Jaguar Marine

(d'après un texte de Frédéric Marsaly, fmarsaly@club-internet.fr / @Manreiev Productions - Sources : Jaguar 1973-1993, ouvrage collectif de la Base de Saint-Dizier, 1993 SEPECAT Jaguar, Andy Evans, Crowood Aviation Series, 1998)

Issu du programme franco-anglais ECAT (avions d'Ecole de Combat et d'Appui Tactique) le Jaguar intéressa, dès le milieu des années soixante, l'Etat-major de la Marine française. En effet pour équiper ses porte-avions d'avion d'attaque efficacement, elle recherchait un avion pouvant épauler les Etendard IV dans ce rôle. Un programme de 50 appareils fut étudié.

Prévu pour une entrée en service des avions de série vers 1975, un programme d'essai fut mené à partir de la 5ème cellule de Jaguar sortant des chaînes de construction SEPECAT. Les principales modifications portèrent sur le train d'atterrissage et sur les dispositifs hypersustentateurs, l'angle de braquage des volets étant accentué afin de permettre une vitesse d'approche plus basse et la présence d'une crosse d'appontage, plus importante que la crosse d'arrêt d'urgence montée sur les Jaguar terrestres. A la différence du Jaguar A, le M05 était doté d'un siège éjectable Martin Baker Mk 9 en lieu et place du MB Mk4 des avions de série A français. Le nez du Jaguar marine était doté d'un télémètre laser TAV-38 qui ne sera retenu pour les Jaguar A à partir du n°85 seulement. Ce système a une porté de 10 km environ et permet d'estimer la distance avion-objectif mais ne permet pas le guidage des bombes guidés laser, charge qui revient à un Pod ATLIS en pylône ventral.

Le premier vol du Jaguar M05, immatriculé F-ZWRJ, fut effectué à Melun-Villaroche par Jacques Jesberger, pilote d'essai de la firme Breguet le 14 novembre 1969.

Des problèmes de stabilité conduisirent à l'installation en 1970 de quilles ventrales. Le 20 avril 1970, l'avion effectua ses premiers essais d'appontages sur piste ASSP à Bedford au Royaume-Uni avec succès. Le 8 juillet suivant, il effectua son premier touch and go sur le porte-avions Clemenceau au large de Lorient. Une douzaine de cycles furent menés du 8 au 13 avant que le premier catapultage réel soit effectué le 10 par LV Daniel Pierre. Les essais furent menés par Jesberger, Pierre et le CC Yves Goupil. Après un nouveau stage à Bedford, une deuxième campagne à la mer fut menée du 20 au 27 octobre 1971 toujours sur le Clemenceau. Une insuffisance de poussée des réacteurs Adour Mk 101 se révélait au fur et à mesure des essais.

La Marine commença à reprocher à cet avion, certes tout à fait performant, son coût et son inaptitude aux manouvres d'appontage en monoréacteur. En janvier 1973 le Jaguar M est annulé. L'avion est livré à l'Armée de l'Air ou il participe aux essais de ses congénères A et E, notamment en ce qui concerne les essais de vrilles. Son dernier vol est effectué au mains de Jesberger le 12 décembre 1975. La cellule est confié à l'Ecole des Mécaniciens de l'Armée de l'Air de Rochefort puis il est confié au Musée de l'Aéronautique Navale de la Base de Rochefort où il est abrité depuis.

Quant à la Marine, après avoir étudié les solutions américaines A-4 Skyhawk et A-7 Corsair II, elle se prononça pour la solution française de Dassault d'un Etendard amélioré le Super-Etendard.


Quelques photos de Jaguar M

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(Clichés Marine nationale issus de l'ouvrage "le Clemenceau 1957-1997 du VA Vercken et du CV Hébrard éditions SPE)

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