François Arago

Après des études secondaires à Perpignan, Arago prépare le concours d'entrée à l'École polytechnique (Paris), où il entre en 1803. En 1805, il est nommé secrétaire du Bureau des longitudes et participe avec Biot à une expédition géodésique en Espagne, où il est fait prisonnier; il ne revient en France qu'en 1809. Membre de la célèbre Société d'Arcueil, il succède à Monge en tant que professeur de géométrie descriptive à l'École polytechnique (1809-1830). De 1813 à 1846, il est directeur de l'Observatoire de Paris, où il enseigne l'astronomie; il est en même temps le principal collaborateur de L'Annuaire du Bureau des longitudes et le coéditeur, avec Gay-Lussac, des Annales de chimie et de physique (1816-1840). Le 7 juin 1830, il est élu secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences en remplacement de Fourier.

Arago commence avec Biot ses premières recherches sur la réfraction de la lumière par l'air atmosphérique; avec Petit et Fresnel, il étend cette étude aux liquides et aux solides, ce qui les conduit, surtout après les recherches sur le comportement de la lumière polarisée par la traversée des gaz et des cristaux, à devenir les fervents de la théorie ondulatoire de la lumière. Arago propose même en 1838 une expérience fondamentale (réalisée plus tard par Foucault) consistant à mesurer la vitesse de la lumière dans l'air et dans l'eau. Au cours de ces recherches, Arago a découvert le phénomène de la polarisation rotatoire de la lumière et de la polarisation chromatique.

À partir de 1820, il s'intéresse aux phénomènes électromagnétiques et découvre aussitôt la magnétisation passagère du fer doux par le courant électrique. Il encourage les travaux d'Ampère sur l'électro-magnétisme tout comme il avait encouragé Fresnel. Observateur d'une acuité rare, Arago, en mesurant avec Alexandre de Humboldt le champ magnétique terrestre à Greenwich, remarque par hasard l'amortissement des oscillations de l'aiguille magnétique par le cuivre, phénomène dont l'explication sera donnée dix ans plus tard par Faraday. Il construit en outre toute une variété d'appareils de physique (polarimètres, photomètres, microscopes, télescopes); nommé membre de la commission de l'Académie pour élucider les causes d'explosion dans les machines à vapeur, il construit avec Dulong un appareil de mesure des pressions.

Comme avant lui d'Alembert et Diderot, il s'attache à "rendre la philosophie populaire", en écrivant une Astronomie populaire , en vulgarisant les inventions de Niepce et de Daguerre, en siégeant à l'aile gauche du Parlement après la révolution de Juillet, en défendant avec ardeur la réforme de l'enseignement, la liberté de la presse, les applications techniques de la science. La loi abolissant l'esclavage dans les colonies françaises porte la signature de ce grand physicien et astronome, ministre de l'Armée, de la Marine et président du Comité exécutif après la révolution de 1848.