L'Ondée
cherche un mécéne
Le dernier vapeur français au charbon à l'agonie
La citerne à vapeur Ondée,
désarmée, en Penfeld à Brest (juillet 2004). |
(par
Jacques Carney - Juillet 2004)
Unique
navire en France doté de sa machine à vapeur alternative et chauffe au charbon,
l'Ondée qui a notamment participé a Douarnenez
88, et Brest 92, pourrit lamentablement au fond de la Penfeld. A l'image du
remorqueur à vapeur anglais Challenge de 1931 qui sera présent pour la grande
fête maritime 2004. L'Ondée, unique témoin d'un passé révolu, mériterait d'être
classée aux monuments historiques.
Tas
de ferraille oublié en fond de Penfeld depuis 1993, l'Ondée
ne fera pas parti de la fête. Pourtant la dernière citerne à vapeur de la
Marine nationale construite en 1935 au Havre ne manque pas d'intérêt par sa
particularité. En effet, avec sa chaudière au charbon à double foyer, et sa
machine alternative à vapeur de 300 CV, la vénérable citerne est le témoin
d'une technique à présent révolue.
En
2000, après des travaux de désamiantage, la Marine affichait le souci de préserver
le navire désarmé en 1991. Plusieurs pistes encourageantes donnaient espoir,
notamment le musée maritime du Havre, qui se désistera par la suite. La Marine
reste attentive a toutes propositions qui n'engagent pas ses finances, mais
maintenant le temps presse pour sauver l'Ondée.
La citerne à vapeur Ondée
(juillet 2004). |
«
Pour la sauvegarder, il suffirait de 50 000 à 80 000 €. Peut-on laisser disparaître
le tout dernier vapeur français encore à flot. Il faut se mobiliser pour réaliser
un montage financier, trouver un mécène pour préserver la machinerie. Sauver
le dernier témoignage d'une technique disparue, mais combien passionnante
» explique Hervé Bédri, secrétaire de la commission du patrimoine de la
Marine nationale pour la région Atlantique.
Lors
d'une récente visite à bord, le premier maître mécanicien René Guillaume,
en manoeuvrant le volant d'admission de vapeur de la machine, enthousiaste,
retrouve les gestes qu'il avait il y a quelques années. En effet, avec le
maître principal mécanicien Pascal Bessozzi, il a servi à bord en 1982 et
1983. « Nous naviguions à la journée pour ravitailler les grands bâtiments
de guerre, aussi bien que les îles, Molène et Sein. La machine était tenue
chaude en permanence, le matin il fallait une heure pour monter la pression
de la chaudière. Il fallait en permanence charger le charbon, tenir les feux,
graisser la machine. J'en garde un bon souvenir, c'est là que j'ai compris
pourquoi les chemineaux étaient amoureux de leur machine » commente René
Guillaume.