Les bâtiments ayant porté le nom de Flore


La déesse Flore.
Huit bâtiments de la marine de guerre française ont porté le nom de Flore :

Une frégate de 10 canons (1707 - 1724) construite au Havre entre octobre 1706 et février 1707. On sait peu de chose de sa carrière. Le 19 juillet 1707, elle appareille de Dieppe pour explorer les côtes anglaises (cdt Louis Chaumel). La même année on la voit à Cherbourg, puis à Dieppe. En 1715, elle stationne au Havre, et elle est considérée comme une bonne voilière. Elle est pourtant désarmée l'année suivante. Elle sera condamnée à Brest en 1724.
(Caractéristiques : 90 t ; 23,1 x 6,3 x 2,8 m ; Plans Cochois).

Une frégate de 26 canons (1729 - 1754) dont la construction commence à Toulon en juillet 1728. Mise à flot en octobre, elle part peu de temps après en croisière devant Tripoli. En 1733, elle capture après 4 heures de combat un vaisseau hollandais près de Cerigo. En 1738, elle apporte son soutien aux insurgés de Corse. Le 5 août 1741, de retour des Antilles, elle est attaquée de nuit avec Borée et Aquilon par les vaisseaux anglais HMS Dragon, Folkestone et Feversham dans le nord-est de Gibraltar. Nous étions alors en paix avec les Anglais, et ceux-ci s'excusèrent en prétextant nous avoir pris pour des Espagnols. L'affaire fit grand bruit ! Le 22 février 1744, la Flore prend part à la bataille de Toulon-Cap Sicié en protection de l'escadre espagnole de Don José Navarro. Le 22 juillet 1746, elle participe avec le Fier à la capture du corsaire anglais Pearl. Après une dernière campagne de Tripoli en 1752, elle devient ponton amiral à Marseille. Vendue au commerce en novembre 1761, sa seconde carrière fut moins heureuse car elle fut prise par les Anglais peu après. (Caractéristiques : 400 t ; 34,1 x 9,6 x 4,5 m ; Plans Coulomb ; Peut marcher à l'aviron).

Une frégate de 32 canons (1769 - 1785) construite en 1768 à Brest et armée l'année suivante. De 1771 à 1772, elle effectue un voyage scientifique (Gorée, Antilles, Islande, Danemark) pour vérifier des méthodes et instruments permettant de déterminer les latitudes et longitudes avec à son bord le chevalier de Borda et le chanoine astronome Pingré (cdt Verdun de la Crenne). Ce voyage permit de tester les horloges marines fabriquées par Berthoud. De retour en Métropole, la Flore stationne à Bayonne en 1773, puis Toulon en 1775. En avril 1778, elle quitte Toulon pour un aller-retour en Amérique, puis repart pour une campagne au Levant. En novembre 1781, elle participe à la prise de Minorque. Condamnée à Toulon en 1785, elle est vendue en 1787. (Caractéristiques : 540 t ; 40,9 x 10,6 x 5 m ; Plans Groignard ; XXVI.6 + VI.6).

Une frégate de 44 canons (1806 - 1811) mis en chantier en juillet 1804 à Rochefort et lancée le 11 novembre 1806. Armée dès l'anée suivante, elle fit carrière presque exclusivement en Méditerranée. Avariée le 12 mars 1811 lors de la tentative de reprise de l'île de Lissa (alors base de corsaires anglais), elle se réfugie à Raguse, puis doit relever à Chioggia. Le 30 novembre 1811, elle fait naufrage dans un coup de vent à Chioggia (75 morts). Le commandant CF Lissilour et sont second seront acquittés par jugement du conseil de guerre maritime.
(Caractéristiques : Plans Rolland ; XXVIII.18 + VI.8 + II.6 + II.caronades.36).


La frégate à voile Flore en armement à Rochefort (1870 - SHD Rochefort, 2G4-909)

Une frégate de 44 canons type Hortense (1803 - 1840) construite à Toulon entre 1802 et 1803, ce fut elle qui donna le nom à la série car elle fut dans un premier temps baptisée Hortense (4/2/1805), en hommage à Hortense de Beauharnais. Armée à Toulon en 1805, elle fit quelques croisières pour surveiller les Anglais en Méditerranée. Au cours de l'une d'elle, avec l'Incorruptible, elles détruisent 7 navires d'un convoi anglais. Le 17 février, elles combattent la corvette HMS Arrow (coulée), la bombarde HMS Achéron (brûlée) et capturent 3 marchands. L'Hortense participe également à la bataille des "Quinze-Vingt" (22/7/1805) et à celle de Trafalgar (21/10/1805). Après la chute de l'Empire, elle est renommée le 14 mars 1814, Flore. En 1816, elle fait une campagne à Saint Domingue, où le commandant Dupetit-Thouars meurt à bord de la fièvre jaune. En 1817, elle participe à la reprise de la Guyane aux Espagnols. Refondue en 1821, elle fait une croisière en 1826-27 de Brest à Rio via Gorée et retour. De retour en Méditerranée en 1828, elle prend part au blocus d'Alger. Refondue à nouveau en 1829, on la croise aux Antilles, Caraïbes et Brésil en 1832. En 1833, elle participe à la guerre du Walo. Elle est condamnée le 25 novembre 1840.
(Caractéristiques : 1350 t ; 45,9 x 11,9 x 5,8 m ; Plan Sané ; 4/1808 : Doublé ; XXVIII.18 + XII.8).

Une frégate à voiles transformée sur cale (1869 - 1886) mise en chantier à Rochefort le 26 juillet 1847 comme frégate à voiles de 46 canons, il faudra attendre plus de vingt ans pour sa mise à flot (27 février 1869). Entre-temps, une longue transformation en aura fait un bâtiment à vapeur. Elle quitte Rochefort en août 1870 pour gagner la station du Pacifique où il stationne jusqu'en 1872. Embarquée à Valparaiso, Pierre Loti visita l'île de Paques, les Marquises et l'archipel de la Société. Désarmée à Brest à son retour, elle sert à partir de 1876 comme école d'application des aspirants, mais sera désarmée en 1882, victime d'une avarie de gouvernail. En 1883, elle fait campagne à Madagascar, et participe aux bombardements de Majunga et Tamatave. En 1885, elle aurait escorté l'Isère lors du transport de la Statue de la Liberté de Rouen à New-York (à confirmer). Condamnée le 18 octobre 1886, elle sert un temps d'école de matelotage, puis est à vendre en 1900 à Brest. (Caractéristiques : 3500 t ; 2400 cv ; 76,05 x 13,9 x 6,5 m ; Plan Hubert et Vidal ; Allongée sur cale ; En bois ; Hélice en cage relevable ; 397 à 456 h ; XXII.140 + III.200 + VI.canons.revolvers, 1880 : XIV).


Le torpilleur Flore à Toulon (1937-38)
Un torpilleur type La Melpomène (1937 - 1950) mis sur cale le 26 mars 1934 aux Ateliers et Chantiers de Bretagne, à Nantes, mis à flot le 4 mai 1935, il est armé en 1936.
Il sera employé dans un premier temps à la 12e DT de Bizerte pour la surveillance des ports espagnols pendant la guerre d'Espagne. A l'entrée en guerre, il est à Lorient (14e DT), escorte des transports de troupes à Flessingues puis à l'évacuation de Dunkerque en mai 1940. Le 17 juin 1940, il participe à la défense de Carentan, puis se réfugie à Portsmouth, où il est saisi par les Anglais le 3 juillet 1940. Armé par la Royal Navy dans un premier temps au sein de la 23rd Destroyer Flottila (H63), il sert ensuite comme annexe du HMS Osprey à partir d'avril 1942. Le 11 septembre 1943, il touche une épave et perd son dôme ASDIC. Il est ensuite employé comme école à Hartlepool. En septembre 1945 il est restitué à la France, mais reste désarmé à Cherbourg. Condamné le 31 août 1950 (n°Q 115), il sera vendu pour démolition à Lorient.
(Caractéristiques : 610 t ; 22000 cv ; 80,7 x 8 x 3,1 m ; 2 chaudières ; 2 hélices ; 34 nds ; 92 h ; II.100 + 2.T + II.13,2mm + I.T.Ginocchio + I.Grenadeur ; Symb. de coque : 124, T124, T143, H63).

Le dernier bâtiment ayant porté le nom de Flore est donc un sous-marin de 800 tonnes (1964-93).

(Texte : Net-Marine ; Pour en savoir plus : Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre de Colbert à nos jours)


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