Les bâtiments ayant porté le nom de Malin


Tape de bouche du contre-torpilleur Le Malin (1931-1964)

Trois bâtiments de la Marine ont déjà porté le nom de Malin :

- Un cotre type Cerf (1780-1786), avant dernier d'une série de neuf navires. Le Malin est mis sur cale à Dunkerque en octobre 1780, mis à flot le 12 mars 1781, et armé le 3 juillet 1781 (cdt Delorgeril). On sait peu de choses sur sa carrière qui est néanmoins marquée par une traversée le 12 juin 1786 de Brest pour Cherbourg (LV D'Orvilliers) avec l'escadre d'évolution. Il participe également le 24 juin 1786 à la revue navale donnée en l'honneur de la venue du roi Louis XVI à Cherbourg. En novembre 1786, il disparait, victime d'une tempête dans le Golfe de Gascogne.
(Caractéristiques : 130 t ; 26,3 x 8,4 x 3,9 m ; 16 à 18 bouches à feu)

- Un cotre (1795-1803), dont on ne connait ni le lieu, ni la date exacte de construction. Il est armé à Flessingue entre le 15 mai 1795 et 1803. Une autre source le signale armé à Dunkerque du 14 avril 1801 au 18 août 1803. Ses commandants se nomment Dervette (ou Dervit), Fayolle (ou Friyolle), et Saint Just. (Caractéristiques : 2 canons de 2)


Le contre-torpilleur Le Malin vu du Strasbourg (DR)

- un contre-torpilleur (1931-1964), éponyme d'une série de six bâtiments. Mis sur cale le 16 novembre 1931 au Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne-sur-Mer, il est mis à flot le 17 août 1933. Il est mis en service le 1er septembre 1936.

En avril 1940, avec la 8e division de contre-torpilleurs, il participe aux opérations de Norvège, notamment au raid dans le Skagerak. En 1942, il est touché par une bombe de l'USS Massachussets lors de l'attaque américaine sur Casablanca. Rejoignant la « France Combattante » en 1942, et après une refonte à Boston, il est armé en croiseur léger au sein de la 10e DCL.

A partir de décembre 1943, avec le Fantasque, il effectue des raids en Méditerranée. Du 29 février au 1er mars 1944, il attaque avec Le Terrible un convoi allemand vers Premuda en Adriatique, et coule le cargo Kapitan Driedrichsen et le chasseur UJ 201. Le Malin prend aussi une part active au débarquement en Provence d'août 1944.

La guerre se termine hélas pour lui le 25 décembre 1944, après un abordage avec Le Terrible qui lui cause de grave avaries. Son avant sera découpé et remplacé à La Ciotat par un greffon de l'Indomptable.


Le contre-torpilleur Le Malin en réparation à La Ciotat, après son abordage avec Le Terrible (1945 - DR)

Mais sa carrière ne se termine pas pour autant, car il est engagé, dès 1951, dans les opérations en Indochine. Intégré dans les FMEO (Forces Maritimes d'Extrême-Orient), au sein du groupe des porte-avions d'Extrême-Orient en soutien du porte-avions Arromanches, il participe aux combats d'Annam et du Tonkin, et au dégagement des abords d'Hué (24-25/3/1952).

De retour à Brest le 26 juin 1952, il est affecté à l'Ecole Navale. Condamné le 3 février 1964 (n°Q 359), il sert un temps comme brise-lames à Lorient, avant d'être vendu à la démolition en 1976.

Caractéristiques : 2570 t ; 74000 cv; 132,4 x 12,4 x 5 m ; 2 hélices ; 37 nds ; 220 h ; V.138+IV.37+9.T550+II.grenadeurs+40.M ; Symbole de coque : D612.

Les citations du contre-torpilleur Le Malin

Les citations du contre-torpilleur Le Malin sont les suivantes :


Le contre-torpilleur Le Malin à 36 nds (ECA)

19 mai 1940 : Citation à l’ordre de l’armée de mer :
- « Sous le commandement du CF Deprez, a brillamment pris part aux opérations en mer du nord et sur les côtes de Norvège (fin 1939) sous les attaques violentes de l'ennemi. »

3 octobre 1940 : Citations collectives à l’ordre de l’armée de mer, décernées aux bâtiments de la force Y :
- « a brillamment combattu pour la défense de Dakar les 23, 24 et 25 septembre (1940). S'engageant violemment chaque jour avec des forces navales ennemies très supérieures et les obligeant à rompre le combat. »

4 avril 1944 : Citation à l’ordre de l’armée de mer :
- « la 10ème division de croiseurs légers, composée du Fantasque (CV Sala), du Malin (CF Hourcade) et du Terrible (CF Lancelot) a exécuté, pendant l'hiver (1943 - 1944 en Atlantique, en Méditerranée occidentale, en Adriatique et en mer ionienne), d'incessantes opérations de guerre, au cours desquelles les commandants, les Etats-majors et les équipages, ont montré les plus belles qualités de courage, de sang-froid et d'endurance. Au cours de ces opérations qui ont comporté plusieurs raids à grande vitesse dans les eaux ennemies, ces croiseurs ont détruit 10 bâtiments et 4 avions, ne subissant eux-mêmes que des pertes légères, malgré les violentes réactions de l'ennemi ».

3 février 1945 : citation à l’ordre de l’armée :
- « sous le commandement du CF Ballande, a participé à l'opération de débarquement sur les côtes de Provence, en août et septembre 1944. N'hésitant pas a s'approcher des côtes pour obtenir des résultats plus efficaces, fréquemment encadré par des tirs ennemis, a répondu avec vigueur et a exécuté avec succès de nombreuses missions de bombardement. Attaqué par des torpilles humaines, a habilement manœuvré, repoussé l'attaque par un tir rapide et précis faisant des prisonniers et détruisant plusieurs de ces engins ».


Le contre-torpilleur Le Malin en 1936-37 (Photo Bougault)

- Le patrouilleur Le Malin est donc le quatrième bâtiment a porter le nom de Malin.

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