L'aéronautique navale à Tahiti

C'est en 1929, que pour la première fois des avions de la Marine, un biplan FBA et un triplace CAMS 37, embarqués sur le croiseur de 10 000 tonnes Tourville ont survolé l'île de Tahiti. C'était le 16 juin, à moins d'un mois du 14 juillet et le pilote du CAMS 37, le lieutenant de vaisseau Bellando qui amerrit le premier dans le lagon, fut fêté avec un faste que l'on imagine.

C'est seulement en 1935 que fut décidé l'implantation d'une escadrille de l'aéronavale et la création d'une base. Fare Ute fut choisi comme emplacement et l'escadrille E8 équipée de 3 hydravions : deux bimoteurs CAMS 55 et un monomoteur CAMS 37 opéra dans l'archipel pour des missions de surveillance, de reconnaissance et de transports urgents, médicamenteux ou administratifs. La base comportait un hangar et des installations vie. L'aéronautique navale fut sous les commandements successifs du CF Jean Pierre, du CC Brachet et du CC Gilbert. Elle dura jusqu'au début de la 2ème guerre mondiale et fut fermée officiellement le 1er octobre 1941.

Il fallut attendre les années 50 qui virent la construction de l'aéroport de Faa'a et la création du CEP (Centre d'Expérimentations du Pacifique) en 1965 pour voir à nouveau les avions de l'aéronautique navale dans le ciel de Tahiti, mais l'implantation demeura précaire et semi-permanente.

La section de liaison du Pacifique créée en 1964 avec trois Catalina fut vite réduite à un appareil par de malencontreuse rencontre avec les pâtés de corail dans le lagon de Makemo et subsista jusqu'en 1971, avec deux ou trois aéronefs. La relève est assurée par les Super-Frelon. L'escadrille 8S formée en 1966 avec 4 P2V6 à Hao fut réduite en section de deux appareils en 1967 et supprimée en 1968. Les avions embarqués sur le porte-avions Foch de la force Alfa restèrent en Polynésie le temps d'une campagne. Ce fut le cas également des Neptune de la 23F. Pendant cinq années de 1968 à 1972, cette flottille de patrouille maritime viendra de métropole assurer pendant les tirs, la surveillance maritime indispensable et les missions annexes.

Ce n'est qu'en 1972 qu'une formation, l'escadrille 12S, armée de P2V7 est affectée à titre permanent en Polynésie française aux ordres du CEP. Elle est implantée d'abord à Hao, puis à Tahiti/Faa'a, dans les locaux de la base aérienne 190. Une Alouette III viendra compléter le nombre de ses appareils.

Avec près de 20000 heures de vol, et en ayant sauvé la vie de plus de 200 personnes, les Neptune quitteront le ciel polynésien, sous les honneurs, en 1984. Un nouvel avion de patrouille maritime à long rayon d'action, le Gardian, viendra le remplacer.

L'escadrille 12S, est dissoute le 1er septembre 2000, ainsi que la 9S (basée à Tontouta, Nouvelle-Calédonie). Leurs Gardian sont réunis au sein de la flottille 25F renaissante. Cette flottille assure désormais les missions de surveillance maritime dans le Pacifique, ainsi que le sauvetage des personnes et des biens, la police en mer, le transport sanitaire, et, particularité pour la Polynésie française, l'alerte SAR (Seach And Rescue) pour laquelle un équipage est disponible en permanence à moins de 4h00.

(D'après un discours de l'amiral Bardon - 26 juillet 1984)


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