beaulieu au large de la Guadeloupe (EV Gois). Incorporée dans la Royal Navy, comme sloop, tout en conservant son nom. Elle est rayée des listes en 1798.
(Caractéristiques : 750 t ; XXII).

Un lougre (1798 - 1807) dont on ne sait presque rien si ce n'est qu'il a été armé à Dunkerque entre 1798 et 1799.


Plan de voilure du transport Marsouin 1842-65 (CAA).

Une gabare (1809 - 1834) mise à flot à La Seyne-sur-Mer en septembre 1809. Armée dans un premier temps à Toulon, elle est reconstruite en brick au Havre en 1822. L'année suivante, elle participe à la guerre d'Espagne (blocus de la Corogne puis Cadix) puis rallie Toulon. En 1824, elle est employée pour la répression de la traite des noirs sur les côtes d'Afrique, basée à la station du Sénégal. Elle participe à l'expédition d'Alger en 1830. D'un retour d'Alger vers Toulon le 31 décembre 1833, suite à un fort mistral et une voie d'eau, elle tente un mouillage sur côte ouest de l'île de Levant, mais s'échoue. L'équipage est mis à terre, on installe des tentes, peu avant la dislocation du bâtiment (LV Law de Clapernou). L'épave sera localisée passe des grottes en 1988 par le GRAN.
(Caractéristiques : 262 t).

Un transport à voiles (1842 - 1864) mis en chantier à Brest le 22 mars 1842, et lancé le 3 novembre 1842. Armé à Brest, il effectue de 1845 à 1856 de nombreux transports, entre Indret et les ports, de chaudières et machines pour les vaisseaux en construction. En 1851-52, il fait une croisière aux Antilles. Désarmé à Toulon le 5 décembre 1856, il est condamné le 22 décembre 1864, puis mis en vente le 11 mai 1865, mais ne trouve pas d'acquéreur. Renommé Caserne la même année, il sert alors de ponton-dépot à Toulon jusqu'en 1869.
(Caractéristiques : 600 t ; Désigné également gabare ; En bois doublé en bronze ; 98 h ; 2 canons).

Un remorqueur (1880 - 1920) construit à Saint Denis (Seine) en 1879. Il arrive le 30 juin 1880 à Cherbourg, et fera la totalité de sa carrière dans ce port. Le 22 mars 1889, il est envoyé de Cherbourg avec les Buffle, Epervier, Dehorter et Torpilleur 71, à la recherche du Torpilleur 110, disparu dans un grain au large de Barfleur, mais sans succès. Pendant la guerre de 1914-18, il apporte son concours aux Anglais pour le relèvement d'épaves. Rayé des listes le 19 septembre 1920, il est vendu pour démolition à Cherbourg l'année suivante.
(Caractéristiques : 178 t ; 400 cv ; En fer).


Le sous-marin Marsouin 1927-46 (LL)
Un patrouilleur auxiliaire (1915 - 1919), ex chalutier, réquisitionné à Alger le 3 avril 1915, il est affecté à la 3e division de chalutiers de l'Armée navale, basé à Milo, puis à partir de décembre 1915 à la 3e escadrille de patrouille à Bizerte. On le retrouve ensuite à la 5e escadrille, puis à la 1ère escadrille de patrouille à Milo. En 1916, il est à Corfou. Déréquisitionné, il est rendu à son propriétaire le 31 janvier 1919.
(Caractéristiques : 80 t ; 120 cv ; 22,5 m).

Un sous-marin de grande patrouille type Requin (1927 - 1946) mis en chantier à Brest le 4 novembre 1922 (n°Q119). Mis à flot le 17 décembre 1924, il entre en service le 7 septembre 1927 à la 3e ESM en Méditerranée, puis à la 6e ESM, basé à Bizerte. En 1935-37, il est refondu chez Dubigeon à Nantes. A la déclaration de guerre, il est à Beyrouth, puis en décembre 1939, il stationne au Maroc affecté à la surveillance des navires allemands réfugiés aux Canaries. Les hostilités terminées, il entre en gardiennage d'armistice en octobre 1940. Réarmé à partir de février 1941 au sein de la division navale du Levant, il attaque à la torpille un croiseur anglais le 16 juin 1941. Après un carénage à Bizerte, il est à Alger. Il quitte néanmoins ce port en novembre 1942 avec le Caïman pour rallier Toulon, mais échappe au sabordage le 27 novembre 1942 pour rallier les forces libres à Alger. C'est aux côtés des Américains qu'il participe aux opérations sur les côtes de Provence en mai 1943. Servant par la suite d'école d'écoute à Casablanca, il est finalement désarmé en avril 1944 à Oran. Condamné le 18 février 1946, il est peut après vendu pour démolition à Oran (n°Q 119).
(Caractéristiques : 974 t ; 2900 cv ; 78,25 x 6,84 m ; 1441t.pl ; 2 moteurs électriques 900cv ; 2 diesel 1450cv ; X.TLTL.550 + I.100 + XIV.torpilles + II.mitrailleuses.8 ; Symb. de kiosque : S4, S12, 111, 93).

Le sous-marin d'escadre type Narval (1957 - 1982) est donc le neuvième bâtiment ayant porté le nom de Marsouin.

A noter également un arraisonneur-dragueur (1939 - 1941), ex chalutier Marsouin qui, réquisitionné à Alger le 29 août 1939, porta le nom de Marsouin II. Renommé VP14 le 12 août 1940, il fera l'expérimentation d'un nouveau type de drague magnétique avec flotteurs en caoutchoux mousse, puis reprendra partiellement la pêche au chalut pour le ravitaillement en poisson de la Marine à Alger. Il est déréquisitionné le 20 août 1945.
(Caractéristiques : 110 t ; 150 cv ; 22 m ; I.75 ; Symb. de coque : AD268).

(Texte : Net-Marine ; Pour en savoir plus : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre de Colbert à nos jours)


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