L'histoire
du BAP Jules Verne
Premières membrures au bassin (1969
- photo DCAN Brest) |
1969-1974
- De l'Achéron au Jules Verne
Inscrit
au budget de 1961, la mise en chantier par l'arsenal de Brest
d'un transport de munitions, est ordonné le 20 octobre
1961. L'usinage des premiers éléments commence en
novembre 1962, et le futur navire est baptisé du nom d'Achéron
le 26 juillet 1963.
Il
faudra cependant attendre sept ans avant que le montage de la
coque débute réellement (15 juillet 1969), du fait
du plan de charge de l'arsenal. C'est dans le même bassin
que seront assemblés le bâtiment océanographique
D'Entrecasteaux
et l'Achéron. Entre temps, les besoins de la Marine
ont évolué, et la nécessité d'un transport
de munitions se fait moins sentir qu'en 1961.
Alors
que le bâtiment est mis à flot le 30 mai 1970, l'Etat-Major
ne sait plus très bien qu'en faire, et quelques hypothèses
circulent.
L'Achéron
reste à l'état de coque jusqu'en 1973. On le voit alors longtemps
à l'épi des porte-avions, comme une sorte de ponton
disgracieux qu'on pare pour cacher sa nudité d'une petite
tourelle prélevée sur le croiseur
Colbert.
En
février 1973, le plan naval exprime alors le besoin de
navires ateliers plus vastes et plus rapides que les BSL type
Rhin.
La
transformation de l'Achéron en Bâtiment Atelier
Polyvalent (BAP) est décidée. Le 9 juillet 1973, il reçoit
un nouveau nom de baptême : Jules
Verne. La construction du Jules
Verne à partir de la coque de l'Achéron
débute en décembre 1973.
Le capitaine de vaisseau Jean-Louis Gas,
commandant le bâtiment (1982-83) à l'atelier
torpilles du Jules Verne. |
1975
Le
25 octobre, jour de la prise d'armement pour essais, lecapitaine
de vaisseau François Jourdier prend le commandement du
bâtiment.
La
période d'essais se passe relativement bien. Un retard
sera toutefois entraîné par une rupture de piston
sur l'un des moteurs de propulsion au cours du premier essai à
puissance maximum.
1976
Après
son armement définitif le 1er avril, il accomplit une
première escale à Nantes en mai, pour une cérémonie
de parrainage qui l'unit définitivement à la
ville natale de Jules
Verne.
Le
1er juin, le bâtiment entre en armement définitif.
Il quitte alors Brest pour une traversée de longue durée
aux Antilles qui a pour but de mettre à l'épreuve
l'ensemble des installations. Le Jules
Verne fait escale à Fort-de-France (11 au 15 juin),
Les Saintes (15 au 24 juin), Porto-Rico (25 au 29 juin) et aux
îles Bermudes (1er au 4 juillet).
De retour de sa traversée de longue
durée (15 août 1976 - photo Patrick Du Cheyron). |
La
période d'essais se termine le 17 septembre, date à
laquelle le président de la commission supérieure
d'armement propose l'admission du Jules
Verne au service actif. Le BAP rallie ensuite l'océan
Indien, affecté aux Forces Maritimes de l'Océan
Indien (FMOI)
Il
atteint Djibouti le 7 octobre, via Alexandrie (Egypte - 28 septembre
au 2 octobre), et, après un exercice avec les FMOI, commence
sa mission de soutien des bâtiments de la zone par une IPER
(Indisponibilité Pour Entretien et Réparations)
du BC La Charente le 6 novembre. Le Jules
Verne va désormais s'installer à Djibouti,
son nouveau port base dans les faits. A l'exception d'une
courte période à la mer (1er au 3 décembre),
il stationne jusqu'au 14 avril dans le port djiboutien.
Le
23 décembre a lieu la prise de commandement du capitaine
de vaisseauGérard
de Kerros, alors que le BAP effectue l'IPER de l'aviso-escorteur
Doudart de Lagrée.
1977
Le
Jules Verne quitte
Djibouti le 14 avril et rallie la zone sud de l'océan Indien,
via Mombasa (Kenya - 14 au 19 avril). Cette période
est marquée par des séjours à Mayotte
(21 avril au 10 mai et 14 septembre au 5 octobre) et à
La Réunion (14 mai au 25 juin et 1er juillet au
6 septembre), entrecoupés par une escale à Port
Louis (île Maurice - 27 juin au 1er juillet).
De
retour dans le nord de l'océan Indien, il passe au bassin
à Karachi (Pakistan) du 15 au 22 octobre, puis est de retour
à Djibouti le 27 octobre.
1978
Le
10 janvier a lieu la prise de commandement du capitaine de vaisseauEtienne
Regnauld de Bellescize.
Les
premiers mois de cette année sont essentiellement consacrés
au soutien à Djibouti des bâtiments sur zone. Le
Jules Verne quitte
néanmoins Djibouti pour deux courtes périodes de
mer, ponctuées par des escales à Port Victoria
(Seychelles - 20 au 26 janvier) et Hodeida (Yémen
- 14 au 18 mars).
Il
part pour le sud de l'océan Indien le 20 mai, relâche
à Mombasa (26 mai au 1er juin), Mayotte (3
au 4 juin), avant d'arriver à La Réunion
le 7 juin pour y soutenir les bâtiments qui y sont basés.
A la mi-août, alors qu'il est sur le point de quitter La
Réunion, il doit effectuer, en urgence, l'échange d'un groupe
électrogène à bord du Batral
Champlain avec ouverture de brèche. Fâcheux contretemps,
qui annule une escale à l'île Maurice. Le Jules
Verne rallie directement Mayotte où il stationne
du 28 août au 26 octobre.
Pendant plus de dix ans, le Jules
Verne va soutenir les bâtiments en océan
Indien, en effectuant des aller-retours entre Djibouti, Mayotte
et La Réunion. |
Repartant
dans le nord, via Mombasa (Kenya - 30 octobre au 7 novembre),
il est de retour à Djibouti le 12 novembre pour
une période de maintenance intermédiaire (IE du 12 novembre au
18 décembre).
1979
Quittant
Djibouti le 8 janvier, il passe au bassin à Colombo jusqu'au
21 janvier. C'est donc au bassin dans ce port sri-lankais que
le 15 janvier, le capitaine de vaisseauJacques
Aveline prend le commandement du BAP. Le Jules
Verne est de retour au port base le 28 janvier, où
il effectue au cours des mois suivants l'IPER de deux avisos-escorteurs
et de La Charente.
Le
bâtiment appareille le 28 avril pour la zone sud de l'océan
Indien, relâche à Port Victoria (Seychelles - 4 au
11 mai) puis stationne à Port-des-Galets du 15 mai au 15
août (Iper d'un aviso-escorteur en juillet).
Quittant
La Réunion, après une première courte halte
à Mayotte (18 au 23 août), il touche Mombasa
(27 août au 2 septembre), puis retourne à Mayotte
(4 septembre au 19 octobre, pour effectuer l'IPER du patrouilleur
Epée et de la battellerie. Une dernière escale à
lieu à Port Victoria (22 octobre au 2 novembre),
avant le retour à Djibouti le 11 novembre.
Le
26 décembre, le capitaine de vaisseauJean-Pierre
Lucas prend le commandement du bâtiment.
1980
Le
Jules Verne poursuit
sa mission de soutien à Djibouti avec l’IPER de l’aviso-escorteur
Commandant Rivière
et celui de l'Edic 9064. Il quitte Djibouti le 13 janvier
et arrive au Sri Lanka le 10 février pour un passage au bassin
à Colombo (22 au 26 janvier) devenu désormais presque
traditionnel.
De
retour à Djibouti le 10 février, il y effectue l'IPER
de La Charente. En avril, le séjour à Djibouti
est prolongé par la réparation de l'arrière
du dragueur Etoile Polaire après son accident.
Il
quitte néanmoins Djibouti le 30 avril pour La Réunion,
via Mombasa (Kenya - 5 au 11 mai). Arrivé à
Port-des-Galets, il effectue tout particulièrement le soutien
du Commandant Bourdais
et de l'Altaïr. Le Jules
Verne lève l'ancre le 15 mai, avec 170 tonnes de
frêt pour Mayotte, mouille à Port Louis
(4 au 12 août) puis livre 13 tonnes de ravitaillement aux
îles Glorieuses en à peine 7 heures. Il arrive à
Mayotte le 16 août, où il effectue l'IPER
de l'Epée, du BAME 9084. En octobre, le départ
de Mayotte est retardé, suite à l'attente d'un rechange
pour le moteur de l'Epée. Le transit retour vers
Djibouti a lieu du 11 au 30 octobre, avec escale à Mombasa
(16 au 24 octobre).
Le capitaine de vaisseau Jacques Hardy. |
Du
30 octobre jusqu'à la fin d'année à Djibouti,
il fournit son concours aux bâtiments participant à
la surveillance en mer d'Oman : Edic 9064, Victor
Schoelcher,... Des interventions délicates sont
réalisées comme l'échange complet d'un diesel
alternateur sur le Victor
Schoelcher, ou celui d'un alternateur sur le Doudart
de Lagrée.
Le
30 décembre a lieu la prise de commandement du capitaine
de vaisseauJacques
Hardy.
1981
Les
premiers mois de l'année sont consacrés au soutien
à Djibouti, entrecoupé par un court entraînement
à la mer, avec le Victor
Schoelcher (1er au 9 février).
Le Jules Verne
en soutien actif à Djibouti, avec à couple l'Amiral
Charner, la Loire,
et les dragueurs de mines Alencon, Dompaire,
Garigliano (mars 1982). |
Parti
le 1er mai de Djibouti après avoir passé la suite
au tandem Garonne-Rhin,
le Jules Verne arrive
à Brest le 20 mai, après une escale de 3 jours à
Suez (5 au 9 mai). Il est placé en grand carénage
(IPER) du 1er juin au 30 octobre. Un passage au bassin a lieu du
22 juin au 26 août.
A
l'issue de ces essais, il appareille de Brest le 24 novembre,
et, après un mouillage à Port Saïd (18 décembre),
une escale à Nantes (25 au 28 novembre), sa ville
marraine, une autre à Toulon (4 au 13 décembre),
arrive la veille de Noël à Djibouti. L'escale toulonnaise
était nécessaire pour prendre la suite de la Garonne
(en transit de l'océan Indien vers Brest), ainsi que pour
effectuer divers embarquements de matériel.
1982
Il
va stationner à Djibouti une grande partie de l'année.
La concentration de bâtiments français venus de Métropole
dans le nord de l'océan Indien, (liée à la
guerre irano-irakienne) impose une activité soutenue. La
moitié de l'activité est consacrée l'entretien
des aviso-escorteurs, pour lequel le BAP est particulièrement
adapté.
Le capitaine de vaisseau Jean-Louis Gas,
commandant le bâtiment (1982-83) à l'atelier
torpilles du Jules Verne. |
Une
sortie a néanmoins lieu du 28 juin au 19 juillet avec escale
à Port Victoria (Seychelles - 5 au 15 juillet) pour
soutien au patrouilleur Topaz de la marine seychelloise.
Evénement imprévu : à la demande des autorités
seychelloises, le Jules
Verne recherche et retrouve dans la nuit du 4 au 5 juillet
la goélette Liberation Un, de la marine seychelloise.
Ce petit bâtiment avait perdu sa position depuis plusieurs
jours en raison du mauvais temps.
De
retour à Djibouti, l'équipage voit arriver un nouveau
commandant le 11 août, en la personne du capitaine de vaisseauJean-Louis
Gas. Peu après la prise de commandement, le décès
accidentel du médecin major endeuille l'équipage.
Un autre décès, lors d'un accident de plongée
(un second-maître du La
Praya en subsistance à bord), a lieu au cours de
l'année.
Du
25 octobre à février 1983, la mission Croix du
Sud, consiste principalement à tester les capacités
de soutien du "Jules" au profit d'un sous-marin type
Agosta (en
l'occurence le La
Praya), qui peut ainsi opérer pendant 5 mois en
océan Indien. Le BAP est au bassin à Colombo
du 4 au 9 novembre, et passe la fin d'année sur coffre
à Mayotte (9 novembre au 8 janvier 1983).
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