13 au 21 septembre : Escale à Port Louis.

Le bâtiment de soutien mobile Rhin et le Batral La Grandière, rejoints par la gabare Tianée, ont effectué une escale d'une semaine à Port-Louis du 13 au 21 septembre à l'occasion de la Dizaine française du Festival international de la mer. L'importance et la multiplicité des liens qui nous unissent à l'lie Maurice ont donné à cette escale un caractère exceptionnel que le ministre de la Coopération, M. Aurillac, a souligné par sa présence lors de l'inauguration de la Dizaine française. Par la suite, le C.V. Vaxelaire, commandant la Marine à la Réunion, représentant l'amiral commandant les Forces maritimes de l'océan Indien et M. Ancieux, préfet de la Réunion arrivés à bord du La Grandière, sont venus témoigner de l'attachemment réciproque des deux îles qu'à peine 120 milles nautiques séparent l'une de l'autre.

Escale à multiples facettes : historique tout d'abord ; le 14 septembre, le ministre de la Coopération dévoilait la stèle de Mahé de La Bourdonnais, gouverneur général des Isles de France et Bourbon de 1735 à 1746. Peu connu en France parce qu'éclipsé par la gloire de Dupleix son contemporain, gouverneur des Indes, Mahé de La Bourdonnais jouit d'un prestige tel sur l'île que la colonisation anglaise d'un siècle et demi, de 1810 à 1968, semble n'avoir été qu'une péripétie historique. Administrateur et stratège hors pair, il fut le fondateur de Port-Louis, l'actuelle capitale de l'île, qu'il rêvait de bâtir à l'image de Saint-Malo, sa ville natale.

Le 15 septembre 1987, le ministre eut l'occasion de célébrer cette cité de marins lors du vernissage de l'exposition « Saint-Malo/Ile de France », au musée naval de Mahébourg, première capitale historique de l'île Maurice. Si l'histoire fut évoquée, le présent ne perdit pourtant pas ses droits, le ministre profita de son séjour sur l'île pour remettre au gouvernement mauricien un hélicoptère Alouette II alors que nos marins, associés à des unités des forces armées du pays, défilaient devant la tribune officielle non sans émotion ; en effet la dernière parade de troupes françaises sur le sol mauricien remontait à 1810.

En soirée, la place était laissée à la culture française, rayonnante, à l'île Maurice puisque la langue française y est très largement pratiquée ; le cinéma et les spectacles de variété, avec des artistes de marque comme Marie-Paule Belle, reçurent un accueil chaleureux. On constatait cette même chaleur lors des deux cocktails donnés à bord du Rhin les 15 et 19 septembre, le premier offert par le ministre de la Coopération, le second par le C.V. Vaxelaire, cocktails qui rassemblèrent au total plus de 500 personnes.

Par ailleurs, le Rhin et le La Grandière reçurent environ 4000 visiteurs à l'occasion des visites publiques ou privées comme celles de l'école polytechnique de Flaq ou encore d'unités de la police.

Le sport n'a pas été oublié, avec en particulier des rencontres disputées en football contre des équipes de la police, des formations locales et pour finir contre la sélection de Sir Gaëtan Duvai ; rencontres où les Mauriciens eurent le plus souvent le dernier mot. Une compétition de tir confirmait aussi la supériorité de l'équipe de la police de Maurice sur nos marins. Toutes ces manifestations eurent lieu dans la plus grande cordialité.

Coopération politique, économique, culturelle des deux pays mais aussi militaire : un détachement de la « Special Mobile Force » put effectuer un exercice de débarquement à partir du La Grandière, le 18 septembre, sur des plages du nord de l'île. Ces activités, témoins de la position amicale qu'occupe la France à Maurice, n'empêchèrent pas nos deux cent cinquante marins de sillonner l'île en tous sens de Grand Baie à Mahébourg en passant par Curepipe ou Floréal, ramenant quantité de souvenirs d'une excellente escale.

(Cols Bleus n°1963 nov 1987 - Photo : Les marins du Rhin et du La Grandière au musée naval de Mahébourg)


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